Reina couru avec encore plus de vitesse. Elle avait le souffle affreusement court, les poumons brulants et les jambes lourdes mais l'impulsion douloureuse dans sa poitrine lui donnait la force d'aller plus vite. Si ce que disaient Seugmin et Jisoo il y a quelques instants était vrai, elle n'avait pas de temps à perdre.Elle tourna dans le couloir qui abritait le bureau à pourvoir et les vit tout au fond. Son cœur bondit dans sa poitrine en se rendant compte que c'était vrai. Son être se rompit en des milliers de petits morceaux en quelques secondes. Le reste de logique qu'elle avait depuis toujours tenté de garder céda en un instant. Puisant dans ses dernières forces, la jeune femme se rapprocha à toute vitesse des deux hommes.
- J'ai envie que toi et moi... déclara Yeosang à un Yeonjun tout sourire.
- Yeosang, interrompit Reina en hurlant.
Les deux hommes se tournèrent vers elle totalement surprit de son irruption.
Un éclair d'inquiétude passa dans le regard de Yeosang alors qu'il laissait son regard la parcourir.- Ça va petit oiseau ? demanda-t-il en se tournant vers elle.
Elle était essoufflée, quelques peu débrayés et de petites perles de sueurs s'étaient formés sur son petit front plissé. Voir se concrétiser l'objet de sa plus grande peur était un coup trop lourd à porter pour son petit cœur. Elle avait travaillé trop dur, s'était mouillé trop profond pour abandonner maintenant. Désormais, ce serait quitte ou double. Soit elle obtenait ce qu'elle désirait ardemment depuis toujours, soit elle perdait tout.
- Tu as oublié de ranger tes sous-vêtements dans le bon tiroir, déclara-t-elle en arborant un faux sourire complice. Je t'ai toujours dit que les tiroirs de gauche sont à moi, termina-t-elle dans un petit rire parfaitement élaboré.
Elle observa avec inquiétude le sang s'écoulé de son visage délicat et ses traits se froissés de différentes émotions. La jeune femme savait ce qu'elle encourrait comme représailles. Cependant, elle était si désespérément amoureuse de Yeosang depuis toujours qu'elle ne pouvait réfréner ses pulsions.
- Alors c'était vrai ! déclara Yeonjun en interrompant leur douloureux échange de regards. Tu oses prétendre être gay, blessant ta petite copine et insultant notre combat pour te distraire ?! poursuivit-il avec mépris. Tu n'es vraiment qu'une pourriture. Je te conseille Reina, aussi sournoise sois-tu, de t'éloigner de ce type, termina-t-il avant de s'en aller.
La jeune femme sentit son cœur redoubler de cadence maintenant seul face au monstre. Elle connaissait et aimait Yeosang depuis l'école primaire. C'était son premier et seul ami et la jeune noire s'en satisfaisait pleinement. Au fil du temps, cette bulle l'avait rendue dépendante de l'attention et de la tendresse qu'il n'offrait qu'à elle.
Elle était devenue nécessiteuse de lui et aussi ignoble que cela pouvait paraître, elle était devenue haineuse envers toute autre personne en dehors de Hongjoong qui bénéficiait ne serait-ce que d'un sourire de lui. Elle était devenue sournoise et hypocrite, éloignant de lui toute personne qui avait l'audace de faire un compliment sur lui. Les gens se détournaient de lui avec ses ruses et Reina en ressentait un bonheur malsain.
Quand Yeosang se concentrait à nouveau sur elle, son monde s'illuminait et la vie devenait absolument parfaite. Usant de cette manœuvre épouvantable, elle était restée aussi près de lui que possible toute sa vie. L'école primaire et ensuite les cours secondaires, l'université et maintenant la même entreprise. Ils travaillaient tous les deux dans le secteur DRH d'une immense entreprise d'automobile au cœur de Seoul.
Oui, elle avait été malsaine au point de le suivre absolument partout. Et maintenant, pour s'enlever à elle-même ses restes de dignités, elle en était là. Dès qu'elle avait remarqué l'intérêt de Yeosang pour leur collègue Yeonjun, elle avait volontairement laissé entendre à tout le monde qu'elle entretenait une relation amoureuse avec le brun. Elle espérait ainsi que l'information remonterait au roux et qu'il arrêterait ses regards aguicheurs à l'égard de l'homme qu'elle aimait.
