Chapitre 17

429 33 3
                                    

Quand Yuzuko ouvrit les yeux, il faisait nuit. La pièce était sombre. Elle avait mal au crâne et mourrait presque de chaud. Elle tourna la tête du côté droit, et vit Toge endormit sur une chaise tenant la main de la rouge. Yuzuko ne pouvait pas beaucoup bouger, son corps combattait toujours la bactérie, compilé à la fatigue et le stress  qu'elle avait accumulé en début de matinée.

- Tu dois te poser beaucoup de questions, Yuzuko.

La classe S tourna la tête et vit l'infirmière Shoko Ieri. Elle avait toujours cet air fatigué, souligné par ses cernes. Elle regardait par la fenêtre, sa cigarette à la main. L'odeur du tabac donna des nausées à la jeune femme.

- Ces deux là t'ont ramené ce matin. Tu as été infectée par un sale bactérie, ton corps a du mal à s'en débarrasser. Il s'est passé beaucoup de choses pendant que tu n'étais pas là. J'imagine que tu dois être au courant d'une partie.

- Ouais, j'ai qu'une vague idée de ce pourquoi on m'en voulait.

Shoko se tourna vers la jeune exorciste. Ses longs cheveux bruns volèrent autour de son visage, elle avait sa cigarette presque éteinte entre les doigts, elle l'écrasa dans un cendrier, qu'elle remit sur son bureau. Puis elle s'approcha de Toge pour les porter et le mettre dans un lit, juste à côté de Yuzuko. Il n'avait pas lâché sa main.

La brune prit la chaise sur laquelle Toge était précédemment endormi et prit sa place.

- Déjà, il faut que tu saches que tout le temps que tu es partie, Toge n'était que l'ombre de lui-même. On avait l'impression que plus rien ne l'importait. Et quand le drame de Shibuya a surgit, il a été affecté à l'évacuation des civils, étant donné qu'avec ses incantations, il pouvait ralentir les humains altérés. Personne ne sait vraiment comment, mais il s'est fait arracher la bras gauche.

La main de Yuzuko qui tenait celle du blond se crispa.

- Là aussi, je ne sais pas pourquoi ni comment, mais je ne peux pas le soigner. Je n'arrive pas à lui appliquer le sort d'inversion. Ça n'a pas l'air de le gêner plus que ça, il s'est très vite habitué à cette absence.

Yuzuko lui lança un regard mauvais.

- Excuse-moi, je me suis mal exprimée. Je veux dire que ça ne l'a pas empêché de s'entraîner comme un dingue pour être à la hauteur et te retrouver. Il s'est tellement entraîné que je pense qu'il atteindrait facilement la classe un. 

Yuzuko tenta de se redresser, Shoko se pencha pour l'aider. La malade s'assit dans le lit, elle n'avait aucune énergie. Son dos était voûté, elle regardait les draps.

- Durant l'attaque, Satoru a été scellé, et tout Tokyo a été ravagée. Je pense que tu t'en est rendue compte. Kento est mort, Nobara a été grièvement blessée, sa vie était en danger. Naobito Zenin est mort, Megumi a donc hérité du titre de chef de clan. Tous tes amis ont beaucoup évolué, tu le verras par toi-même. Leur mission dure depuis un bon moment, ils devraient bientôt avoir libéré Satoru.

Shoko se leva et sourit chaleureusement à la rouge.

- Quand ils rentreront, attends-toi à diverses réactions.

La brune s'éloigna du lit pour retourner à son bureau. Yuzuko tourna son regard vers Toge qui dormait paisiblement. L'infirmière avait raison, elle ne devait pas s'attendre à être accueillie à bras ouverts. Elle avait abandonné ses proches, deux mois avant une bataille où beaucoup avaient perdu la vie. Yuji tenait beaucoup à Kento, la prendrait-il pour coupable de ce qu'il lui était arrivé ? Ils lui en voudrait, c'était sûr. Et Satoru, que dirait-il ? Il lui avait demandé de veiller sur ses élèves, et elle avait failli à sa mission. Elle s'était retranchée, et avait réussi à mettre sa propre vie en danger. Pour couronner le tout, elle n'avait pas participé à la libération du prof. Il avait toutes les raisons de lui en vouloir. Elle ne savait pas comment elle allait se faire pardonner... Non, en fait, elle n'allait pas chercher à être pardonnée. Elle les aimait, ses amis. Elle ne les forcerait pas à l'excuser. Elle n'avait aucune excuse.

Ne me fuis plus ( Toge x OC )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant