« You can't keep dancing with the devil and ask why you're still in hell. »
Ezra avait arrêté de la voir après leur premier baiser. Il n'en pouvait plus de cette tristesse, dissimulée derrière un fard à paupière pourpre. Il s'était trompé, lorsqu'il l'avait dessiné. Sa théorie était fausse. Milo n'était ni un ange, ni un démon, ni une quelconque créature mythique au coeur en forme de piques. Milo n'était que Milo, une chanteuse de comptoirs, un animal blessé. Plus que fêlée, elle était écorchée, et pas l'ombre d'un amant n'était en mesure de faire office de crème. Il n'y avait rien à réparer, rien à changer, Milo n'était pas cassée, encore moins détruite. Elle était elle, ni assassine ni méchante, mais tout de même fascinante. Et, elle était habitée par un truc invisible, était rongée par la solitude. Mais surtout paniquée à l'idée d'être coincée entre le ciel et la terre.
- Je t'aime.
Puis, il l'avait revue dans la rue, sa vieille guitare sur le dos et un tatouage en plus dans le cou. Et même si il avait voulu passer sans rien dire, sans lui parler, son besoin d'en savoir sur son quotidien l'avait empêché de la fuir.
- Mais je peux pas.
Allongé dans son lit, le brun regardait ses doigts tachés de peinture, regrettant amèrement les deux heures passées nu aux côtés de Milo. Il ne voulait pas qu'elle le touche, qu'elle laisse des traces sur son corps, encore moins qu'elle entache un peu plus son coeur et y laisse une cicatrice supplémentaire. Il en avait assez vu d'elle. Peut-être même trop.
Puis, lorsqu'il se baissa pour ramasser le pull et le jean de Milo, une boîte tomba à ses pieds. Zyprexa. Les lèvres de Milo effleurèrent la peau de sa nuque, ses mains glissèrent le long de ses côtes.
- Me laisse pas seule avec eux.
Et, elle se mit à chanter.
And it's all fun and games 'til somebody falls in love...
but you've already bought a ticket and there's no turning back now.
(le zyprexa est utilisé dans le traitement de la schizophrénie).