Prologue

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Je me penche à la fenêtre pour respirer un air plus frais mais décidément, il fait trop chaud pour ce premier jour de juin. Ça va pourrir plus vite mais ce n'est pas un problème : l'appartement est à l'écart des voisins. Il y a presque pas de risque pour que l'odeur dérange. Je prends une cigarette, l'allume puis fume tranquillement. Mon regard se balade sur la rue qui est bien animé à cette heure-ci. Une dame avec son bambin discute avec le marchand d'en face. Le petit s'ennui ferme vu comment il tire le bras de sa mère. Celle-ci lui fait une remarque qui lui fait taper des pieds en râlant. Cette scène me fait sourire : j'étais pareil à son âge. Un groupe de collégiens passent en criant et en riant : ils viennent de sortir d'un examen, à mon avis. Et vu comment ils ont l'air confiant, je dirais qu'ils le sentent bien. Honnêteté ou excès de confiance ? Je le saurai jamais. Un gros facteur s'arrête pour reprendre son souffle à côté du marchand et de la dame. Le marchand lui donne un verre d'eau et l'incruste dans la discussion. Je souffle une dernière bouffé, regarde si personne est en dessous puis jette mon mégot. Je me retourne et mon regard se promène dans l'appart : un mur gris dépourvu de tableaux, pas de meubles, rien. Une pièce terne et morte comme l'homme dans le coin. Je m'approche de lui et m'accroupis devant. Il a les yeux grands ouverts et sa bouche fait une grimace atroce. Le trou dans son crâne saigne toujours mais moins que tout à l'heure. Je pousse un soupir et fouille ses poches pour y trouver son portefeuille et son flingue. Je me soulève et retourne à la fenêtre tout en ouvrant son portefeuille. Je regarde sa carte d'identité et sa fausse carte donnée par Père: Mathis Martinez, M.M dans le milieu, était devenu un sujet à problème pour certains de son groupe. L'histoire est arrivée aux oreilles de Père qui a demandé à son bras droit de faire l'enquête pour savoir s'il devait m'envoyer ou non. Le verdict est tombé : M.M traînait trop avec les Italiens en leur donnant des infos. Une grimace apparaît sur mon visage en y repensant : M.M était une source sûre avant ça, un gars fiable pour les gros coups. Dommage mais tant pis, il aurait dû réfléchir avant. Je remets sa carte d'identité dans son portefeuille et la carte de Père dans ma poche. Je regarde la photo de sa femme et de sa fille. Il faudra que je passe les voir pour leur expliquer et leur demander de quitter la ville. Père est contre ça normalement mais il a du mal à refuser les demandes de son fils.

-- Alala fiston, un jour, ta gentillesse te tuera...

Normalement, quand un membre se fait exécuté, la famille subit des représailles. J'ai souvent vu ça quand j'étais petit mais je trouvais ça injuste : ils ont pas à payer pour les conneries du padre. Donc, quand j'ai repris la place de l'exécutant, j'ai demandé cette faveur à Père. Je referme le portefeuille et le mets sur le bord de la fenêtre. Je regarde l'arme: elle est chargée et le cran de sécurité était enlevé. S'il avait été plus rapide, je serai à sa place.

-- Tout ceux qui ont eu rendez-vous avec le "Démon" ne sont jamais ressortis vivants. Je compte bien en finir avec cette malédiction !

Tels ont été ses dernières paroles. Le "Démon". Voilà mon surnom au sein des Vipers. Les mères de famille, les femmes ou les petites-amies me surnomment plus le "démon au nom d'ange". À force, j'ai fini par apprécié ces surnoms car ils me correspondent je trouve. Père me donne un nom et j'y vais, tel une ombre, j'éloigne la victime, lui prends sa vie et m'en vais. Sans aucune trace ni un bruit. Je mets le revolver dans ma poche. Je ferme la fenêtre en respirant une dernière fois l'air de cette rue. Je remets le portefeuille dans sa poche puis sors un canif. Je pousse un soupir en relevant sa manche: un beau tatouage en forme de serpent trône sur son poignet. C'est la marque des Vipers. Je retire le carré de peau et avec mon briquet, le brûle. Je regarde si je n'ai pas laissé de trace en cas où la police s'en mêle, ce qui m'étonnerait vu l'argent que Père donne à un grand nombre de policiers. Une fois la porte fermée, je pousse un soupir : voilà une chose de faite. Sans me presser, je mets mon masque, ma capuche et branche mes écouteurs. Il faut que j'aille voir la femme et la fille de M.M maintenant. En sortant trop rapidement du bâtiment, un garçon me fonce dessus et tombe. Je tends ma main en m'excusant :

-- Pardon, je vous avais pas vu.

-- Non, non c'est de ma faute. dit-il en levant son regard

Mon Dieu ! Son regard est sublime. Ses yeux me happent complètement. Il a des yeux verts étincelant et légèrement en amande. Je le tire légèrement pour qu'il se lève. Putain ! Même la vue d'ensemble il est incroyable. Il est légèrement plus petit que moi, ses cheveux ébène lui tombent légèrement sur le visage et ses lèvres sont un appel à la tentation. Faut que je me reprenne.

-- Tu comptes me tenir longtemps ?

-- Pa-pardon !

Il pouffe légèrement pendant que je m'insulte intérieurement. Faut dire que c'est le premier mec qui me subjugue comme il vient de le faire. Je sais que je suis gay mais j'ai jamais eu de copains ou des vus parce qu'aucun ne m'ont réellement intéressé. Mais lui, il est juste incroyablement beau.

-- Tu t'appelles comment ?

-- Alan et toi ?

-- Gabriel.

-- Ton nom te va bien : t'as une bouille d'ange. dit Alan en rigolant

Heureusement que j'ai un masque parce que ça remarque m'a fait rougir putain. Qu'est-ce que son rire est apaisant par contre et sa voix... merde, le "Démon" a le coup de foudre je crois. Il me donne une tape qui me ramène sur Terre :

-- Tu disais ?

-- Je te demandais si ça te disais de prendre un verre ?

J'aurais dit un grand oui si je devais pas aller voir la famille de M.M . Je peux pas trainer avec ça : les autres membres vont en profiter.

-- Je peux pas. Désolé.

-- Pas grave ! Une prochaine fois ?

Ça me fait sourire et j'accepte. On s'échange nos numéros. Après une tape sur l'épaule, il s'écarte en rigolant. Je le regarde jusqu'à qu'il soit hors de ma vue. J'ai hâte de le revoir.

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Coucou tout le monde 💃

Je suis contente de vous retrouver avec cette nouvelle histoire. C'est la première fois que j'écris une histoire dans ce style et j'espère que ça va vous plaire. N'oubliez pas de lâcher le max de commentaires de ce que vous aimez ou pas, et de voter le chapitre que vous aimez. Désolée déjà pour les fautes d'orthographes.

Bonne lecture à vous, on se revoit chaque samedi pour un nouveau chapitre hehehe.

Taymaa

Keep The Secret [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant