VENUS...LOVE

Présentations.

Le feu est beaucoup trop fort pour ma sauce. Je le baisse au maximum et cours retirer mon poisson du four.

Il y a très longtemps que je n'avais pas mis quelque chose à cuire. Depuis ma rencontre avec Lucian à vrai dire. Nous mangions soit au restaurant, soit son chef nous faisait la cuisine chez lui à la maison. Pour les dîners chez mes parents, il faisait appel à un traiteur. Ma mère en était ravie.
Mais aujourd'hui est un jour spécial.
Je vais rencontrer ses fils pour la première fois. Je ne les ai jamais vu, à part sur des photos encadrées dans le salon chez nous. Chacun d'eux vivant dans un pays différent.
Mon mari a donc préféré que nous passions leur mois de vacances annuelles en famille et sans les domestiques dans leur chalet au bord d'un lac.
J'en avais déjà entendu parler, ça a été beau de le découvrir mais c'est encore mieux d'y vivre.
C'est apaisant.

Le chant des oiseaux au petit matin, l'odeur boisée de la forêt qui nous entoure, le doux parfum d'un jardin de fleurs à seulement quelques mètres derrière le chalet me fait oublier l'odeur des fumées d'échappement des voitures que j'ai connu depuis ma naissance.

J'adore ce calme. Je me suis même découvert une nouvelle passion à part la coiffure que j'exerce: écouter le silence.

A exactement dix-huit heures, j'ai rangé dans le four encore chaud tous les plats que j'ai préparé pour les tenir chaud le temps d'une douche en attendant que nos trois invités arrivent. D'après mon époux, ils seront là dans moins de trente minutes.
Ça me laisse largement le temps de retenter une nouvelle approche. Peut-être que cette fois-ci ça marchera car ce matin il a encore prétexté quelque chose quand on j'ai essayé de l'embrasser.
J'ai été patiente un an et presque trois mois. J'ai accepté d'être chaste trouvant ça original de nos jours mais nous sommes maintenant mariés et j'ai des besoins qu'il ne pourra pas combler avec un compte bancaire illimité.

Empestant les efforts ménagers de la journée, je conclus qu'une bonne odeur l'exciterait peut-être comparé à celle de la transpiration. Sans perdre de temps, je fonce donc sous la douche et me frotte bien le corps d'une éponge imbibée d'un gel douche à senteur florale.
Dix minutes m'ont suffit pour cela et enfiler une lingerie ultra sexy.
Il est assis sur le lit à mon arrivée, concentré comme à son habitude sur son téléphone. Voici la partie du film qui me met dans une colère folle que je dissimule toujours pour éviter qu'on ne se dispute.
Il arrive à rester encore concentré sur son téléphone alors que je passe une jambe par-dessus les siennes pour finir assise sur lui et tenter de l'embrasser.
Tenter parce que cet homme m'a avoué détester les baisers à pleine bouche, raison pour laquelle il me tend toujours sa joue.

- S'il te plaît, ne me laisse pas comme ça. Je vais devenir folle sinon.

Il sourit à mon ton implorant et m'embrasse sur le front avant de se lever du lit avec moi accrochée à lui tel un paresseux à sa branche.

- On remet ça à plus ma belle, je crois qu'ils sont là.

Un clin d'œil parfaitement exécuté met fin à notre proximité en même temps que des voix virils se font entendre dans le salon.

- Je vais les accueillir pendant que tu t'habilles.

Mon intimité s'est faite sèche d'un coup comme si un vent très sec y avait soufflé.
L'une de mes jambes se pose timidement à terre suivie de l'autre. Il a réussi à me frustrer deux fois en une journée et ça été la seconde fois de trop. Il ne veut pas coucher !? Je vais donc cesser de le tenter vainement et profiter que de tout ce que son argent voudra m'offrir jusqu'au divorce. J'en ai marre de me faire humilier pour du plaisir alors oui, le divorce est en marche.
Ça me fait mal de le penser mais peut-être que ma petite sœur avait raison et qu'il est vraiment devenu impuissant avec l'âge.
Un jour on en parlera mais ce ne sera pas moi qui ouvrirait le débat. En attendant je prends un peu plus de temps pour saisir mon téléphone et passer une commande. Ça fait un an que j'attends qu'il me touche intimement, ils peuvent bien attendre dix ou vingt minutes avant de toucher à ma nourriture.