Coule

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L'encre coule sur le papier, et les larmes font de même sur la peau. Fine et diaphane, feuille humaine, souple papier des dieux. 

Faite pour recevoir les coups, pour accueillir l'eau salée de nos yeux, avec autant de joie que si elle accueillait un jeune enfant.

Faite à notre effigie, telle l'enveloppe de bronze des statues de Grèce, pour inviter notre âme, et pour la faire danser. Maladroite et brouillonne, ou bien lisse et brillante, trop étroite ou bien trop grande pour y entrer en entier.

Je me sens à l'étroit, dans cette peau difforme. Peut-être que je devrais en revêtir une à ma taille. 

À la taille de mes envies, à la taille de mes désirs, de mes capacités, qualités et défauts. 

Mais il n'en reste plus. 

Alors je regarde cette encre couler, et les larmes se déverser sur le papier.




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