Celle Qui Ne Disait Rien: Yoonou ndaw

Partie 3

Seydina Kebe

Ce jeune médecin était l'unique compagnon de Rabia dans son coma infini. Elle était sûrement émerveillée dans son rêve lontain en entendant les récitations du coran de Seydina et elle se demandait sûrement qui était cet inconnu si charmant. Seydina gardait espoir lorsque les propres parents de Rabia n'avaient plus espoir en son réveil. Un vendredi juste après la prière de Tisbar, le téléphone de Seydina vibra dans sa poche alors qu'il franchissait la porte de la mosquée dans sa belle tenue africaine, élégante et ses sandales fabriquées à Ngay d'une très bonne qualité, Il décrocha, c'était la clinique:

- Mr Kebe, votre malade s'est réveillée, elle est là, c'est un miracle!

Il en croyait pas ses oreilles, la nouvelle qu'il attendait tant était enfin arrivée, l'attente était longue mais cette récompense en valait bien la peine. Il ressentait une joie immense, indescriptible, preque paralysant.  Il était heureux d'entendre que cette inconnue qu'il a tant observé était réveillée de son doux sommeil, il avait l'impression de la connaître si bien mais en même temps pas du tout.

- Merci docteur. Disons AlhamdulillAllah, c'est grâce à Dieu tout cela. J'arrive bientôt à la clinique, prenez soin d'elle en attendant.

Il afficha un grand sourire sur son visage avec ses dents blanches qui créaient un contraste avec son teint marron éclatant, sa longue barbe qui définissait le contour de ses lèvres. Seydina avait un regard perçant, profond et sincère. Il avait les cheveux mi-longs et frisés naturellement, qu'il coupait souvent pour faire un beau taper, une coupe que l'on ne manquait pas de complimenter à chaque occasion. On ressentait du plaisir à admirer son beau visage mais pas que, son être entier faisait rêver. Il était grand de taille, un géant d'1m95, imposant, musclé sec, un dos parfait que lui enviait ses amis à la salle de sport. Il avait le corps de rêve, il lui arrivait même de recevoir des propositions de grandes agences, et des marques de luxe pour devenir un mannequin, il declinait à chaque fois. Cela n'empêche qu'il avait le style dans le sang. Il savait si bien s'habiller, tenues de ville ou tenues traditionnelles, il était toujours stylé. Quand il errait dans les rues de dakar, l'odeur de son parfum ensorcelait ceux qui le croisaient, les gens  le poursuivaient du regard tant il était charismatique, beau et aimable. Toutes les jeunes femmes de son entourage le voulaient comme mari et pourtant, il était toujours célibataire, un célibataire très côté sur le marché.

Au delà de sa beauté indiscutable, ce qui faisait de lui un grand homme c'étaient ses qualités humaines louables, son savoir vivre et son éducation réussie. Il était respectueux et respectable, c'était un homme droit, quelque peu autoritaire mais généreux et altruiste. Il faisait partie d'une riche famille de la capitale, sa famille possèdait une entreprise internationale dans l'agrobusiness. Seydina avait choisi d'être quant à lui, médecin et d'ouvrir sa propre clinique mais il manquait pas les belles opportunités d'investissements que cela soit dans l'immobilier ou autre. Son grand père avait construit l'empire de leur famille et son père avait pris la relève. Pa Abdourahmane Kebe était unique en son genre, un homme très respecté pour ses grandes ambitions, son travail qualitatif mais surtout pour sa foi. Il a eu qu'un fils, Seydina et il l'a éduqué minutieusement avec sa mère Sokhna Rokhaya Sy, une femme exemplaire.

Il avait décidé d'amener son fils loin pour apprendre le coran et ne pas se reposer sur l'argent de la famille. Seydina a passé un bon bout de temps à Ndar, Ndar Gueth, la capitale d'autrefois, la ville du Thiéboudieune Penda Mbaye, une ville animée et pleine de vie. Seydina, à 3 ans, s'était retrouvé chez son oncle Ahmad Sy qui tenait un daara et c'était sa femme qui s'occupait de lui. Dès son arrivée, son oncle l'avait initié à l'apprentissage du coran alors qu'il savait à peine parler. Mais, au fur et à mesure, son cœur se remplissait avec la lumière du Coran, Il avait en plus une belle mémoire machaAllah. A 6ans, on l'inscrivît dans une école française mais le soir il retournait directement au Daara. 4 ans plus tard, Seydina avait mémorisé le coran, Alhamdoulillaha. Il avait entamé ensuite l'apprentissage du fiqh: Risala, Lakhdari, Il avait aussi entamé les Khassidas de Mame El Hadji Malick Sy, de Serigne Babacar Sy et beaucoup d'autres. Seydina était préparé spirituellement et mentalement à affronter le monde rude, complexe dans lequel on vit. Son oncle était attentif à son éducation, le soir, il l'appelait dans le salon pour lui enseigner les comportements d'un bon musulman: comment marcher, s'assoir, manger, parler, il lui apprît même comment toquer à une porte. Son oncle lui a offert un enseignement presque complet. Son père l'envoya ensuite à Kaolack pour qu'il aille y chercher plus de savoir chez un ami de ce dernier réputé pour sa maîtrise du diin et sa sagesse. Seydina eut son CFEE là-bas et son BFEM puis il revint à Dakar chez son père qui se chargea cette fois ci de compléter lui même l'éducation de son fils. Il lui apprît à être responsable en élevant des moutons, des chèvres, des vaches... Pendant les vacances, il l'envoyait à Fouta ou à Ziguinchor, à Touba et ailleurs chercher des savoirs. Ce n'était jamais suffisant pour lui, son fils devait amasser le maximum de connaissances. Seydina ressemblait beaucoup à son père, il prît le tempérament de ce dernier mais il avait la gentillesse et la beauté de sa mère. Sa mère était une femme incroyable, elle avait traversé vents et marées avec Pa Abdourahmane, mais elle n'avait jamais failli à sa mission, son mari faisait son éloge à chaque réunion familiale. Grâce à elle, Seydina était invincible et il lui suffisait d'être ambitieux et rigoureux pour tout avoir. Après son bac, il partit aux USA où il fît médecine et la réussit haut la main. Il avait décidé de revenir dans son pays pour s'y installer et travailler pour le développement de sa patrie