2- Complices

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Le lendemain, toute once du supposé mal-être de la veille avait disparu, comme la brume matinale se dissipe au contact des doux rayons du soleil levant. Comme à mon habitude, je fus levée plus ou moins en même temps que ma soeur, mais évidemment bien avant Aonung, qui roupillait encore comme un enfant paisible. Tsireya et moi, nous nous rendîmes dans la hutte principale, pour y retrouver nos parents. Enfin, seule Ronal était encore dans la hutte. Elle était en train de confectionner de nouvelles pièces, sûrement pour un nouvel ilu apprivoisé.. Selon ses dires, notre père serait absenté avec quelques amis pour pêcher.

Soudainement, nous entendîmes quelques exclamations venues de na'vis de l'autre côté du lagon. Nous nous regardâmes, Tsireya et moi, avec certainement la même pensée dans nos esprits.

Que peut-il bien se passer ?

Ensuite, c'est le cor qui retentit. Ma soeur et moi plongeâmes immédiatement dans l'eau, et rattrapâmes nos ilus pour pouvoir se rapprocher de la plage principale, et regarder ce qu'il allait s'y passer.

Nous vîmes cinq ikrans, ces créatures volantes venues tout droit du clan Omaticaya. Ces créatures si rares dans nos îles qu'elles était pratiquement devenues un mythe, que seuls les anciens disaient en avoir vu, certains affirmeraient même en avoir aperçu un essaim, à l'horizon, lorsque ceux qui viennent du ciel avaient provoqué la tribu des forêts, et que le grand Toruk Makto dut rassembler les clans pour vaincre les crânes rasés.

Les ikrans se posèrent, et nos doutes se confirmèrent. Ce furent des na'vi des forêts qui descendirent de leur montures. À première vue, je pus déduire qu'il y avait un couple, et quatre enfants. Les plus grands semblaient avoir notre âge, mais j'étais trop loin pour en deviner davantage. Tsireya, semblant lire dans mes pensées comme à son habitude, me fit signe de s'approcher.

Immédiatement, un amas de na'vis des mers plus que curieux se créa autour du petit groupe. Aonung et son meilleur ami se firent directement remarquer en passant au millieu du cercle, provoquant les fils de notre âge du regard. Ces derniers, à mon grand étonnement, leur adressèrent le signe de respect de la main. Soit ils sont extrêmement polis et matures, soit leur père vient de leur ordonner d'être le plus poli possible pour faire bonne impression auprès de nous.

Le meilleur ami d'Aonung prit subitement la parole.

"Regardez ! Qu'es ce que c'est ? C'est une queue ce machin ?"

Son interrogation, bien que très profonde et intelligente, fut accompagnée de ricanements.

C'est ce moment là que Tsireya et moi choisîmes pour descendre de nos ilus. Elle passa légèrement avant moi, et je pus remarquer qu'elle échangea un regard avec un des fils. Il la regardait avec de grands yeux. À peines arrivés, il l'avait déjà remarqué. En soit je pouvais totalement le comprendre, Tsireya est une des filles les plus belles du village, et également dotée de nombreuses qualités.

Je lui donnai un coup de coude complice et lui chuchotai à l'oreille :

" Je crois que tu t'es déjà trouvé un amoureux, c'est mignon~...

-Je crois que je ne suis pas la seule~..."

Je regardai avec incompréhension autour de moi, cherchant du regard deux na'vis qui échangeraient des coups d'œil complices, mais la seule chose que je pus voir ce jour-là, c'est son regard. Malgré son regard fuyant, bien que curieux dans le fond, je fus immédiatement plongée dans l'immensité sombre de ses pupilles... Elles me rappellaient... La mer, les fonds marins, notre maison. J'avais l'agaçante impression que son regard me traversait, de part en part, cherchant des réponses. Je pouvais à peine respirer. Il détourna vite le regard, de manière à porter davantage d'attention à ce qu'il se passait autour de lui.

Mais l'ami d'Aonung continuai son cirque.

"C'est ridicule ! Comment tu peux arriver à nager avec ça...
-Arrêtez ! Intervint Tsireya. Aonung !" gronda-t-elle alors que son frère continuai de ricaner.

C'est pour ça que j'admire Tsireya, car elle ne peine pas le moins du monde à se faire respecter, même devant Aonung et ses amis turbulents. Mais lorsque que celui qui la regardait longuement depuis qu'il l'eut aperçue lui adressa un "salut", elle ne put s'empêcher de sourire.

C'est ce moment de douceur que choisir Tonowari pour faire son entrée. Il survola les nouveaux arrivants. Après avoir fait le tour du rassemblement, il descendit dans l'eau et vint se joindre aux siens. Muni de sa lance, il était un chef de village très intimidant, également grâce à sa carrure puissante et ses tatouages impressionnants, qui ornaient la majeure partie de son corps.

Les hommes s'inclinèrent en adressant "je te vois" à l'un et l'autre. Tonowari salua également Neytiri, qui le lui rendit, et les enfants s'inclinèrent devant le chef.

Ronal, quant à elle, arriva après que les saluts soient échangés. Surgissant de derrière son mari, elle se vit salué par tous les arrivants.

C'est Tonowari qui ouvrit l'échange.

"Qu'est ce qui t'amène chez nous, Jake Sully ?
-Nous demandons Oturu.. répondit ce Jake Sully.

"Sully"... Ce nom me disait étrangement quelque chose...

"Oturu ?!" s'exclamait Ronal.

Avatar~The Way of LoverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant