Sun In Your Heart

𝟷𝟷

15 octobre. Dimanche. Voici la date du jour où je pensais que j'allais avoir un petit frère, tout ça pour que ça soit une fausse alerte...

- Je suis énervé.

Alex me garde assis pour que j'arrête de faire les cent pas, mais ma jambe tressaute sans qu'il ne puisse rien faire.

- De toute façon ça arrivera bientôt, alors juste un peu de patience, il dit.

- Tu m'as déjà vu avoir de la patience toi?

- Non, c'est vrai, mais là tu n'as pas le choix, alors pitié arrête d'être aussi nerveux, dessine, fais un truc, mais stop.

Je me moque un peu de lui en feignant de me relever, il pose sa main sur mon épaule avec un regard assassin. Je souris amusé et me laisse glisser contre lui, il passe un bras au-dessus de mon torse .

- J'espère qu'il naîtra avant le 31 ou après, pour ne pas qu'il te vole la vedette.

- Je préférerais qu'il naisse le 31 pour passer inaperçu.

- Compte pas la dessus, quoi que tu fasses, William revient pour les vacances, et disons que Jules a mis au courant tout le monde, d'ailleurs Will s'en veut de ne pas avoir fait un truc pour toi. Par ta faute la bande culpabilise.

- Arrête d'essayer de me faire culpabiliser, ça ne fonctionne pas.

- Qui ne tente rien n'a rien. Et de toute façon, il doit naître avant le 20. Je vise le 18 d'ailleurs.

- Pourquoi le 18?

- Parce que j'ai envie.

- D'accord, c'est valable.

Je ricane et roule sur le côté pour le regarder.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Rien, j'observe.

Il tire légèrement sur une boucle et la laisse rebondir sur mon front, je crois que c'est son activité préférée, il le fait trop souvent, tout le temps, dès qu'il peut. À cause de lui, je le fais aussi plus souvent, c'est très énervant.

- Tu dois surveiller ta soeur quand?

- Dans 30 minutes.

- Juste elle?

- Oui.

- Elle peut venir ici, j'ai pas envie de bouger?

- Oui, si tu veux, tant qu'elle a une feuille et des crayons.

- Tant qu'elle ne dessine pas sur les murs.

- Elle a 7 ans.

- Oui, je sais.

Il soupire et me pousse, je tombe couché sur le dos, je n'ai plus qu'à observer le plafond.

La porte s'ouvre -comme d'habitude- toute grande, mes cousins apparaissent, ça faisait longtemps.

- Et voici l'habitat naturel de Maël! Scande Mia en souriant.

Julien la pousse pour passer et nous sourit.

- On s'incruste.

- Ouais, on a remarqué, répond Alex.

- Ça va les gosses? Regardez bien, vous avez devant vous une personne responsable et indépendante.

- Il était temps, chuchote Julien sans aucune discrétion.

- Toi, je t'emmerde.

- Pourquoi vous êtes là? Je demande entre deux chamailleries.