SOIGNE MON COEUR

Les prémices du changement

                                                                        💐   IRINA 💐

- « Je penserai à votre sourire ce soir ! Dit le bel homme en me disant au revoir. »

Dring dring!

Et c'est avec cette maudite sonnerie qui me sert de réveil que j'ai quitté le pays des rêves, cela fait désormais trois fois que ce mystérieux inconnu hante mes nuits, reléguant mon ex au second plan.

Je ne l'ai vu qu'une seule fois dans la pharmacie où je travaille, et pourtant il continue de régner sur mes pensées, transformant mes nuits en son royaume secret.

La routine du matin a sonné à 7 h 00. Après une douche rapide et une tenue soigneusement choisie, je me suis préparée pour la journée. Mon travail commence à 8 h 00, mais partir un peu plus tôt me permet de bien me préparer pour affronter la clientèle variée qui déferle dans la pharmacie. Vous savez conseiller et servir toute la journée peut être épuisant. Cela demande une énergie considérable !

Heureusement, mon domicile se trouve à seulement dix minutes à pied de mon lieu de travail. Je n'ai pas encore de voiture ni de permis, mais marcher jusqu'au boulot me convient parfaitement. En tant que pantouflarde, cette marche matinale me procure mon petit exercice bien nécessaire. Sur le chemin, mes pensées ont dérivé vers ma vie, une réflexion fréquente depuis mon départ de mon pays natal il y a cinq mois. Depuis cette nuit où j'ai quitté ma famille, mes amis et mon ex, tout a changé. J'ai vécu chez la sœur de mon père, Tatie Ando, et sa fille Chloé pendant deux mois. Malgré mon master en pharmacologie, je n'ai pas réussi à décrocher un emploi dans leur région. L'université n'a pas accepté ma candidature pour un doctorat. Alors, j'ai cherché du travail n'importe où, même si cela signifiait m'éloigner de Valence.

C'est ainsi que je suis tombée sur l'annonce de Mme Chambon, qui recherchait une préparatrice en pharmacie en contrat de professionnalisation. J'ai postulé et été acceptée, ravie d'avoir trouvé un emploi. Je n'ai pas pensé aux autres circonstances, comme vivre à plus de 200 km de ma tante et de ma cousine, mes seules connaissances jusqu'à présent. De plus, il est difficile de vivre avec un salaire de 900 € par mois, surtout à Sanary. J'ai fait des recherches et ai découvert que la vie ici n'était pas adaptée aux revenus modestes. Par chance, Mme Chambon m'a présenté sa nièce qui cherchait une colocataire. Le loyer était abordable, et elle s'est avérée être une personne incroyable. Elle est devenue presque comme une sœur pour moi, d'autant plus que ma véritable sœur est à Madagascar, à plus de 8 500 km de moi.

Quant à mon ex, nous n'avons réussi à entretenir une relation à distance que pendant une nuit. Oui, c'est plutôt comique. Fatiguée de me faire tromper, j'ai eu une épiphanie lors de mon vol de plus de 10 heures. Le lendemain, je l'ai quitté. Peut-être que j'aurais dû le faire plus tôt, mais c'était la meilleure décision pour nous deux. Il n'a pas insisté, il attendait probablement que ce soit moi qui prenne cette décision pour ne pas se sentir coupable. Eh bien, il est vrai qu'il m'a hantée pendant un certain temps, rappelant nos histoires étrangement belles. Après tout, nous sommes sortis ensemble durant quatre ans, et il a été mon premier amour, malgré tout. Cependant, ces pensées sont désormais reléguées au passé

✨FLASHBACK ✨

Comme tous les jeudis, ma journée de travail devait se terminer à 16 heures, mais comme d'habitude, Mélanie cherchait à me faire prendre son service. Ses incessants rendez-vous la rendaient insouciante de mes propres besoins, et elle semblait me considérer comme son exécutant personnel. Malgré tout, mes finances précaires me contraignaient à rester et à accumuler des heures supplémentaires. Lorsque l'heure de fermeture approcha, il y eut un moment qui bouleversa la monotonie habituelle de ma journée. Un homme, grand et bronzé, affichant une allure musclée, se précipita dans la pharmacie avec des yeux marron profond et perçants. Il était visiblement pressé d'acquérir un médicament. À ce moment précis, je perdis la capacité de parler, frappée par sa beauté inattendue et intimidante. La fatigue qui m'accablait me laissait normalement indifférente à toute situation, mais devant lui, je me sentais soudainement diminuée, une toute petite personne perdue dans ses yeux magnétiques.