venise ou les soleils de vénus

venise et les troubles de vénus

vénus est une fille facile ; c'est écrit sur son front, ça brille dans la tendresse de ses yeux. elle aime les corps, l'attache charnelle ressentie quelques fois (dans ses rêves, avec sappho). et vénus, on croit tous.tes qu'elle a les joues couleur tulipe et que les nuages se refusent à ses lèvres mais pourtant elle connaît les névroses des corps amochés. elle erre souvent dans venise, ville amour-haine où les soleils meurent dans les lourds faisceaux des bateaux. les soleils meurent à venise, quand l'eau déborde, coulent et dégringolent les joues cimetière de vénus. venise n'aime pas — encore — vénus ; elle tâche ses pavés de ses larmes, mutile ses eaux par son trouble. et l'harmonie des rayons sur les maisons rosies par les étés explose piteusement ; vénus vole en éclat. 

vénus, fille de personne, femme de tout le monde a conquis venise, dans l'ataraxie totale des premiers émois, de la perte d'elle-même. 

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