Dans la tête de Levy.
Notre moment intime sur le patio avec Mia hier soir m'a empêché de dormir toute la nuit. Je ne sais pas ce qu'il me prend. Et mon corps dont je perds le contrôle me donne envie de me taper la tête contre les murs.
Je regarde pour la énième fois mon téléphone. Il est 6h34 et je n'ai pas réussi à fermer l'œil. Je me sens épuisé physiquement et moralement. Je suis dans une chambre qui n'est pas la mienne. Dans un foyer qui n'est pas le mien. J'ai l'impression d'être la pièce détachée qui a été mise là par mégarde au milieu de cette famille si soudée et aimante.
Il y a cinq ans c'était presque mon quotidien, et j'arrivais à me sentir à ma place. On venait d'entrer dans la vie active avec Anton. Fiers de devenir collègues, rien ne pouvait vraiment venir noircir le tableau. J'étais heureux de partager ça avec mon pote.
Mais cinq ans sont passés. En cinq ans, je suis devenu petit à petit le larbin de mon propre père dans l'entreprise familiale. Le rêve a vite tourné au cauchemar. Et finalement mon train-train quotidien est devenu mon calvaire. Alors forcément, après cinq ans, même si je devrais être fier de ce que je suis et de ce que je fais, je n'y arrive pas. Car il y a trop de tâches noires qui viennent obscurcir le tableau.
Et à cela s'ajoute Mia.
Arrivée comme une fleur et je me la sors plus de la tête.
Qu'est-ce qu'elle m'a fait cette nana ? Elle m'a jeté un sort ?
Putain ...
Je baisse la tête vers mon caleçon. Une bosse est en train de se former.
Je me dégoûte.
La petite sœur de mon meilleur pote. Une gamine de dix-neuf ans.
Et pourquoi quand j'essaie de me convaincre que c'est immorale, je me sens de plus en plus excité.
Mes tripes se retournent dans mon estomac. Je suis à deux doigts de gerber. Je soupire longuement en me passant rageusement les mains sur le visage. Reprends-toi Levy !
Je peine à sortir du lit, n'étant pas habitué à dormir autre part que dans le mien j'ai le dos en vrac. Je m'étire difficilement en essayant de faire craquer mes os au maximum pour m'éviter une nouvelle douleur inutile demain.
Sans demander mon reste, je file à la douche en priant que ça m'aide à sortir Mia de la tête. J'ai opté pour une douche froide, on dit que ça a tendance à apaiser l'excitation. Pourtant, ça a l'effet inverse sur moi.
J'ai encore les images de Mia dans ma tête qui défilent en boucle. Particulièrement quand je l'ai revu hier après-midi, dans sa putain de jupe d'écolière. En premier lieu, j'ai trouvé ça hyper cliché mais quand elle s'est mise à me parler, toute gênée presque impressionnée par moi... J'ai commencé à trouver ça incroyablement sexy. Pour être honnête, je l'ai trouvé bandante. Et rien que le fait de le reconnaître, j'ai envie de me baffer.
Merde.
C'est la petite sœur d'Anton, Anton qui est mon meilleur ami depuis des années. Anton que je respecte plus que mon propre père.
Je ne peux pas me permettre d'avoir des pensées obscènes pour Mia, elle est inaccessible.
Elle peut être tellement psychorigide, tellement interdite, tellement pêchée...
Et pourtant, je ne peux m'empêcher d'imaginer ce que donnerait mes mains sur son corps, son corps si frêle et bandant. Je me demande même si elle me laisserait la toucher sans me repousser, si elle se laisserait faire, son corps sous le mien.
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NEVER LOVE ENOUGH
Romance" Parce que tout homme a une faiblesse, et que chaque secret en est une. "