Chapitre 1 | Mon ex est une ordure et ma vie un désastre

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Helium · Sia
"[...]Help me out of this hell
Your love lifts me up like helium[...]"


Ça va bientôt faire deux mois que l'automne est arrivé et l'été à emporter avec elle la bonne humeur et le sourire des gens.

À l'heure actuelle où j'observe les gouttes d'eau glisser le long de la fenêtre du café Carpe Diem, les passants, un air monotone et dépressif au visage, font des vas et viens de l'autre côté de la vitre.

Mon ordinateur ouvert sur une des tables du café, une page blanche sur l'écran, je bois mon cappuccino, la tête posée contre le verre glacé du carreau.

L'inspiration pour ma dissertation à rendre pour le lendemain ne me paraît pas d'un grand intérêt à ce moment précis.

Je préfère de loin observer les gens passer et repasser devant le petit café.

À travers la pluie, j'aperçois une personne me fixer de l'autre côté de la rue, les mains dans les poches, mais je ne peux pas dire de qui il s'agit puisqu'elle porte une capuche qui lui recouvre le visage, m'empêchant de distinguer ses traits.

Alors que je m'apprête à me lever pour savoir qui c'est, mon téléphone se met à sonner.

Je jette un rapide coup d'œil à l'écran. Comme par hasard, le nom de ma mère s'affiche, et la musique insupportable de ma sonnerie retentit dans la pièce. Les gens présents me dévisagent.

Il est vrai qu'il y a sept ans, je me suis enfui de chez moi, mais certaines choses se sont passées et, il faut être honnête, fuguer à quinze ans pour enfin être libéré de l'emprise "maternelle" et de ses conquêtes masculines n'aura en fait servi à rien puisque cinq mois après, ma mère me retrouvait grâce au shérif de la ville voisine et qu'elle se l'est dans l'heure qui suivit. Deux pierres d'un coup comme elle dit.

Je retourne la tête vers l'autre côté de la rue, mais l'inconnu a disparu, alors je soupire et attrape mon téléphone pour répondre.

À peine ai-je décroché que la voix de ma mère retentit à l'autre bout du fil.

- Élisabeth ! s'écria-t-elle.
- Maman, je lui réponds, bien moins enthousiaste de l'entendre qu'elle. C'est Éli je te rappelle.
- Oh c'est bon, j'aime bien ton prénom moi ! En même temps c'est moi qui l'ai choisi tu vas me dire ! Enfin bon, je t'appelle car j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer !

La plupart du temps, quand ma mère m'annonce ce genre de choses de cette manière, ça veut dire que ça ne me plaira pas.

- Je t'écoute, je lui réponds en soupirant.
- Figure-toi qu'il y a trois mois, j'ai croisé Dean au centre commercial.

Mes mouvements se stoppent automatiquement. Dean. Par quel enfer faut-il qu'il existe encore. Ce connard qui s'est foutu de ma gueule tout le long de notre relation, couchant à droite à gauche quand l'envie lui prenait. On est resté ensemble trois ans et, au début de notre relation, j'avais dix-sept ans, j'étais folle de lui et j'aurais pu faire n'importe quoi pour ses beaux yeux. Je n'avais aucune idée des conquêtes qu'il avait, le soir, quand il me disait aller passer la soirée chez ses potes.

Ensuite, j'ai appris que pendant que je me tuais à faire mon possible pour que tout soit parfait, monsieur aller mettre sa queue dans la première personne dotée d'une chatte qu'il croisait. Apparemment, ça l'amusait de se foutre de la gueule d'une jeune fille qui avait quatre ans de moins que lui, et qui ignorait encore tout de la vraie vie.

Ça fait maintenant deux ans que c'est terminé, mais ça m'a brisé le cœur et j'ai mis du temps à oublier, mais quand j'ai compris que rien n'était de ma faute, je lui ai voué la pire des rancœurs. Le fait que ma mère me reparle de lui alors qu'elle sait très bien ce qui s'est passé, me mets hors de moi.

Midnight LilyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant