Chapitre 6 : La fin des vacances

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Il y a des jours... J'ai envie de courir... Courir et hurler : POURQUOI ? POURQUOI MOI ? POURQUOI MAINTENANT ?? Mais voilà... Crier je ne peux plus... Courir encore moins...

Ce soir-là, sur la falaise, face à la mer et son coucher de soleil, sous le lilas en fleur, je songeais, avec amertume.

C'était la fin des vacances. Lucie avait été parfaite. Je dirais même extraordinaire. En fait, il s'agissait d'une des rares personnes dont le regard n'avait absolument pas changé sur moi. Grâce à elle, j'avais pu me baigner, me balader à vélo, redécouvrir les collines de la baies... Notre programme favori n'avait pas bougé. Et ceci grâce à elle.

Mais demain la vie reprendrait son court, on rentrerais à la maison, le paradis prendrait fin. La rentrée dans ce nouveau lycée était dans de jour. Il ne se situait pas dans ma ville, j'avais tenu à effacer tout contact avec mes anciens amis. J'avais peur. Terriblement peur. Anxieuse, j'imaginais déjà le regard des autres. Ces regards remplis de pitié ou de tristesse me dévisageant comme une moins que rien. Bien j'eus fini par m'y habitué et surtout par m'y résigné, cela me faisais souffrir. Enormément souffrir. Je n'avais pas besoin de pitié. Ni de tristesse d'ailleurs. Je supportais déjà la mienne, je ne voulais vraiment pas de celle des autres.

Les gens ne comprenaient pas. Ne voulaient pas comprendre.

Heureusement, il y avait aussi Sandrine. Cette jolie brune si pétillante qui me permettait de survivre à cette situation. A ce drame.

Une voix joyeuse interrompit mes songes.

-A quoi tu penses ?

Lucie. Je ne l'avais pas entendu arriver par derrière.

-Je... Je penses à tout et rien en même temps je... mimais-je.

-C'est bizarre. Tu dois penser drôlement vite et en même temps drôlement lentement !

Je répondis par un faible sourire.

-Maman se demandait ou tu étais. Alors je suis partie te chercher et je t'ai trouvée ! Elles étaient vachement cool ces vacances non ?

-Disons qu'elles étaient spéciales mais... Grâce à toi elles était super ! Tu es une sœur géniale tu le sais ça ?

-C'est gentil, fit-elle. On se complète bien.

Elle s'assit par terre à ma droite plongeant son regard sur le large. Silencieuse deux minutes, elle enchaîna :

-Lundi tu rentres au lycée. T'es pressée ?

-Je ne sais pas trop, mimais-je. J'ai peur du regard des autres. J'en souffre pas mal.

-Ouais... Je sais... Moi je te trouve pas si changée que ça au final. A part un fauteuil et une voix en moins, tu es comme avant. Tu n'es pas trop devenu stupide...

-Pas trop...

Elle rit de bon cœur.

-C'est une façon de parler. Bon viens il est déjà 22h. Maman nous attend.

Elle prit mon fauteuil. Le soleil était couché.


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