Ne me fuis plus ( Toge x OC )

Chapitre 16

En deux mois, Ijichi avait retrouvé la trace de Yuzuko à Saitama. Une fenêtre aurait aperçut une fille au long manteau noir avec les cheveux rouges sortir de la gare. Kyo et Toge n'ont pas perdu une seule seconde qu'ils se sont rendus très rapidement sur place. Les recherches avaient pris plusieurs jours avant qu'ils ne trouvent une quelconque impureté qui aurait pu les mettre sur la voie de Yuzuko. Elle se situait à quelques kilomètres de la grande ville. Kyo l'avait reconnue sans problème, ce qui ne fut pas le cas de Toge. En effet, ses impuretés, la puissance et la sensation que procurait l'énergie de l'exorciste avait changé. Il ne pourrait pas mettre de mot sur cette sensation, elle était à la fois repoussante et attirante. C'était si paradoxal que Gojo lui même serait étonné. Ce n'était que des impuretés, l'incantateur se demandait ce que ce serait s'il ressentait la véritable énergie de la jeune femme.

Malheureusement pour eux, la piste s'arrêtait là. Ils rentrèrent au lycée d'exorcisme en informant Ijichi qu'ils avaient trouvé des impuretés, mais sans plus. Le proviseur adjoint s'était replongé dans ses recherches, et avait fini par trouver autre chose. Quelques fenêtres étaient restées à Tokyo, elles n'avaient pas eu le courage ni l'envie de quitter la capitale. Elles avaient toujours un contact avec le QG, ainsi qu'avec les deux lycées.

Kyotaka Ijichi entra en fracassant la porte, dans la grande salle où s'entrainaient le roux et l'estropié. Ils tournèrent tous les deux le regard vers lui, tandis qu'il reprenait son souffle. Appuyé contre la porte, il respirait et expirait à une vitesse folle, tant il avait couru. Il mit quelques secondes avant d'articuler difficilement :

- Cette fois ça y est... Je l'ai retrouvée.

Toge lâcha sa dague, la mâchoire de Kyo se décrocha.

- Où... où est-ce qu'elle est ? demanda le plus vieux.

Ijichi les regarda tous les deux un instant, et se redressa avant d'ouvrir sa tablette avec son habituel air professionnel. Il avait récupéré son souffle.

- Depuis plusieurs semaines, les fléaux de Tokyo se sont tous rassemblés au même endroit, à Shinjuku. D'après votre rapport, l'énergie de Yuzuko serait attractive et répulsive. Je pense qu'elle est au milieu de cet attroupement.

Kyo se tint le menton, il réfléchissait. Ce n'était pas impossible qu'elle soit à l'origine de ce genre de choses. La grande question qu'il se posait était : pourquoi elle déploierait son énergie alors qu'elle se planque au cœur même de Tokyo ?

- Tarama.

Toge lui lança sa veste. Ils allaient dès maintenant se reposer pour partir le lendemain, à l'aube. Le blond sortit du dojo, mais au lieu de se diriger vers le dortoir, il prit l'escalier de pierre surmontée de toriis. Le bois qui autrefois était rouge, avait désormais perdu toute sa couleur. Il était devenu gris, accompagné de la mousse verte qui avait poussé dessus. Toge trouvait toujours ce chemin aussi beau, que ce soit en plein jour, en pleine nuit, au coucher ou au lever du soleil. La lumière filtrée par les feuilles sublimait l'escalier, quelle que soit l'heure. Mais cette fois-ci, il n'y avait aucune feuille dans les arbres, ils étaient entièrement nus. Ce qui sublimait le chemin en cette période, n'était pas la lumière dans les branches. C'était la lumière faisant briller la neige. Ce blanc recouvrant absolument la totalité du paysage était magnifique, il rendait les pierres, les arbres et les toriis comme tous droits sortis d'un roman fantastique. Ce lieu était mystique, il avait quelque chose que rien d'autre n'avait.

Arrivé en haut, Toge avait une vue d'ensemble sur la ville détruite. Il n'était pas retourné là depuis un certain temps, et s'en voulait, car d'ici, il sentait clairement l'attroupement que les innombrables fléaux avaient créé. S'il y était retourné, il l'aurait senti plus tôt. Le jeune homme mit ses deux pieds au bord du vide, baissa son col et hurla. C'était un cri puissant, guttural. Il venait du plus profond de son être. Il transmettait toutes ses douleurs, toutes ses peines qu'il avait gardé en lui jusque là. Son cœur saignait tellement, il avait eu besoin d'évacuer. Ce hurlement résonna fortement, il se demanda si quelqu'un d'autre que lui l'avait entendu, si quelqu'un d'autre avait ressenti cette douleur.