- Regarde-là!
Une force inconnue m'oblige à tourner la tête vers elle. Elle est à genoux et me supplie du regard, m'implorant de faire quelque chose pour l'aider. Ses larmes coulent sur les griffures de ses joues et ses bras sont entaillés de partout.
Je suis debout, devant elle, mais je n'arrive pas à bouger. Mes jambes ne me répondent plus. Je pleure autant qu'elle et l'impuissance que je ressens se fait de plus en plus grande.
- Regarde-là souffrir, par ta faute. Tu ne m'as pas laissé le choix, Rachel. Il a fallu que je lui fasse du mal à cause de tes agissements.
Je lève les yeux vers mon interlocuteur. Ses lèvres ensanglantées sont retroussées en un rictus diabolique et ses yeux bleus sont grand ouverts.
- Maintenant, tu dois finir ce que j'ai commencé...
Je baisse le regard sur ma main droite, qui tient un couteau dont je n'avais pas remarqué la présence. Mon coeur rate un bond et ma respiration est saccadée. Mes idées ne sont plus claires et je regarde tour à tour Charles et Angie.
- Vas-y, me menace-t-il.
Je m'avance contre ma volonté vers ma meilleure amie, vulnérable. Elle ferme les yeux en tentant de retenir un nouveau sanglot, mais il finit par s'échapper et à résonner plus fort que tous les autres. Je n'entend plus que ce sanglot et la voix de Charles qui n'arrête pas de me répéter d'y aller.
Soudain, j'ai mal à la tête. Un mal de tête intense, insupportable. Je serre le couteau de toutes mes forces alors que je presse sur ma tempe de l'autre main. Je manque de trébucher, mais je me ressaisis au dernier moment. La migraine est partie aussi vite qu'elle est apparue.
Je me redresse et regarde froidemement Angie. Je ne me sens plus comme avant. J'ai une soif insatisfaite de je ne sais pas quoi. Je laisse tomber le couteau au sol, ce qui soulage Angie et enrage le psycopathe. Je me met à avancer tranquillement, puis, comme pris par une rage incontrôlable, me jette sur ma meilleure amie. Elle n'a pas le temps de réagir. Je plante voracement mes crocs dans la chair de son cou, puis y suce tout le sang que je peux. Je sais qu'Angie est en train de crier à pleins poumons, mais je ne l'entend pas. Tout ce que j'entend, c'est le pouls de son coeur qui s'accélère, puis ralentit au fur et à mesure du sang que je lui vole.
Lorsque je ne perçois plus ses battements, je déloge mes canines et jette son corps inanimé sur le côté. Tout est devenu noir. Charles et Angie ont disparu, et c'est comme si j'étais dans le néant.
Puis, mes idées s'éclaircissent et ma respiration s'accélère. Je me lève d'un bond, comme consciente de ce qui vient juste de se passer, et tourne sur moi-même. Je cherche Angie du regard, m'époumonne en criant son nom et hurle de chagrin. Je veux m'avancer pour partir à sa recherche, mais je ne peux plus bouger. Je regarde mes pieds et me rend compte que je suis sur un lac gelé. Mes pieds dénudés y sont collés à cause du froid et lorsque je tente de me libérer, la peau de mes pieds se déchire, ce qui me provoque un cri de douleur.
Je lève les yeux. Il n'y a que des arbres enneigés sur la rive, et le lac semble ne pas avoir de fin. C'est comme un long chemin de glace entouré de sapins blancs et d'épinettes. Je redirige mon regard sur mes pieds et vois, sous la glace, le visage d'Angie. Elle a les lèvres bleues et sa peau est d'un blanc cadavérique. J'inspire brusquement, puis elle pose un doigt sur ses lèvres en me fixant. J'écarquille les yeux de peur en appelant à l'aide.
En plus de mes pieds qui ne peuvent plus bouger, maintenant ce sont mes chevilles, puis mes mollets et mes cuisses. Je jette un coup d'oeil à mes jambes, et vois qu'une épaisse couche de glace est en train de se former sur tout mon corps. Je tente de m'agiter, mais j'en suis incapable. La glace monte jusqu'à mes hanches, ma taille, mon ventre puis ma poitrine. Dès qu'elle atteint cet emplacement de mon corps, ma respiration est coupée. Je n'arrive plus à respirer, je suffoque. Mon abdomen n'arrive plus à se gonfler et dégonfler, à cause de la pression de la glace sur celui-ci.
VOUS LISEZ
Un prof pas comme les autres...
FantasíaMoi, c'est Rachel, jai 17 ans et j'vais en avoir 18 dans 6 mois. Vivement que je parte d'ici. Chez mes parents, ça put la cigarette (les deux fument, quoi de pire?), on a un chien de 10 ans qu'on oublie la plupart du temps de sortir et nourrir, et e...