APHONIE

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Je sais parler

Mais pas toujours

Des mots bloqués

Tout en arabesques

Des lignes, des ronds

La beauté incarnée

Symbole commun

À la splendeur oubliée

-Mais pas par tous !

Il reste cependant

Une poignée de talents

Que tout le monde côtoie

Sans y prêter attention

C'est ironique

Car moi

Je ne fais qu'y penser

Je ne sais pas parler

Je ne sais pas lire

C'est beau, énigmatique

Mais j'aimerais comprendre

Le secret de ces lignes.

J'aurais dû m'y intéresser avant

Mais c'est un peu trop tard

Du moins pour le moment 

Je n'ai pas vraiment le temps

Je ne me suis rendue compte

De cela juste aujourd'hui

Quand dans cette salle

Je me suis retrouvée

Au milieu de funambules experts

Ou avancés, moi je

M'étais tordu la cheville

Dès la première corde

Ça ne m'a importée

Qu'au moment ou

Un autre m'a proposé

De m'aider à me relever

J'avais presque honte de moi

Même si je sais qu'il ne faut pas

Qu'ils me diront tous

"C'est pas grave, ne t'inquiète pas"

Mais c'est drôle d'entendre cela

De la bouche de ceux

Qui grimpent déjà sur

Les plus hautes cordes

Quand on a même pas commencé

À marcher sur la première

Et j'ouvre mes lèvres

Mais rien ne sort

Que du vide

Du silence aphone

J'ai été heurtée

Au milieu du ventre

Pendant que

Je défigurais du Baudelaire

À coup de stylo rouge

D'antithèses et de métaphores

Et que deux lumières bleues

Me défiguraient

D'un air incompréhensif

Car elles n'avaient rien demandé

Juste essayé de remonter

Le moral d'une ignorante

L'aider à se relever

Oublier ces airs ancrés

Dans l'esprit de l'humanité

De cet art qui renaît

Fascinant, terrifiant

J'étais simplement

Aphone

Au bout d'une corde

Les mains tendues

Vers l'azur du ciel

Cherchant des réponses

Sans poser de questions ...






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