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Chapitre 3 :

DÉBUT DU CHAPITRE

- Déshabille-toi.

- Non.

- Déshabille-toi !

Cette discussion durait depuis quelques secondes déjà ; James se tenait droit devant moi, les bras croisés sur sa chemise froissée, ses yeux perçants plantés dans les miens.

- C'est pas possible d'être aussi têtue, merde ! jura-t-il en lançant un bras en l'air avant de se frotter la nuque d'exaspération.

- J'ai pas besoin de retirer mes vêtements, suffit que je les tienne comme ça, regarde, dis-je en soulevant simplement la première couche pour dégager le couteau d'en dessous.

- Je te demande juste, sa voix s'élevait à chacun de ses mots, de retirer le pull d'Elliot et après, c'est moi qui m'occupe du reste, ok ?

Je dégagea mon regard un instant du bouclé pour le porter sur Stan et Elliot qui étaient côte à côte pas très loin de nous. Stan avait les yeux fermés et le dos appuyé contre l'encadrement de la porte. Elliot était près de mur joignant la sortie, le regard rivé sur le mien. J'étais capable de lire de l'impatience comme de l'inquiétude.

Quel ennui.

Je m'avançai doucement vers le bord du lit, mes pieds rencontrèrent le sol et je me mis debout. Du coin de l'œil, j'aperçus James avoir un vif mouvement en ma direction avant de l'arrêter. Il avait dus s'imaginer que je n'aurais pas été capable de me mettre debout et tenir ainsi. Je glissai mes mains sous le pull vert, puis commençai à le soulever avec douceur pour ne pas accrocher le manche de l'arme. Quand il fut retirer, je le jetai derrière moi sur le lit avant de m'y réinstaller.

- Voilà. Heureux ? rallai-je.

- J'aurais préféré avoir un canon devant moi, j'fais avec, souffla James après s'être approché de moi.

Sa remarque n'attira même pas mon attention. Pour dire, ça faisait un moment que je ne m'étais pas occupée de moi. Je devais avoir des cheveux gras, une haleine fétide, un teint sale et des poils là où je devrais les retirer normalement. Pas très plaisant comme description de sois.

Il ne restait désormais qu'une infime couche de tissus qu'offrait mon haut à manche longue avant mon soutien-gorge. James s'approche de moi, posa ses mains sur mes épaules pour m'allonger sur le lit. Mon regard, toujours très amical, remonta le long de son visage pour rencontrer ses yeux.

Je le répète, quel ennui.

Elliot et Stan s'approchèrent de nous, ce premier avec la trousse de secours dans sa main tendue vers James. Il la récupéra et l'ouvrit près de ma tête où mes cheveux venaient s'éparpiller autour.

- Bon. Tu m'écoutes là, c'est important ! commença-t-il à dire pour attirer la totalité de mon attention. Je vais te retirer cette merde, j'pense pas que ça va être très drôle sur le coup.

- Sans rire, soufflai-je l'air faussement étonné.

- Stan, vas lui tenir le bras droit, et toi, Elliot, tiens lui l'autre. Histoire qu'elle évite de bouger et que je lui déchire les ovaires.

Les deux hommes s'exécutèrent. J'étais maintenant tenue fermement contre le matelas, bien trop mou à mon gout, lorsque James approcha ses mains vers le manche. Je déglutis d'avance.

- Je vais le prendre, attention, j'y vais, dit-il avant de le chopper fermement ce qui m'arracha une grimace. Voilà, je l'ai !

Je relevai la tête pour observer la situation. James était face à moi, le manche entre ses doigts déjà légèrement rougis. Stan se trouvait sur ma gauche, son visage rivé sur les faits et gestes de James. Quant à Elliot, il se situait à droite. J'avais sentis son étreinte se resserrer autour de mon bras lorsque le bouclé agrippa le manche. Il ne regardait plus la scène. Peut-être avait-il peur du sangs ? Qui sait.

- Bon, dis-je haut et fort, tu me le retire ou t'adore me voir dans cette posture ?

- Je devrais le tourner sur lui-même ce couteau, juste pour te voir fermer ta gueule ! répondit James sur le même ton. Un petit sourire apparut sur mes lèvres. Il reprit : J'y vais à 3, d'acc ? Aller, respire ma poule.

Cette phrase semblait être fait que pour le rassurer lui. Je serra le tissus de la housse de couette, prête à morfler.

1...

J'ai pas confiance en lui.

2...

S'il se loupait et me faisait encore plus mal ?

3...

Mon dieu.

James retira d'un coup sec la lame de mon abdomen. Je me redressai sur le coup, mais Stan et Elliot m'agrippèrent tous les deux pour me recoucher directement. Leur torse était sur moi pour me bloquer de tous autres mouvements. Je gémissais tandis que James se rua sur la trousse de secours pour récupérer de l'alcool à désinfecter et de quoi nettoyer et bander la plaie.

- Calme-toi ! hurla Stan à mon attention, son visage proche du mien.

- Mais j'ai mal, connard ! dis-je sur le même ton.

Mon visage était crispé, comme mes poings, comme tout mon corps quoi. J'allongeai ma tête sur la couette pour la morde à pleine dent. Ne pense pas à la douleur, ne pense pas à la douleur. Mes yeux s'écarquillèrent lorsque l'entaille se mit à bruler à cause de l'alcool. Je lâchai la couverture pour parler :

- Retire ça tout de suite, James !

- Tu veux guérir ou non ?! répondit-il en appuyant dessus. Son visage était en sueur et quelques veines dessinaient sur ses bras. Ok, ok, ok... Il faut juste que je bande la plaie maintenant, hein, j'y vais !

J'attrapai les avant-bras des jeunes hommes à côtés de moi, puis fermai fort les yeux quand James commença. Qu'est-ce que ça fait mal bordel !

James faisait le tour de mon abdomen avec un bandage blanc. Il passa plusieurs fois ses mains sous ma taille pour faire tenir correctement le tissus blanc. Lorsqu'il eut finit, il posa ses mains sur mon ventre. Je les sentais trembler contre moi. Je repris peu à peu mon calme. Stan me lâcha en premier, suivit d'Elliot. Je fermai les yeux quelques instants avant d'essayer de me redresser. Immédiatement, Elliot se rua du côté du lit duquel je souhaitais sortir et m'aida à me mettre debout.

Je tenais debout, seule. Bon point. Je glissai mes doigts sur le bandage, très bien fait. Deuxième bon point. Je relevai ma tête vers les trois personnes devant moi : elles n'avaient pas essayé de me tuer. Troisième et très bon point.

- Putain, j'ai crus que j'allais y rester ! Mer-... dis-je dans un souffle tandis que je baissai mon haut sur le tissus blanc. Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que je fus coupée.

- Plus jamais, James se tourna vers Stan et Elliot, vous me ramenez quelqu'un pareil ici. C'est compris ?

FIN DU CHAPITRE