Chapitre 4

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Lorsque je me réveille enfin, il est presque onze heures et je n'ai rien prévu aujourd'hui. Meredith n'est pas encore rentrée et si je dois être honnête, mes doutes de la veille refont surface. Je ne peux m'empêcher de lui envoyer un message afin de me rassurer.

- Coucou Maman, tout va bien ? -

En attendant qu'elle me réponde, je décide d'aller prendre un bain. Le pommeau collé contre mon cou mêlé à la chaleur enivrante de l'eau, me permettent de me vider l'esprit, un court instant, avant que mon téléphone ne se mette à vibrer. C'est sûrement Meredith. J'attrape la serviette posée sur l'armoire, pour m'essuyer rapidement les mains et saisir mon portable.

- Bonjour ma chérie. Je serais là dans l'après-midi, le médecin n'est pas encore passé. -

Enfin une bonne nouvelle, au moins elle n'est pas hospitalisée. C'est plutôt bon signe je suppose...
Je sais qu'il est impératif qu'elle soit suivie de près suite à sa dernière opération, mais l'anxiété me gagne à chaque fois qu'elle séjourne là-bas. L'envie de me détendre s'est envolée, et je préfère me savonner pour sortir rapidement de l'eau.

Je me sèche vigoureusement le corps, afin que le froid n'ai pas le temps de piquer ma peau. Une fois celle-ci débarrassée de toutes traces d'humidité, je m'habille, attache maladroitement mes cheveux, et pars en direction de la cuisine ou mon café m'attend.
Mes pensées se tournent désormais vers Olivia qui me manque énormément. Dans mes souvenirs, nous commencions chaque nouvelle journée autour d'un café, discutant de tous les sujets qui nous passaient par la tête et, la plus part du temps en italien car, celle-ci le maîtrisait à la perfection et, elle fait partie de mes origines. Elle savait presque tout de moi, les cours, mes amis, mes peurs face à la maladie de Maman et ma relation tumultueuse avec William. Malheureusement, la vie me l'a arrachée ! Elle travaillait dans la restauration, ce qui l'amenait à finir son service tard dans la nuit. Un vendredi soir, comme tous les autres, sur la même route qu'elle empruntait chaque jour, un conducteur sortant d'une soirée bien trop arrosée, a percuté la moto d'Olivia de plein fouet la projetant cinquante mètres plus loin. Ce n'est même pas l'accident qui l'emporta, mais l'hémorragie interne résultant de son traumatisme crânien. Elle n'eut pas le droit à un départ en douceur, elle qui l'avait pourtant toujours été avec nous. Nostalgique, j'en profite pour regarder les quelques photos d'elle que j'ai précieusement gardé dans mon téléphone.

Je ressens le besoin d'aller lui parler, même si elle n'est plus là. Elle est à environ une heure de transports d'ici, mais de toute façon, je n'ai rien d'autre à faire. Enfin si, appeler le docteur Martin, mais ça ne prend pas toute la journée non plus. Cela fait deux mois que je ne l'ai pas vu, et avec le cauchemar que j'ai fais cette nuit, je crois qu'il est plus que nécessaire que je le contacte rapidement, ce que je fais. Il me répond à la deuxième sonnerie.

- Docteur Martin que puis-je faire pour vous ?
- Bonjour Monsieur Martin, c'est Tina...
- Oh, Tina ! Appelle-moi Samuel, c'est bien moins formel. Comment vas-tu depuis la dernière fois ?

Dans mon malheur, j'ai eu énormément de chance d'avoir ce psychologue en particulier. Il est très sympathique, âgé d'une quarantaine d'année, brun poivre et sel, aux yeux marrons, athlétique, ... Tout à fait le style d'homme de Meredith quand j'y pense.

- Disons que ça pourrait aller mieux, j'aurai besoin de vous voir.
- Bien-sûr, tu peux venir aujourd'hui ?
- Plutôt lundi, si c'est possible pour vous ? Aujourd'hui je dois ... Enfin j'ai envie d'aller sur la tombe d'Olivia.
- Je comprends. Normalement je suis débordé, mais pour toi je peux me permettre de déplacer un rendez vous. Lundi à dix-huit heures, cela te conviendrais ?
- Parfait, merci beaucoup Samuel, au-revoir.
- Au-revoir Tina.

ValentinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant