A travers les couloirs [NARUTO MULTISHIPS]

ɤ Chapitre 18 ɤ

« Haku ! Bouge un peu, tu vas finir par être en retard ! Putain mais qui m'a donné un frère pareil... Pire qu'une gonzesse... »

Le nommé leva les yeux au ciel en soupirant. Son frère et sa patience légendaire, toujours une grande histoire d'amour. Mais bon, au moins, il li évitait les transports en commun bondés à cette heure-là la journée. Puis il fallait dire qu'il ne connaissait pas encore très bien la ville et il préférait éviter de se perdre.

Croisant son regard dans le miroir, il s'adressa un petit sourire satisfait. Son bouton sur le front était parfaitement caché par une couche de fond teint, l'extraction de ses points noirs avait été effectuée avec succès puis ses cheveux étaient très bien peignés et d'un joli brillant. On aurait presque dit qu'une cascade ébène s'écoulait sur ses épaules. Quant à ses vêtements, sa chemise flattait ses fines clavicules tandis que sa ceinture serrait délicatement sa taille. Il n'y avait qu'un seul hic.

Il aurait bien mis une jupe au lieu de ce pantalon fluide mais il ne voulait pas trop attirer l'attention sur lui dès le début. Déjà qu'il arrivait en cours d'année.

« Haku !

- Oui ça va, j'arrive ! »

Le jeune garçon soupire une nouvelle fois avant d'attraper son sac de cours au vol et de rejoindre son frère dans l'entrée de leur appartement. Ils fermèrent la porte une fois leurs chaussures aux pieds et se dirigèrent vers le parking pour monter sur la moto de l'ainé - son petit bébé comme il aimait bien l'appeler.

Un casque de protection pour chacun plus tard, son frère démarra sans plus attendre, agacé par sa lenteur (bien qu'elle soit toute relative). Haku observait les bâtiments se succéder, une légère boule au ventre se formant en lui. Déjà la nuit passée, il avait eu de difficultés à s'endormir à cause de ce mélange d'angoisse et d'excitation. Son cerveau n'avait pas pu s'empêcher de faire mille et un scénarios, tous aussi fous les uns que les autres, tandis que beaucoup d'autres avaient été bien malheureux. Mais il craignait de revivre la même chose que dans son ancien établissement.

Au début, tout s'était bien passé, il avait des amis qu'il appréciait et qui l'appréciaient. Son allure et ses manières androgynes passaient presque inaperçues. Puis il avait voulu se faire plaisir en portant une jupe pour aller en cours. Il avait eu un peu peur de ne pas se faire accepter dans la bâtisse mais le gardien l'avait simplement un peu regardé de travers. Il était vieux, alors il ne lui en avait pas tenu rigueur. Il avait même été presque rassuré, ça ce n'était pas grave, surtout venant d'une aussi vieille génération que la sienne.

Sauf que les insultes étaient arrivées. Les regards aussi, maintenant il avait du mal à supporter les regards. Ça venait d'inconnus, de personnes qu'il avait juste entraperçues dans les couloirs. Et puis finalement la réaction de ses amis. De l'indignation et un crachat sur ses chaussures. Rien de plus. Mais il n'avait fallu « que cela » pour le briser.