Chapitre 2 Sandrine

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Une semaine plus tard, je rencontrais mon éducatrice. Elle se nommait Sandrine. Il s'agissait d'une jolie femme au cheveux châtains clairs coupés courts et aux yeux noisettes. Son visage était calme, il paraissait détendu. Bien qu'elle ne fut pas très grande, sa fine silhouette lui donnait des allures de mannequin.

Je la trouvais douce et gentille. Mais cela ne changeait rien : j'allais devenir MUETTE ! MU-ETTE !

On discuta longtemps. On reparla de l'accident, de l'opération, des handicaps et même un peu de gymnastique. Puis, elle commença à m'apprendre des mots basiques et langages des signes. Au bout des trois heures, je savais faire des phrases simples, tel que "Je voudrais manger" ou "Bonne journée tout le

monde !"

Je revis Sandrine tous les après-midi de la semaine.

La date de l'opération avançait ; ma mère m'inscrivit dans un centre de rééducation spécialisé pour les handicapés. Rien que le nom me faisait frémir. J'allais y passer la fin de mon année scolaire. Le temps de me réadapter à une vie "normale". Une vie normale...

Une semaine plus tard, à la veille de l'opération, je revis Sandrine. Je pouvais parler normalement, mais désormais, je devais tous traduire ce que je connaissais en langage des signes.

-Bonjour Léna ! Comment te sens-tu aujourd'hui ?

-Salut Sandrine... Bah... Comment dire... C'est un peu la déprime quoi...

-Oui,... Je comprends... C'est normal. Demain, tu changes de vie... C'est très dur à admettre. Cela prendra un certain temps, mais tu t'y fera !

-Non mais tu te rends compte ? Abandonner comme ça, du jour au lendemain mes amis, mon collège,...

-Ce sont les malheurs de la vie... Cependant, quoi qu'il arrive, je suis là.

Durant trois heures, Sandrine continua de m'apprendre à parler. Je maitrisais plutôt bien cette langue à présent. Mais je n'arrivais toujours pas à réaliser. Cela faisais déjà un mois que je n'avais plus fais de gymnastique. L'horreur totale. Ma vie s'était transformée en cauchemar. Je n'arrivais plus à sourire. J'avais banni tous contacts avec deux mes meilleures amies. On peut désigner ça comme de la paranoïa, la peur d'être jugée des autres, la peine ou encore le mépris mais je ne savais plus ou j'en étais. Peut-être qu'elles seraient très compréhensives que je ne me faisais que de fausses idées mais je n'étais plus sure de rien. Depuis l'accident, aucune des deux filles ne m'avaient reparler ou s'étaient inquiétées pour moi. Je ne comprenais plus rien à mon existence. La vie réserve bien des surprises et celles-ci, je m'en serais bien passée... Malheureusement, personne ne choisit son destin. Avec cette histoire je me demandais même si j'en aurais un. Tout s'était assombrie à mes yeux.



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