Chapitre 11

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3 juin

PDV Harry :

Neuf jours s'étaient écoulés depuis. J'avais pour ambition de démissionner de mon travail et j'avais déjà commencé les démarches pour. J'avais obtenu de ce post ce que je voulais. C'est-à-dire le droit de libérer Drago. Désormais je m'y ennuyais à mourrir et puis j'avais cet énergumène aux cheveux verts qui avait remplacé Soly Thude ma "meilleure amie".

Le mariage de Luna et Ginny approchait. Cette dernière m'avait proposé d'y aller avec "ce fameux garçon" mais je n'étais pas sûr qu'amener Drago serait une bonne idée. Même si cette idée me plaisait quand même. Je culpabilisais de m'amuser sans lui.

Je n'étais toutefois pas très à l'aise de déclarer aux autres que nous étions ensemble. Et puis la plupart le détestait.

Je n'avais pas toujours pas répondu à Ginny et elle avait envoyé une lettre pour me redemander. Je me sentais mal.

Cela faisait déjà deux jours que ce débat se jouait dans ma tête et Drago avait dû voir que je n'étais pas bien puisqu'il était allé voir sa mère cet après-midi. D'ailleurs il n'allait pas tarder à revenir.

J'allais devoir lui parler de ce mariage au dîner.

*****

Il rentra enfin vers vingt heures. Il avait les yeux rouges et il semblait vraiment mal. Je l'invitais à s'asseoir à table et lui apportait les pâtes que j'avais tenté de préparer. Certaines étaient restées collées au fond de la casserole.

"Ça... tu veux m'en parler ?"lui demandai-je doucement en essayant désespérément de croiser son regard.

Il haussa les épaules et piqua du bout de sa fourchette quelques pâtes qu'il fourra dans sa bouche.

"Je n'aime vraiment pas te voir comme ça Drago..." continuai-je en essayant de ne pas paraître trop insistant.

Il leva les yeux vers moi et tenta un sourire qui se perdit dans une larme. Je fis le tour de la table et me plaçai à ses côtés. Il posa sa tête sur mon épaule en soupirant. Une autre larme coula sur sa joue et il lança :

"Si je parle, je vais chialer... j'en ai marre de chialer.

- Ne t'inquiète pas. Si tu as besoin de pleurer, bah pleure. C'est mal de refouler ses larmes" lui murmurai-je.

Au début il ne dit rien puis il releva la tête et me scruta.

"C'est... c'est mon père... cette... ordure. Il va être libéré. Je... je ne comprends pas pourquoi ils ont décidé de le remettre en liberté..."fit-il en tentant tant bien que mal de ne pas laisser place à toutes les émotions qui le submergeaient. Ça se voyait dans son regard.

Il baissa les yeux et reprit une bouchée de pâtes collées.

"Ça me fait chier ! J'ai aucune envie de le revoir ! Les boloss à cagoule auraient pas pu le garder plus longtemps ? Il méritait sa peine. J'ai pas envie de le revoir. Si ça se trouve il me laissera même pas partir après...

- Mais... t'es obligé d'aller le voir ?

- J'ai peur pour ma mère. S'il voit que j'suis pas là il pourrait piquer une crise et tout détruire. Y compris ma mère..."

Il sanglota quelques instants puis se reprit.

"Fait chier... marmonna-t-il.

- Je comprends...

- Non tu ne peux pas comprendre ! T'as jamais eu de parents !" s'énerva-t-il.

Je me levai d'un coup en le scrutant.

"Drago, j'essaie de faire de mon mieux pour te réconforter et tu me remercies comme ça... tu sais que les mots blessent. J'ai peut-être pas connu mes parents, mais ils sont tout de même toujours avec moi. Ils m'aimaient. Je te comprends parce que j'ai été adopté par une famille odieuse avec moi. Ma propre tante semblait me mépriser et mon oncle était encore pire. Il n'avait aucune affection envers moi. J'ai été privé de manger à des moments, j'avais peur. Donc oui je comprends ce que tu peux ressentir envers ton père, même si ce n'est pas la même chose. Mais si c'est pour me cracher à la figure, je préfère encore que tu te débrouilles tout seul avec tes problèmes familiaux. Sur ce, je vais me coucher, bonne nuit."

Il me regarda sans rien dire et baissa les yeux. Il se leva tandis que je m'éloignais, furieux.

"Harry, attends ! Je..." commença-t-il.

Je fis volte-face en le scrutant.

"Oui ?"

Il ressemblait à un enfant qu'on venait de gronder pour une grosse bêtise.

"Désolé... je ne sais pas ce qui m'a pris. Pardonne-moi. Je ne sais plus où j'en suis."

J'essayai de garder ma mine sérieuse mais je ne pus m'empêcher de sourire bêtement en m'approchant de lui pour venir l'enlacer.

"Ce n'est rien Drago... quand est-ce que ton père sort de prison ?

- Le 22 juin."

Je déglutis.

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