Etrangement, elle n'avait fait avec ses manœuvres que le rendre plus intrigué. Le lien des deux hommes n'avait cessé de s'épaissir malgré toutes ses tentatives au point qu'ils se retrouvent à cet endroit pour programmer un rendez-vous. Elle était allée trop loin, s'était enfoncé trop profond pour ne pas abattre sa dernière carte. Mais si à l'époque cela aurait pu passer, aujourd'hui, alors qu'il semblait intéresser par le secrétaire de trois ans leur cadet, Reina sentait venir la catastrophe.
- Tu es tellement pathétique, dit-il en la regardant avec froideur. Tu t'es imaginé que l'éloigner de moi me donnerait une quelconque envie de toi ? Je t'ai laissé t'accrocher parce que tu faisais tellement pitié. Si disgracieuse, si repoussante, et si insignifiante. Tu aurais dû te voir à ton premier jour de classe, rit-il cyniquement, l'abominable petit canard essayant de nager au milieu de cygnes. J'imagine que j'aurais dû te laissé te noyer, dit-il cruellement, se délectant de la souffrance qui se dégageait d'elle. Je souhaite l'avoir fait. Ça m'aurait évité des années à traîner un boulet.
La jeune femme sentit un froid ténébreux l'envahir tout entière. Ses joues étaient maintenant humides et son souffle n'était plus que hoquets répétitifs et désagréables.
- Tu ne peux pas dire ça, nia-t-elle douloureusement en secouant la tête. Toi et moi ça a toujours été réel.
- J'imagine que si je ne t'en avais pas donné l'impression, tu te serais suicidé à un moment ou à un autre. Quelle erreur de ma part, vomit-il avec méchanceté.
- Tais-toi, dit-elle en se couvrant les oreilles.
Sa peine la paralysa si fort et vivement que la jeune femme tomba sur ses fesses.
- Ne sais-tu pas que je t'aime ? demanda-t-elle en tremblant de douleur et d'amertume.
Sa lamentable position assise dans le couloir n'égalait pas l'enfer qui s'abattait maintenant sur elle. Elle avait retenu ses mots si longtemps que la barrière s'était rompu sous leur poids.
- J'en sais et j'en vois suffisamment sur ta triste personne pour pouvoir te détruire la vie. Je te fais la promesse solennelle que si tu m'approches d'une façon ou d'une autre à nouveau le boulet, je réduirai en cendre ton existence.
Reina observa noyé de chagrin et de larmes le dos de Yeosang, l'homme qu'elle aimait désespérément, alors qu'il s'éloignait. Quand il disparut, la laissant dans sa honte, sa douleur et sa solitude, la jeune noire aperçut l'attroupement de leurs collègues la pointant outrageusement du doigt tout en chuchotant. Ils la regardaient sans dissimuler leur mépris et leur antipathie à son égard.
- Quelle honte, entendit-elle.
- Elle est si manipulatrice.
- C'est répugnant...
Elle se leva en trombe pour courir dans les toilettes en les bousculant au passage. La jeune femme s'enferma dans une cabine pour pleurer à en suffoquer. Elle était maintenant victime de sa propre laideur c'était certains. Elle ne faisait que récolter sa propre cotisation. Mais Yeosang... Jamais il ne lui avait parlé de cette façon et encore moins avec autant de froideur.
Il avait l'air d'en penser chaque mot ; de sa description insultante d'elle à son regret de l'avoir même connue. La jeune femme se sentait déracinée, dépaysée, vide. Tout ce qu'elle croyait n'était en fait que mensonges. Elle avait construit sa vie autour d'un homme qui n'avait finalement fait que la tolérer. Et désormais, il la menaçait de pulvériser les miettes qu'il avait laissées sur son passage si elle l'approchait encore.
Lentement, les abondantes larmes sur ses joues se séchèrent et sa peine se transformant en un ténébreux silence. Quand elle sortit enfin des toilettes, Kyoka, la charmante femme de ménage avait pris service à son étage. Il était donc très tard quand après l'avoir salué, elle rejoignit son bureau. L'étage était sombre et les box complètement vides et silencieux. Elle était au moins reconnaissante de n'avoir à affronter personne. En arrivant devant son immeuble, la jeune noire ne put rien d'autre que rire d'elle-même. Elle partageait le même immeuble appartement que lui. Cela allait de soi avec sa folie.
![](https://img.wattpad.com/cover/328301296-288-k71233.jpg)
VOUS LISEZ
KangDere_[Mini-Book]
Fanfiction\!/ Histoire de Yandere Kang Yeosang X Black Women La manipulation est monnaie courante dans la vie. Il existe les personnes qui ne la voient pas et celles qui la percutent avec deux longueurs d'avance... Bonne lecture :) #1 bwam (04/01/2023) #2 kan...