Paint You Wings // a.i. (version française)

Vingt-Quatre.

Point de vue d'Emilia

Des enfants sautillent avec leurs parents sur le trottoir, avec des paniers remplies de confiseries à la main, cherchant la prochaine maison où ils iront demander des bonbons. Le petit garçon et la petite fille qui me dépassent n'ont pas l'air d'être frère et sœur et ils n'agissent certainement comme s'ils l'étaient ; le petit garçon brun prend la main de la blondinette et lui sourit adorablement, comme si elle était la chose la plus précieuse qu'il avait.

Ils doivent avoir environ six ans et pourtant on peut voir combien ils sont proches l'un de l'autre. Peut-être même plus puisque la fille se hisse sur la pointe des pieds et lui fait un bisou sur la joue. Sous l'éclairage de la rue, les yeux du garçon s'illuminent tandis qu'il met sa main sur sa joue, sentant la sensation persistante du baiser. Les parents suivant derrière eux gloussent et admirent le jeune amour des deux enfants. Malheureusement, ces enfants semblent en savoir plus que moi sur l'affection.

Mes pieds trainent derrière moi alors que je passe le couple adorable et je continue de marcher dans la rue. Je suis complètement épuisée et mes jambes sont aussi lourdes que du plomb, mais je ne peux arrêter mes pieds d'avancer. Je ne sais pas quelle distance j'ai parcouru mais quand je commence à ressentir la douleur d'un point de côté, je sais que je dois au moins ralentir mon rythme.

Mon esprit était rempli de questions quand j'ai couru hors de la maison et dans la rue qui ne met pas habituelle, ne remarquant pas où j'allais. Je ne me préoccupais pas d'où j'allais. C'était un mensonge. Je savais où je voulais aller, mais je n'arrivais pas à forcer mes jambes à retourner chez Ashton.

Lorsque je m'arrête de courir, je me retrouve dans un cul-de-sac, rempli d'enfants déguisés allant de maison en maison sonnant aux portes. Des heures semblent passées le temps que mon rythme cardiaque redescende alors que je tente de reprendre une respiration normale. Je ne me dérange pas à faire demi-tour pour éviter la rue sans issue, donc je choisis de suivre le trottoir. Je termine mon chemin dans l'impasse et tourne dans une nouvelle rue, ce qui fait qu'à cause de mon mauvais sens de l'orientation, je risque de me perdre dans cette zone résidentielle.

Je n'ai aucune idée de comment je me sens maintenant. Choquée ? Confuse ? Ashton, une personne que je pouvais considérer comme un de mes meilleurs amis, m'a embrassé. Il n'y pas seulement ça, il a aussi utilisé les mots :'je' 'aime' et 'toi' – pas dans cet ordre, mais quand même – je ne sais pas quoi en faire. Ça a commencé lorsqu'il m'a dit qu'il était en colère que Natalie l'invite à son mariage, puis ça s'est transformé en aveu. Peut-être que l'alcool y est pour quelque chose et qu'il ne savait pas ce qu'il disait. Cela semble être la raison logique du pourquoi il a sorti tous ces mots, pas vrai ?

Je tourne dans une autre rue qui me conduit dans la rue principale et je repère l'arrêt de bus. Mes pieds sont prêts à me lâcher donc je me dépêche d'aller m'assoir sur le banc, reposant mes pieds.

Je me rejoue la scène d'Ashton pressant ses lèvres fines sur les miennes, encore et encore. Je suis abasourdie par son geste, mais pour une certaine raison, ça me convient. Cependant, je ne devrais pas l'être. Je ne devrais pas être bien après qu'un ami m'ait embrassé, mais lorsque mes lèvres ont touchées les miennes, j'ai été inondé par une vague d'euphorie. Je ressentirais toujours des papillons dans mon estomac quand je suis près de lui, mais maintenant c'est comme si j'avais un zoo complet.

Des voitures passent dans les rues, créant une rapide mais forte brise voler dans ma direction, me faisant trembler. J'enroule mes bras autour de mon corps, regrettant de ne pas avoir pris de veste plus chaude, cependant je n'avais pas pensé passer ma soirée dehors dans le froid donc je ne peux pas m'en vouloir.