6 - Caleb

339 24 5
                                    

— La maîtresse m'a demandé de te donner ce mot à signer.

— Une minute ma puce, dis-je en vissant la table qu'Abby vient d'acheter.

Abby change d'expression. Elle pose ses mains sur ses hanches avant d'approcher Fallon.

— Qu'est-ce que t'as dit ta maîtresse Fallon ?

— Elle a dit : « Fais signer cette autorisation par ton Papa ».

Abby lève les yeux vers moi, avec un air suspicieux. Qu'est-ce que j'ai encore fait pensais-je en ignorant la ride qui se formait sur son front.

— Pourquoi elle n'a pas dit « tes parents » ou « ta maman » ? Tu n'es pas que la fille de ton père.

— Fallon, va me chercher de l'eau s'il te plaît, je lance à notre fille.

Je regarde la petite partir vers la cuisine. Enfin, je peux prendre la parole.

— C'est quoi ton problème ?

— Cette femme a un crush sur toi Caleb. Je l'ai vu depuis le début.

C'est tellement rare qu'Abby me fasse une crise de jalousie, que j'ai presque envie de rire. C'est amusant. Et flatteur.

— Comme toutes les femmes du quartier, je me moque

Abby me frappe sur ma côte avec le torchon qu'elle avait dans la main. J'éclate de rire jusqu'à ce que je remarque qu'elle ne rit pas. Elle a toujours cette ride au milieu du front qui se forme lorsqu'elle est en colère.

— Si elle a un crush sur moi, qu'est-ce que ça peut faire ? C'est sur toi que j'ai un crush, dis-je en baisant cette fameuse ride qui commence à se détendre.

— Je ne l'aime pas.

— Moi non plus.

Je l'embrasse lorsque Fallon arrive avec un verre rempli d'eau. Abby se détache de moi, on se retourne vers notre fille et je saisis le verre qu'elle me tendait.

— Merci Fallon.

— D'ailleurs tu devrais aller dormir là. Il est l'heure, lui dit sa mère

— Mais...

— Tu as dix minutes, je lance à Fallon. Dans dix minutes tu vas te coucher.

Abby me lance un regard réprobateur. Elle n'est évidemment pas d'accord. Parfois je la trouve un peu trop stricte avec les enfants.
Je soutiens son regard pour lui faire comprendre que je ne changerai pas d'avis.

Elle hésite, Fallon court regarder la télévision. Trop tard.

— Je déteste quand tu fais ça.

— Tu dois les laisser s'amuser.

Abby retourne à la cuisine, légèrement contrariée. C'est sa pièce préférée de la maison. Lorsqu'elle est contrariée, elle va à la cuisine. Lorsqu'il y a une dispute, elle va à la cuisine. Lorsqu'elle est triste, elle va à la cuisine. Et lorsqu'elle ne veut plus parler à personne, elle va à la cuisine.

— Papa, tu peux regarder avec moi ?

— J'arrive.

*****

Il fait nuit, tous les enfants sont couchés. Abby lit tranquillement son livre, allongée sur le lit.

— Tu n'as pas chaud avec ce sweat-shirt ? Tu le portes depuis trois jours.

Trois jours. Trois putains de jours que j'ai couché avec Ava. Je pense toujours autant à elle, bien que j'essaie de me concentrer sur ma femme qui, depuis mon retour, est devenue étrangement plus agréable.

Les dangers de la passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant