19. SOIRÉE ARROSÉE

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Kaylor était pour le moment décidé à ne pas remettre les pieds aux lycée. Mais rien d'étonnant, c'était Kay. S'il ne voulait pas aller en cours, il n'irait pas. Cependant, il y avait tout de devoirs que les profs m'avaient donnés pour lui. Il ne comptait pas venir les chercher alors...

Moi : " tu veux que je te ramène tes devoirs ?" proposais-je.

Kay : " non t'inquiètes, c'est pas la peine de t'embêter."

Moi : " non ça ne me dérange pas, vraiment."

Je n'allais pas me voiler la face, il était vrai que ce n'était qu'un prétexte pour le voir mais en même temps, ne plus le croiser tous les jours au lycée était déprimant et... oui, j'avais besoin de le revoir.

Kay : " bah si tu veux alors merci."

J'étais heureuse qu'il apprécie. Après tout, ça voulait dire que lui aussi voulait me voir !

Nous reprenions donc notre discussion comme si de rien n'était, comme si je ne l'avais pas ignoré depuis deux semaines. De toute façon j'étais certaine qu'il ne l'avait même pas remarqué.

Et ce soir-là, je me couchai le sourire aux lèvres ce qui n'était pas arrivé depuis un moment. Simplement parce que je lui avais parlé...

Je sortis la pochette où étaient rangés toutes les feuilles destinées à Kaylor que j'avais récupéré.

- Et bah dis donc ! T'es déterminée ! Je suis certaine qu'il n'en a rien à faire de toutes ces feuilles alors pourquoi tu t'entêtes à les trier ? demanda Tara en me voyant classer une nouvelle feuille au milieu de la pile. 

J'avais en effet dit à Tara que je ne tiendrais pas compte de ses sentiments avec Kaylor et j'essayais de toute mon âme de mettre cela de côté mais c'était impossible pour moi. Je n'y arrivais tout simplement pas. Chaque phrase qu'elle prononçait résonnait dans on esprit jusqu'à ce que j'y décèle un double sens pleins de sous-entendus qui hurlaient : je suis amoureuse de Kaylor Marsh.

- Meera ?

- Hum ?

- Je sais que...enfin, ça doit être dur de s'en tenir à de l'amitié avec lui...

- Non ça me fait du bien de parler avec lui.

Mon ton était froid mais c'était plus fort que moi. J'avais envie de lui crier d'arrêter d'essayer de me pousser vers lui parce que je savais maintenant qu'elle ne me parlait plus honnêtement, tout ce qu'elle disait était dans l'unique but de se déculpabiliser et savoir cela m'horripilait.

Je ne mentais pas. Ok, je ne disais peut-être pas toute la vérité mais je ne mentais pas. Oui, je souffrais de la situation. Mais en même temps, lui parler me rendait si heureuse ! En fait, ça me faisait autant de mal que de bien. Mais je pouvais supporter de souffrir, je croyais en nous. Je n'allais pas le lâcher ! Et puis, nous étions juste amis et je n'avais pas besoin de compliquer les choses avec mes sentiments.  Cette relation me convenait très bien et même si ça me faisait mal, je n'allais pas en mourir !

Le soir, ce fut mon père qui vint me chercher à la sortie des cours. Oh non !

Ça ne me dérangeait pas qu'il vienne me chercher, au contraire, ça m'évitait de marcher. Mais ce soir, je devais passer chez Kaylor et je comptais prendre le bus pour y aller. Mais si c'était à mon père de me déposer..., ça allait être gênant.

J'entrai dans la voiture et m'asseyai à côté de mon père.

- Cou-

- Coucou papa ! Il faut qu'on passe chez Kaylor. Je dois lui donner ses devoirs. Tu sais, le pote dont je t'ai parlé. C'est sur la route; le coupais-je.

LES ÉTOILES VAGABONDESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant