XII

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Elle lui avait dit bonne nuit, mais elle n'avait pas dormi. Elle réussit sans faute à se lever plus tôt que d'habitude, elle se sentait toutefois plus légère. Comme si un poids venait de disparaître. Quand ? Sûrement lors de sa rencontre avec l'héritier perdu, Harry. Ça la soulageait d'avoir parlé avec lui pendant cette petite heure. Elle avait tout de même senti un rapprochement, un sentiment naissant en elle, qu'était-ce ? De l'Amour ? Évidement que non. De la Compassion ? Pourquoi devrait-elle en avoir ? Non, c'était autre chose: de l'Affection, de l'amour, mais cette fois si, pas avec un grand A.

***

-Aller quoi ! Crache le morceau !

-Mais je te dis qu'on a révisé !

-Mais tu mens !

-Mais- j'aurai que ça a faire de traîner avec ton béguin ?

-Non- Mais c'est quand même suspect.

-Bah j't'en prie, qu'est-ce qui est douteux ?

-Juste le fait que t'es sorti avec lui déjà, ET que tu n'as rien voulu me dire.

-Si je t'aurai prévenu tu aurais voulu venir avec nous-

-Pourquoi, ça dérange que je vienne ?

-Bien sur que no-

Un bruit de porte se fit entendre tout d'un coup. Tous se retournèrent, y compris Amaya et Diana qui était entrain de se disputer, et le visage d'Amaya devint pale pendant un instant quand elle vit la personne au bout de celle si.

Edam

Diana la regardait curieusement en ce demandant qui était cette personne tandis qu'Amaya tenta tant bien que mal de ne pas paraître ému.

"Ne les laisse pas voir tes points faibles" pensait-elle.



**Flashback**

-Edam, le déjeuner est servis. Je te conseil de te réveiller maintenant si tu veux trouver quelque chose à te mettre sous la dent, c'est pas la nuit prochaine qu'on nous nourrira encore !

-Morveuse, t'as oublié que j'étais enchaîné ou quoi ? J'suis privé.

-Quoi ? Mais comment tu peux survivre comme ça ?

-Les fioles gros bêta. J'en ai deux en réserves.


Les cris, les pleurs, les hurlements et les larmes des morts demeuraient dans cette pièce délabrée et humide. Seulement Amaya y allait, pour voir Edam de temps en temps. Il était emprisonné. On lui avait mit cette étiquette de monstre et de bon a rien. Tout le monde le qualifiait de méchant; mais il était un autre homme avec Amaya. Il l'a traitait comme sa sœur, sa vrai sœur. Il l'a protégeait toujours des gardes et lui ramenait de la nourriture en douce, quitte à se faire prendre et subir une punition, comme maintenant. La moitié du temps, il était enchainé et enfermé, mais dès qu'il sortait de sa cage, il se battait avec les gardes, essayait de s'enfuir, volait de la nourriture et il essayait même de tuer des autres vampires qui partageaient ses cellules, c'est pourquoi il était souvent isolé. Il était un peu aggrésif sur les bords, colérique et très froid.  Il n'était pas très vieux comparé a Amaya. Deux ou trois ans d'écarts surement, mais il continuait à lui rappelé constemant qu'il était plus grand.


-Ça fait combien de temps qu't'es là ?

-Deux s'maines.

-Et qu'est-c'que t'as mangé en deux semaines ?


Il souffla

-Lâche moi. Et va manger aussi. Ces enflures vont rien t'laisser si t'attend ici.

Assez facile à convaincre, elle ocha la tête et parti vers le "réfectoire", si on pouvait l'appeler comme ça. Tous les enfants étaient entassés les uns sur les autres pour avoir à manger. Les gardes vérifiaient les comptes rendus des analyse de la semaine et faisaient passé les meilleurs en premier. Edam ne passait pas souvent car il ne se pliait jamais au systeme, même avec une musolière et les bras attachés, il continuait de résister. C'est avec stupéfaction qu'il restait encore en vie.

-Numéro 0654, Selvissius. Elle est pas encore morte celle là ?

Elle s'avançait, tête baissé et sur la défensive de peur d'être une nouvelle fois battu.

-Lève ta tête sale mioche.

Il prit son menton dans ses mains visqueuses et passa ses longs ongles pointus dans ses cheveux.

-Ca a bien poussé dit-donc. Ça doit faire un mois qu'ils poussent. Qu'elle attardé, t'es pas capable de te couper les pointes où quoi ? 'Faut tout faire sois-même ici, quand j'vais raconter ça au Seigneur, j'ai hâte de voir qu'elle sera sa réaction. En attendant, il prit une grande paire de sciseaux et coupa les cheveux d'Amaya, qui lui arrivait maintenant aux lobes de ses oreilles. Il fit une petite entaile dans la peau de la pétite mais il ne réagit point, la poussant dans la file, Va t'nourrir et repars dans les camps juste après.

Elle était traumatisée par ce qu'il venait de lui arriver. Tout ce cirque arrivait souvent, les blessures, les injures et tout ce qui allait avec, mais les mots ont toujours de la valeur même si la personne qui les prononces ne vaut rien à tes yeux.

Elle ne mangea à peine, elle attendait la distraction des gardes pour cacher le pain et un de ses maigres morceau de viande dans une pochette qu'elle avait soigneusement confectionné avec un t-shirt propre rangé dans la poche de son uniforme déchiré. Elle n'avait pas eu beaucoup d'appétit mais dans ces moments la, elle pensait à Edam.

"Il doit avoir sacrément faim... Et c'est à cause de moi. Je suis obligé de manger, pour que tous ses efforts ne soient pas jeté dans l'air."

Elle se força à avaler un des petit morceau dans son assiette et donna le reste à un enfant à côté d'elle.

"Il faut vite que j'aille retrouver Edam ! Il va être super content quand il va voir tout ça, je le sens ! Ça va être mon moyen de le remercier pour tout ce qu'il a fait." pensait-elle.

Elle marchait énergiquement dans les couloirs délabrés noirâtres quand elle vit la cellule dans laquelle Edam était sensé être grande ouverte. Elle se dépêcha d'y entrer et ses yeux s'écarquillèrent quand elle vit ce qu'il fut devant elle: le vide.

Cette cellule n'avait jamais été aussi vide que maintenant. Les chaînes étaient coupés, la muselière était cassée en deux, étalée par terre, et, entre les deux bout de ferraille, fut un bout de papier déchiré.
Elle le saisit, le visage pâle et affaibli, et lu à voix haute.

"À bientôt Silvi.
Je sais qu'on se reverra.
J'ai jamais été quelqu'un de bien avec toi. Je n'ai pas pu être celui que j'aurai voulu être mais

Au moins, on s'est compris."

Amaya au Cœur des MortelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant