Sweet, But Psycho {Wenclair}

IV.

Mercredi n'avait pas entendu la porte s'ouvrir. À moitié allonger sur son lit, sa larme dévalant son visage, elle observa Enid, plus que surprise de la revoir.

Le loup-garou la regarda avec une expression peinée, et la respiration de la brune s'accéléra quand son regard se heurta à l'intensité des yeux bleu ciel en train de sonder les parties les plus profondes de son âme tourmentée.

Enid marcha en arrière, sans cesser de fixer la tressée, puis ferma la porte derrière elle avant de lentement s'approcher de Mercredi, comme si elle essayait de ne pas faire fuir un animal effrayé.

"Qu'est-ce qu'il y'a ?" Questionna doucement la blonde, à quelques mètres de son amie.

"Rien." Répondit rapidement mercredi. Elle se mit complètement assise, et tourna sa tête à l'opposé de sa colocataire, effaçant de ses doigts, l'unique goutte encore accrochée à sa pommette. Puis, elle se retourna de nouveau vers elle, son masque sans expression retrouvé. "Je ne veux pas en parler."

Enid se tenait maintenant juste à côté du lit de la brune, étudiant son visage, de ses cheveux à son menton, en silence.

La jeune Addams frissonna et prit une profonde respiration pour se calmer.

C'était bizarre ; la blonde sentait la terre... la forêt et la mousse, avec toujours ce soupçon de melon. Le parfum éveillait ses sens. Elle ferma les yeux, se penchant en avant sans même le remarquait, inspira longuement par le nez. L'odeur était encore plus puissante, elle sentit même un sourire étirer ses lèvres.

Mercredi, en réouvrant les yeux, pue voir les iris de sa colocataire plus sombres qu'à l'ordinaire. Les narines d'Enid se dilatèrent à leur tour, quand elle sembla également sentir l'odeur que dégageait son amie.

Elle déplaça la fleur dans la main qui tenait la boite, et tendit ses doigts maintenant libres vers le visage de sa colocataire, contraignant la brune à retenir son souffle. Enid toucha un endroit sur la joue, là où mercredi savait qu'une fossette apparaissait lorsqu'elle souriait.

Elles se fixèrent. Toutes deux figés d'appréhension. Ni l'une ni l'autre ne voulait gâcher ce moment.

Le silence devint néanmoins trop long, et l'appréhension se transforma en anxiété.

"Où..."

"Tu..."

Enid ria alors qu'elles parlèrent en même temps. Et pour la première fois depuis qu'elles se connaissaient, Mercredi lui offrit un grand et véritable sourire, faisant instantanément taire le rire de la blonde.

Puis, le silence revint.

"Tu as un beau sourire." Les pupilles du loup-garou brillaient de sincérité.

Une partie de Mercredi voulait faire un commentaire sarcastique ou bien menacer la blonde. Mais son cœur avait pris le contrôle, alors elle lui dit simplement : "Merci."

Un autre moment de silence.

"Tu sens la terre." Elle le dit comme un compliment, mais Enid grimaça et marcha vers sa partie de la chambre mettant de l'espace entre elles avant de se retourner.

"Désolé pour ça." Enid s'excusa. "J'avais beaucoup de choses en tête ce matin, alors je suis allé courir un peu dans les bois. Et après je sais pas combien d'heure, j'ai réalisé que je n'avais absolument aucune idée de l'endroit où j'étais. Heureusement, j'ai pu retrouver mon chemin et cinq heures plus tard me re voilà !"

Mercredi se leva et se rapprocha de quelques pas, traversant la délimitation entre leur deux côté, tout en parlant à la blonde. "Tu as couru pendant plus de huit heures ?"