AS [Castiel] "Et si tu m'apprenais à aimer ?"

Chapitre 16 -Walking In The Wind

Je ne pensais pas pouvoir me relever aussi vite après tout ce qu'il s'est passé ces derniers temps. Je suis rentrée au loft ce week-end, avec la volonté d'aller de l'avant malgré la douleur et la colère. La visite d'Alexy m'a fait prendre conscience que mes amis me manquent énormément et que j'ai désespérément besoin d'eux pour aller mieux.

Pour ce qui est de Castiel, de ses messages, texto et j'en passe... Je ne suis toujours pas fixée. Je ressens tellement de chose pour lui qu'il m'est clairement impossible de m'arrêter sur un sentiment et de m'y accrocher. Je peux très bien être triste puis la seconde d'après si en colère que j'aimerais le frapper sans fin. Mais il me manque... beaucoup.

C'est avec un mental bien bancal que je retourne en cours aujourd'hui. Maman a insisté pour venir parler avec Mme. Shermansky. Elle ne voulait pas que papa s'en mêle et me colle une grosse honte auprès de mes camarades. Du coup, j'attends bien sagement dans le bureau des délégués que Nathaniel vienne me chercher, parce que je ne peux pas me déplacer seule jusqu'à ma salle de classe...

J'essaye de tendre l'oreille pour entendre ce que maman peut bien raconter à la directrice mais elles ne parlent pas suffisamment fort pour que je puisse percevoir quoi que ce soit. J'appréhende énormément la réaction de mes amis, de mes professeurs et surtout celle de Castiel. J'aimerais tout simplement qu'il me laisse tranquille comme je le lui ai ordonné avant de partir.

« Spencer ? »

Je lève la tête, sortant lentement de mes pensées et tombe sur les yeux clairs et bienveillants de Nathaniel. Je lui souris et me lève en attrapant mon sac, prête à en finir avec ces retrouvailles inconfortables.

« Euh... Attends juste un instant, je vais prévenir la principale que je t'emmène. »

Je hoche simplement la tête et le regarde toquer à la porte donnant sur le bureau où se trouve ma mère. Je l'aperçois dans l'encadrement et répond vaguement à son signe de la main avant de suivre mon camarade dans le couloir.

Je sens le silence gênant qui nous enveloppe et les petits regards en coin qu'il me lance tout en marchant. Cela m'agace et m'indiffère tout autant. Je peux très bien le laisser mariner avec ses questions plein la tête même si je n'aime pas faire ça.

« Et... euhm... comment tu vas ? »

Je me sens me crisper. Malgré la gentillesse dont il fait preuve, Nath' ne peut s'empêcher de se comporter comme tout le monde. J'aurais droit à ce genre de question toute la journée, autant m'y habituer et répondre avec simplicité.

« Bien, je vais bien. »

Je vois dans ses yeux que mon ami n'est pas dupe et qu'il comprend que je ne suis pas totalement honnête mais il n'insiste pas et hoche la tête en me souriant.

« Je suis content de te voir, tu commençais réellement à nous manquer à tous. »

Cette remarque ressemble à celle d'Alex. Je suis persuadée que personne n'est indispensable, encore moins moi-même. Mais finalement, après ce que j'ai appris et l'expression du délégué, je me pose des questions.

« Alexy nous a expliqué que tu as passé deux semaines... assez compliquées. »

Je baisse les yeux et me regarde brièvement. Clairement, il n'y a aucun effort de fait, que ce soit vestimentaire, capillaire ou soin de beauté. Je ne suis pas maquillée alors que j'avais pris pour habitude de prendre cinq minutes tous les matins afin de raviver mon teint. Rien d'extravagant, juste un maquillage naturel qui m'embellis. Et je ne porte qu'un jean simple avec un pull de couleur uni, encore une fois rien de très recherché par rapport au début d'année.