Il fait nuit noire dehors et, réveillé prématurément par les petits ronflements de Warren, je profite de l'obscurité pour observer les lumières de Manhattan. La neige a cessé de tomber et une petite brise semble s'être levée. La cime des arbres ondule doucement, comme de grands fantômes veillant sur les avenues et les boulevards de l'île.
Jamais je ne me lasserai de cette vue. J'étais amoureux de Paris, de la vue époustouflante de la Tour Eiffel depuis les quais de Seine, mais j'aime encore plus New-York. Depuis que j'y ai posé mes valises, après avoir tout plaqué en France pour prendre un nouveau départ avec Warren, je me rends compte que je n'aimerais être nulle part ailleurs. C'est ici, chez moi, désormais.
Une tasse de thé bouillant à la main, je sirote mon breuvage tout en rêvassant, les yeux rivés sur l'East River que j'aperçois au loin. Les images de nos ébats récents avec Warren me reviennent en mémoire, et je me surprends à sentir encore la caresse de ses mains partout sur ma peau. Si l'on m'avait dit, la première fois que j'ai croisé son regard, qu'on en serait là aujourd'hui tous les deux je ne l'aurais pas cru.
J'ai pas mal morflé dans ma vie. Les quelques années avant notre rencontre ont été des plus chaotiques. Cette relation toxique avec mon ex, elle me bousillait et j'en garde encore des séquelles. Lorsque Warren et moi nous sommes croisés pour la première fois, je n'étais clairement pas prêt à envisager une nouvelle relation. D'ailleurs, de nous deux, c'était lui qui avait fini par faire le premier pas. Et si j'ai eu peur au début, je ne le regrette pas.
— Hey.
Je ferme les yeux lorsqu'il referme ses bras autour de moi, son corps entièrement nu collé contre le mien. Je me fonds contre son torse, appréciant son souffle chaud qui glisse le long de ma gorge. Il pose ses mains fraîches sur mon ventre, dépose une pluie de baisers sur mes épaules, frotte doucement son nez contre ma nuque. Il hume mon odeur comme un camé, et je me gorge de chaque caresse, chaque baiser et chaque frisson qui nait sur ma peau à son contact.
— Reviens au lit.
Je ne me fais pas prier et abandonne ma tasse de thé sur la commode. Nous tombons enlacés sur le lit, en ricanant comme deux adolescents, avant de nous tortiller pour rabattre la couette sur nos corps. Cette fois-ci, c'est Warren qui vient poser sa tête sur mon torse et m'enlacer de son bras finement musclé.
— Ça va être nul, Noël loin de toi.
Sur ces mots, le sommeil le rattrape à nouveau et je sens que je le perds. Un petit sourire triste étire mes lèvres et je m'endors à mon tour, alors qu'une idée germe dans ma tête.
Seulement, je suis déjà bien trop dans les vapes pour y penser véritablement.
X X X
Le jour s'est levé et le soleil est haut dans le ciel, même si les nuages le dissimulent. Je n'ai toujours pas quitté le lit, alors que l'heure sur ma montre m'indique qu'il est à peine midi passé.
Dans la salle d'eau, j'entends que l'eau cesse de couler. Quelques secondes plus tard à peine, Warren fait son apparition dans la chambre, seulement vêtu d'une serviette de bain enroulée autour de sa taille. Je me délecte du spectacle qu'il m'offre, avec son teint hâlé et ses longues jambes musclées, et les gouttes d'eau qui perlent de ses cheveux le long de son dos.
— Tu aimes ce que tu vois ?
Il me tourne le dos, les mains fourrées dans le tiroir de la commode, mais je sais qu'il sourit. Je l'entends. Mes lèvres s'étirent à mon tour et je lui réponds, sur le même ton :
— J'aimerais encore plus si tu retirais cette serviette.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle coule sur la moquette de la chambre sans un bruit et j'ai alors le loisir d'observer ses fesses bombées. Il profite d'être nu sous mes yeux pour se diriger vers la penderie, de laquelle il sort son pantalon, une chemise et sa veste récupérée la veille chez le pressing.
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Christmas Flight.
RomanceWarren et Samuel se sont rencontrés à bord d'un avion. À peine un an plus tard, alors que cela aurait dû être leur premier Noël ensemble, Warren doit repartir. Attristé à l'idée de passer les fêtes loin de l'Homme de sa vie, Samuel va néanmoins trou...