Chapitre 17 : Hymne à une poule

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(Mardi, 13 juillet_)

Je sors du magasin, mes habits sales à la main et je passe devant Loana qui à reprit le nettoyage du sol.

Personne ne me voit,
Personne ne remarque mon style,
Personne ne se rend compte que je suis un arc en ciel,
Person...

Je marche cinq bonnes minutes la tête entre les épaules pour que personne ne me remarques quand :

- Tient donc, mon arc-en-ciel préféré !

Eh merde... Je m'arrête en plein milieu de la rue et me retourne pour faire face à Sacha. Je soupire et lui lance un regard interrogateur.

- Tu trouves ça drôle ?

Il sourit.

- Honnêtement ? Oui.

Je soupire bruyamment et continue ma route en ignorant royalement toutes ses remarques. Il me suit jusqu'à ma voiture et je rentre dans l'habitacle en continuant de faire comme s'il n'existait pas. J'entends la portière à côté de moi s'ouvrir tandis qu'il monte dans la voiture.

Je jette mes affaires sur la banquette arrière et il fait de même. Je soupire une nouvelle fois et lui demande sarcastiquement sans toutefois le regarder ;

- Ça t'amuses de suivre les jeunes femmes innocentes ?

Il passe sa main sous mon menton et me fais tourner la tête vers lui. Ses cheveux sont plaqués sur le côté avec du gel et ses yeux brillent au soleil. Grrrrrr~
BREF. Il me réponds ;

- Objection sur les mots jeunes et innocentes. Tu n'est ni jeune ni-

La gifle part d'elle-même et il rit tout seul dans son coin. Je démarre la voiture et je n'écoute que d'une oreille son monologue :

- Tu ne me croiras jamais : hier, je vais au supermarché et une vieille dame me demande où trouver du papier toilettes alors je lui montre mais elle me demande de l'aider à porter le paquet. Elle aurait pu prendre un cadis ! Donc je porte son truc et elle continue à faire ses petites courses tranquillement alors que je sert de sac humain tu vois. Au bout d'une heure on arrive enfin à la caisse. Tu te rends compte du temps que ça prends les vieux ! Alors...paye courses...voitures...vieux...drague...papier toilette....

Je me gare, il soupire puis continue.

- Donc j'ai fait un tour de manège déguisé en clown sur le dos d'un enfant de quatre ans.

- Hein ?!

Je me retourne vivement vers lui tandis qu'il me lance un regard désabusé.

- Avoue que tu n'as rien écouté et tu sera pardonnée.

Je lève les yeux au ciel puis sort de la voiture en pensant à récupérer mes habits sales.

- Quel genre de personne pourrait aimer t'entendre rabâcher la super histoire de "Sacha et les vieux au supermarché" ?

Il hausse les sourcils et me suis jusque devant mon immeuble.

- Au lieu de me suivre, tu n'a jamais pensé à me mettre une puce gps ?

Il sourit.

- En fait je voulais retourner chez moi et ton appartement n'est pas loin du métro donc ça m'a parut logique de t'utiliser. J'aimerais avoir ton numéro de téléphone pour apprendre à connaître ma victime avant de la kidnapper. Pendant qu'on y est j'aimerais aussi te féliciter pour tes goûts vestimentaires.

Il ponctue la dernière phrase de coup d'œil appuyés sur ma tenue. Il sait parler au femmes lui... Je lui adresse un doigt d'honneur et lui donne mon numéro de téléphone puis il s'en va comme si de rien n'était. Je rentre dans l'immeuble puis dans mon appartement. La porte grince quand je l'ouvre : il faudra vraiment faire quelque chose !

Je met mes affaires sales dans la machine à laver et je vais choisir des vêtements propres dans mon armoire. Je m'enferme dans la salle de bain ( vieux réflexe ) et monte sur ma balance. Il va vraiment falloir essayer le sport !

Je m'habille d'une robe blanche à fleurs simple et refais le chemin inverse pour retourner à mon travail. Une fois la porte d'entrée du magasin poussée, je me rends comte que les éclats de verre ont disparus du carrelage.

A peine suis-je entrée qu'une mélodie infâme qui provient de l'arrière-boutique résonne dans tout le bâtiment. Je pousse la porte de l'arrière-boutique et je reste figée face au spectacle qui s'offre à moi. Loana est endormie face a Maxence debout sur un carton qui chante à en perdre la voix :

- Wesh, chuis une poule,
Ch'fais que d'bouffer des grains de semoule !
Wesh, j'ai la flemme de bouger,
Ch'crois que j'préfères picorer !
Wesh....

Je crois que ne n'ai jamais entendu une musique aussi nulle de toute ma vie. Maxence à une voix horrible qui me vrille les tympans à chaque parole. Je sors en courant de la salle et, une fois la porte refermée, je plaque mon dos contre celle ci. Liberté : mes oreilles peuvent enfin respirer !

Je prends place derrière mon ordinateur, croise mes bras sur mon bureau et m'endort dans cette position : bercée par la voix crissante de Maxence.

1h00 plus tard_15h00

- JE NE VOUS PAYE PAS À RIEN FAIRE ! ON SE RÉVEILLE ET QUE ÇA SAUTE !

On aura connu plus... délicat comme réveil ! Je grognais et sortait ma tête d'entre mes bras. Une main dans mes cheveux me fit prendre compte de l'épouvantail que formaient mes cheveux actuellement. J'essuyais du revers de ma manche le filet de bave qui menaçait de s'écraser sur le bureau à tout moment puis je finissait enfin par lever la tête.

Mon patron me toisait d'un air sévère tandis que j'essayais de faire saliver ma bouche encore pâteuse.

- Oui patron, désolé patron...

Il me regarde comme si il voulait m'égorger mais son fils arrive et me sauve la vie en prétextant que  sa poule s'est fait la malle. Une fois Mr.Lagrange parti, Loana sort de je-ne-sais-ou et viens s'asseoir vers moi.

Mercredi, 14 juillet_

Je me réveille avec difficulté et sors de mes draps maintenant froissés. Je frissonne et enfile un gilet... que je finit par enlever quand mes pas me guident jusqu'à la cuisine. Le soleil est au zénith et la chaleur est insupportable. Je ferme tous les volets de mon appartement et met en marche le climatiseur.

Je m'habille d'un short en jean noir et d'un débardeur de la même couleur et je me dirige une nouvelle fois dans la cuisine pour manger. Je me prépare une salade de surimi et invite Loana à passer l'après-midi dans mon appartement.

Elle me réponds aussitôt  par l'affirmative et je n'attends pas longtemps avant d'entendre la sonnette de mon appartement retentir. J'ouvre la porte et Loana entre puis me fait la bise. Elle s'exclame :

- Quelle chaleur ! J'ai cru que j'allais mourir noyée par ma propre sueur !

- Et évidemment, tu n'exagères absolument pas...

- Jamais !

Elle s'affale dans mon canapé puis continue ;

- Si j'ai accepté ta proposition c'est pour plusieurs raisons : la première, j'avais vraiment pas envie d'être toute seule et la deuxième, il faut qu'on parle de la mission "se marier avant ma sœur" enfin, pas la mienne mais tu as compris.

Je hoche la tête et marmonne dans mon coin tandis qu'elle continue.

- J'ai fais les calculs, il faut que Sacha te demandes en mariage avant le mois de février !

Je passe ma main sur mon visage et la regarde désabusée et elle se plaint :

- J'ai soiiiiiiiif !

Je ricane.

- Tu m'étonnes, vu le nombre de mot que tu débites à la minutes, tu peut avoir soif !

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Me revoili me revoila c'est moiiiiiiiiiiiii <3

Miss BoulettesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant