𝙚́𝙥𝙞𝙡𝙤𝙜𝙪𝙚

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La lumière de mon téléphone me brûle les yeux.
Pourtant, je ne parviens pas à détacher mon regard de cette photo.
La photo qu'avait prise Sung-Jin le soir où tout est parti en vrille.

— J'ai envie de croire qu'à la fin ça se terminera avec « nous », que soit dans cette vie, ou dans la suivante.








Replaçant mes mèches de cheveux derrière mes oreilles pour la cinquième fois consécutive au bout de quinze minutes environ, j'essaye de me concentrer sur ma tâche.

— Oublie pas celles qui sont posées devant sur le comptoir, me dit Wooyoung alors qu'il prend le carnet remplit de commande, qui se trouve à côté de moi.

— Ah, mince, je soupire.

Je prends les marguerites posées sur le comptoir avant de les mélanger avec le reste des fleurs, pour former un bouquet remplit de joie et de bonne humeur.

Le client a demandé à ce qu'il soit fait principalement de jaune, d'un peu de blanc et d'une légèreté d'autres couleurs, car la couleur qui doit dominer, est le jaune.

Cela fait bientôt trois ans.
Trois ans que ma vie a complètement changé.

Je me suis d'abord dis que je ne verrais sans doute plus la lumière du jour, mais étrangement, je m'en suis plutôt bien sortie.
Je me suis éloignée de la capitale pour me rapprocher de l'air frais de la campagne.

Même si toute cette histoire s'était presque faite oubliée, je suis toujours dans les radars des brigades de stups et de l'État.
Je fais mon possible pour que cela ne m'empêche pas de vivre.

Parce que je dois continuer à vivre, malgré tout ce qui a pu se passer.

J'ai récemment été en contact avec Sung-Jin et Yeong-Hwan.
J'ai appris qu'ils avaient quittés la brigade peu de temps après mon départ.

Yeong-Hwan est père de deux enfants et gère sa propre pâtisserie, parce que d'après ce que j'avais cru comprendre, il en avait toujours rêvé.
Sung-Jin prend du bon temps, il découvre ce qu'il n'a pas encore pu découvrir, il a eu quelques petites aventures, mais rien de très sérieux.

Savoir qu'ils ne m'en veulent pas après tout ce qui s'est passé et qu'ils ont même cherchés à me retrouver, me fait chaud au cœur.
Je comprends enfin ce que ça fait d'avoir des amis sur lesquels on peut vraiment compter.

Je leur ai raconté tout ce que s'était passé, que ce soit avec Chun-Hei ou encore avec San, même Hyonjun.
Aujourd'hui encore, cette histoire est toujours trouble.

Je ne peux pas dire que je m'en suis totalement remise, puisque j'en fais encore des cauchemars la nuit.
Le cadavre de San sous que j'avais sous les yeux, ne cesse de réapparaître dans mes rêves.

Soufflant légèrement, je fais une pause dans la confection de mon bouquet.
Mon regard se perd sur l'intérieur du magasin et sur toutes les fleurs qui font tout le décor.

Alors que je m'appuie à l'aide d'une main sur le comptoir, une autre vient instantanément entouré le médaillon que j'ai autour du cou.

Je me suis rendue compte que je le touche assez souvent, parfois, ce n'est pas voulu.
Je crois que c'est un simple réflexe qui se manifeste de temps à autre.

Parfois, je confectionne même des bouquets pour ses parents, sa sœur et lui.
Je pose un total de quatre bouquets sur la tombe familiale. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour tâcher de garder ce lien que j'avais avec lui, mais aussi pour me faire pardonner en quelque sorte, auprès de sa sœur.

𝙄 𝙂𝙊𝙏 𝙏𝙃𝙀 𝙋𝙊𝙒𝙀𝙍 ; c.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant