Les dangers de la passion

8 - Caleb

Me voilà devant chez elle, avec un énorme bouquet de fleurs. J'ai longtemps hésité entre les roses rouges et les roses couleur pourpre. Alors j'ai finalement fait un mélange des deux. Je ne sais pas si c'est vraiment beau, mais j'espère que cela lui plaira.

Au fond de moi, devant cette porte, j'ai des craintes. J'ai peur qu'elle soit retournée avec son ex qu'elle aime tant, ou alors qu'elle ne veuille pas de moi. Ou pire encore, que je la trouve avec son ex petit-ami, ou bien un autre "pansement" ici même.

Cette crainte qui m'anime, mélangée à l'excitation de retrouver la femme sur laquelle je suis complètement obsédé, mélangée en plus à mon désir de me sentir proche d'elle, d'entrer en elle. Tout ça fait que je ne me suis jamais, jamais senti aussi vivant. Du haut de mes 34 ans, j'ai eu un tas d'aventures, je me suis même marié. Cependant, je n'ai jamais ressenti une chose pareille. Peut-être est-ce ce goût pour l'interdit.

Et si j'étais amoureux ?

J'hésite encore à toquer, comme un adolescent qui vient voir sa belle en cachette. Aller lance toi. Je crois que la dernière fois que j'ai eu autant d'appréhension, c'était lors de l'accouchement de Fallon.

Merde, les enfants.

Je ferme les yeux, pour faire disparaitre toutes les pensées qui me retiendrait de faire ce pourquoi j'ai traversé toute la Californie. Voilà des années que je me consacre continuellement à ma famille. Toutefois, je veux juste un petit moment à moi. Je veux être heureux quelques heures, ou quelques jours tout dépendra d'Ava. Parce que depuis que je l'ai vue, j'ai l'impression que je ne peux être réellement complet qu'avec elle.

Hier encore, j'avais fait un rêve où elle vivait à la maison, avec nous tous. Abby avait accepté notre relation et là, j'étais heureux. Je sais que c'est complètement fou.

Bon, je vais toquer.

Je frappe enfin à la porte. Aucun bruit. Personne. Je frappe à nouveau et c'est pareil.
Peut-être qu'elle est sortie. Il est 20h, je pensais qu'elle serait chez elle.

Peut-être qu'Ava dort, ou alors qu'elle n'a pas entendu. Je frappe à nouveau. Encore et encore : sans réponse. Cependant, je ne me décourage pas. J'ai traversé tout un état pour venir la voir, j'ai pris (et je continue à prendre) des risques énormes en venant ici, mais surtout, je ne sais pas quand une opportunité pareille se représentera, alors il est hors de question que je me résigne à rentrer sans l'avoir vue.

*****

— Caleb ?

J'ouvre les yeux lorsque je sens une main sur ma joue.

— Caleb.

Sa chaîne se tape contre mon front alors qu'elle se baisse un peu plus. C'est Ava qui est devant moi. Et je me suis visiblement endormi sur le palier.
Quel idiot je fais.

— Tu es bourré ? Demande Ava en se redressant.

— Non. Je t'attendais.

Elle a l'air étonnée de me voir. La première chose que je remarque c'est d'abord à quel point elle est rayonnante. Ava sourit, elle paraît plus énergique que la dernière fois que je l'ai vu, et encore plus belle. Ses cheveux sont attachés en chignon haut, avec deux mèches devant ses yeux. Une coupe qui se veut à la fois professionnelle mais aussi sexy sur elle. Son cou et sa nuque sont dégagés, j'ai l'impression de sentir son odeur transportée par l'air frais de ce couloir.
Je me relève, face à elle. J'ai envie de l'embrasser mais j'ai peur de la brusquer.

— Tu m'attendais ? Mais pour quoi faire ? Demande-t-elle en ouvrant la porte de ses clefs.

Elle pousse la porte, me laissant entrer. À l'intérieur, elle retire ses chaussures, et détache ses cheveux qui demeuraient attachés.