Together

Chapitre 7

Deux semaines se sont écoulées déjà depuis ma rencontre inattendue avec Jake dans les bois.

Je ne l'ai pas recroisé.

Ça me tue de l'avouer mais à chaque fois que je sors je vérifie les alentours en espérant voir ses cheveux blond californien dans la foule.

No man. No problem.
Tu ferais bien de t'en rappeler, on dirait que tu l'oublies.

Nan mais faut pas croire que je le kiffe non plus.
Toujours dans l'abus.

En attendant, je me tue à la salle.

C'est le seul endroit qui arrive à mettre mes pensées sur pause, et ainsi à faire taire mon anxiété plus qu'oppressante.

J'y vais tous les jours hormis le dimanche.

C'est devenu le pire jour de la semaine. Je me retrouve seule chez moi sans n'avoir rien à faire.

Je me retrouve seule face à mes pensées. Seule face à toutes ces voix dans ma tête qui viennent constamment me pourrir la vie chacune à leur manière.

C'est moi contre moi-même.

Ça peut paraître ridicule, mais c'est loin d'être facile.

Alors je m'occupe comme je peux.

Je lis, je dessine, j'écris, je me pose devant des films et des séries, ou alors je cuisine des plats que je ne mangerai pas mais que j'irai offrir aux sans-abris près de chez moi.

Sinon le reste de la semaine, je rentre chaque soir en courant chez moi, je bois trois verres d'eau et file prendre une douche froide.

Ensuite je fais le ménage, même si mon appartement est on ne peut plus propre, et je consacre la fin de ma soirée aux révisions, après tout ça je prie pour dormir ne serait-ce que quelques heures.

Ce qui n'est pas toujours le cas.

Je n'oublie pas de partager toute ma vie ou presque sur mes réseaux.

Enfin ce que tu veux montrer.

Les gens aiment ça, et j'aime savoir que des gens s'intéressent à moi.

Ils ne s'intéressent pas à toi, ne sois pas ridicule.
Ils t'envient, et aiment l'image que tu renvoies, mais ce n'est pas toi.

Ce n'est pas vrai. Ils viennent me parler.

Certes, mais qui se soucie réellement de ton état ? Qui remarque que tu mens ? Que ta vie n'est pas aussi rose que tu veux le faire croire ? Qui s'aperçoit de ton mal-être Esther ?

Personne.

Exactement. Et tu sais pourquoi ?
Parce qu'au fond ils s'en fichent de toi. Ils prennent juste les bénéfices que tu leur apportes.

Ton aide. Ton écoute. Ta compréhension. Tes conseils. Ta présence. Ta gentillesse.

Mais dès qu'ils trouvent quelqu'un de mieux, tu n'existes plus. Il faut t'y faire. Tu es seule. Et tu le seras toujours.

Arrête, c'est bon j'ai compris.

Je ne suis pas retournée en boîte et je n'ai pas touché à une goutte d'alcool depuis plus d'un mois. C'est d'ailleurs pour ça que mon jour de repos n'est plus le vendredi mais le dimanche.