4-Iris

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Le lendemain, le jour était venu pour faire plus amplement connaissance avec les nouveaux arrivants, également pour leur apprendre à nager comme nous, peut-être adopter une monture, mais aussi à connaître notre univers.

Lorsque nous nous réveillâmes, Tsireya et moi, nous jetâmes un coup d'œil à l'intérieur de la hutte principale. Nos deux parents y étaient, en compagnie de ceux des Sully. Les voyant en pleine conversation, qui semblait plutôt sérieuse, Tsireya et moi entreprîmes de les laisser seuls à seuls et de manger dans notre hutte. Mais Tonowari nous avait déjà vu et nous fit signe de venir nous installer à leurs côtés.

Nous obéîmes et nous joignîmes à eux. Le petit déjeuner était servi, et nous prîmes quelques bouchées silencieuses, tout en écoutant les dires des adultes. À mon grand étonnement, Ronal et Neytiri semblaient presque mieux s'entendre que Tonowari et Jake. En effet, les épouses étaient... joviales ? Tandis que les hommes étaient davantage formels, comme bloqués derrière une barrière de respect et d'admiration l'un envers l'autre.

Nos parents, après avoir terminé leur conversation à propos des travaux communs que feraient les Sully (Jake partirait à la pêche avec Tonowari, ce qui inclurait de dompter un Tsurak, ce qui m'étonnerait fortement en un lapse de temps si court. Neytiri, quant à elle, s'occuperait des mêmes travaux que ceux que réalise Ronal. Cela peut consister à la collecte de coquillages au récif plongeant, mais aussi de confectionner des vêtements...), se retournèrent vers nous qui avions été silencieuses durant toute la conversation.

"J'espère que vous vous rappelez qu'aujourd'hui vous êtes chargées d'apprendre aux nouveaux à plonger comme nous ! rappela Ronal.

-Comment pourrions nous oublier ?

- Vous pouvez aller les sortir du lit si vous voulez. Je pense qu'ils ont tout de même assez récupéré malgré le long voyage d'hier." Nous autorisa Neytiri.

Ni une ni deux, après l'avoir remerciée, nous sortîmes de la hutte pour nous rendre dans la leur. Sur le chemin, nous réveillâmes Aonung qui sommeillait encore.

Une fois dans leur hutte, nous ouvrîmes délicatement les rideaux, laissant la lumière du jour entrer dans la pièce. Éblouis, les endormis se réveillaient doucement. Nous leur laissâmes le temps de se réveiller et de manger tranquillement. Nous nous étions fixés une heure à laquelle nous allions tous nous retrouver sur le ponton non loin de nos deux huttes respectives.

À l'heure du rendez vous, Tsireya, Aonung, accompagné de son meilleur ami, et moi étions déjà sur le ponton en avance. Les nouveaux n'arrivèrent qu'environ une dizaine de minutes plus tard.

"Alors, par quoi on commence ? demanda un des fils.

-C'est quoi vos noms ? questionna ma soeur.

-Moi c'est Neteyam, se présenta l'aîné. Et voici Lo'ak, Kiri et Tuk."

Neteyam...

"Moi c'est Tsireya, ma soeur Saihu et mon frère Aonung."

Leurs regards suivaient les personnes au fur et à mesure que ma soeur nous désignait. Ce n'était sûrement qu'une impression, je me fais évidemment seulement des films mais... Son regard... Il était resté si longtemps ancré dans le mien... Il semblait se languir, détaillant tous les traits de mon visage. Son regard était tellement soutenu, j'eus l'impression qu'il me transperçait, de part en part, cherchant des réponses à ses questions.

Après s'être tous présentés comme il se doit, Aonung et son meilleur ami plongèrent. Ma soeur et moi les suivîmes immédiatement. Une fois tous arrivés au fond de l'eau, nos orteils frôlants le sable, nous attendions les Sully. Ceux-ci mettaient du temps à se décider de sauter dans l'eau. Ce furent les frères qui se lancèrent en premier. Leur plongeon (enfin leur saut) ne fut absolument pas gracieux comme un na'vi de l'eau le ferait. Le fait de les voir gesticuler dans tous les sens, essayant de se redresser de manière à être droits, nous fit immédiatement rire, Tsireya et moi. Aonung, quant à lui, nous adressa un affectueux regard noir, aussi sombre que le fond de l'eau au delà du récif. Je pense qu'il commençait à se rendre compte que la journée allait être longue...

Les garçons firent leurs premières brasses. À cause de la forme de leur queue, bien moins plate que la nôtre, ils ne pouvaient pas s'en servir pour nager plus rapidement. Ils étaient obligées d'agiter leurs bras dans tous les sens pour pouvoir se déplacer.

Après quelques minutes, ils avaient beau avoir déjà pris leurs marques pour nager, ils devaient encore remonter trop souvent. Leur apnée était vraiment très peu entraînée. La forêt entraînait seulement l'endurance, la force et l'agilité. Heureusement, cela les avantageait quand même dans leurs déplacements. Tsireya et moi échangeâmes un regard, nous concertant en silence. En effet, la première chose à améliorer sera évidemment leur respiration.

Après une petite moitiée d'heure, ils commençaient à se déplacer de plus en plus aisément, mais, décidément, n'arrivaient pas à progresser dans leurs inspirations. Seule Kiri, qui s'était éloignée du groupe auparavant se débrouillait à merveille. Je la voyais du coin de l'oeil, entre deux coraux, en train de jouer avec la faune marine. Cela m'a beaucoup étonnée, de voir un elfe de la forêt être autant à l'aise dans nos eaux.

La matinée se déroula si vite que l'après midi arriva sans qu'on l'attende. Tsireya, Lo'ak, Neteyam et moi nous installèrent sur des rochers sablonneux, en cercle.

Tsireya commença à dicter nos respirations. J'entendais ma mère parler à travers elle, utiliser les mêmes mots que ceux entendus durant notre enfance, durant nos premières plongées. Je savais que Tsireya avait passé beaucoup de temps auprès de ma mère, pour perfectionner ses apnées, mais de la à en mémoriser les paroles...

Plongée au plus profond de mes pensées, je n'entendais plus ce qu'il se passait autour de moi. Lorsque je revins à la réalité, Tsireya était arrivée à la fin de ses dires, et, lorsque mes yeux se dirigeaient vers la droite je ne pus échapper au regard perçant de Neteyam. Son regard est tellement assuré que, à chaque fois que mes iris croisent les siennes, je ne peux le détourner. Je me retrouve accrochée à ses pupilles, paralysée et ne pouvant fuir.

Avatar~The Way of LoverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant