A travers les couloirs [NARUTO MULTISHIPS]

Chapitre 11

Sasuke avait très mal à la tête. Allongé dans son lit comme une vieille serpillère, il essayait en vain de trouver la force mentale -et physique- de se lever. Sa chambre sentait le renfermé et ses vêtements de la veille étaient éparpillés sur le parquet. Il tendit la main et ouvrit la fenêtre ; une rafale d'air frais le fit frissonner et il se réfugia encore un peu plus sous ses draps trempés par la sueur. La soirée de samedi allait encore, mais il avait fallu que les autres décident de la prolonger un peu plus longtemps en continuant de se bourrer la gueule jusqu'à quatorze heures. Ces gamins n'avaient aucune limite. Lui si, et il regrettait d'avoir pris la décision de les accompagner dans leur périple de drogués. Sasuke ne se faisait décidément jamais confiance bourré ; c'est pourquoi il limitait généralement sa consommation.

Mais après ce qu'il avait vu samedi, entre deux gorgées de vodka, il s'était complètement abandonné à l'étreinte de la foule d'adolescents amassés, et qui se balançait au fil de la musique. Il avait enchaîné bêtement les shots et les jeux d'alcool pour oublier la vision qu'il avait eu. Naruto, ce fameux Naruto au rire contagieux et au sourire chaleureux, en plein effusion avec une fille dont il ne connaissait même pas le nom. Une inconnue qui n'était même pas si belle que ça. Peut-être que c'était juste de la mauvaise foi, ou le fait que Sasuke n'était pas attiré par les blondes plantureuses. Le fait est que cet abruti lui avait gâché la soirée, et qu'il n'était plus sûr de rien désormais. Et son cœur n'arrangeait pas les choses ; il détestait quand il le sentait accélérer joyeusement lorsqu'ils se frôlaient dans la confusion du lycée, il haïssait ce doux sentiment qui lui tordait l'estomac, ses sentiments qui n'écoutaient plus son cerveau et s'échappaient de leur enclos quand il le voulait le moins.

Mais désormais, Sasuke n'avait plus qu'un souhait : disparaître dans un petit trou et dormir longtemps, si longtemps que lorsqu'il rouvrirait les yeux, plus personne ne se souviendrait de lui. Ou alors, effacer ses souvenirs de cette soirée, et vivre dans une joyeuse ignorance.

« Petit frère, ça va ? C'est lundi matin, fit Itachi dans l'entrebâillement de la porte.

- Je sais, ronchonna-t-il. Je n'ai pas envie d'aller au lycée aujourd'hui. Franchement, je pense que je vais sécher.

- C'est ça de trop faire la fête ! Fais comme tu veux, mais évite de louper plus d'une journée. Je vais aller travailler, alors je te laisse fermer la porte à clé si jamais tu pars. »

Sasuke se redressa d'un coup, trop rapidement pour son crâne endolori. Sa vision s'embrouilla et le sang lui monta à la tête.

« Tu as trouvé du boulot ? Depuis quand ? Tu comptais me le dire, idiot ?

- Je te le dis maintenant. C'est juste un petit job de serveur dans le restaurant de Yashi, mais c'est déjà pas mal ; et si je fais bonne impression, je serais embauché pour au moins six mois.

- Bah fais bon impression alors. (Sasuke enfila rapidement son uniforme, sans même prendre de douche.) Joue au beau gosse auprès des filles et des vieilles dames, elles ont souvent de l'influence. Avec un peu de chance, elles ne voudront plus que tu partes.