La Gardienne des Légendes ✷ Tome II. - L'Eclipsis

Scène bonus : Jalousie

Ho ho ho ! Pour vous remercier d'avoir donné vie à mes personnages en choisissant de lire la Gardienne des Légendes, pour vous souhaiter un joyeux noël et une bonne année 2023, voici un petit chapitre écrit pour le plaisir, entre deux révisions, mais que j'ai finalement décidé de vous partager ♥︎ 

Neo 

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Point de vue de Seira

Mon front dégoulinait de sueur. Je sentais des tiraillements dans des muscles dont je ne connaissais même pas l'existence. Je me sentais faiblir de seconde en seconde, et pourtant, j'étais déterminé à sortir de ce combat en vainqueur. Vaeri m'avait entraînée. Je savais comment gagner. Les mouvements que je devais exécuter, je les connaissais par cœur ; ils étaient dessinés dans ma tête avec la précision d'un de ces tableaux de la salle du trône. Mais entre les connaitre, et les appliquer... il y avait un monde.

Mais par-dessus tout ; j'avais l'expérience du terrain. J'avais fait la guerre. Je m'étais plusieurs fois trouvée sur un champ de bataille. Pourquoi n'arrivai-je pas à remporter un simple petit combat ? Ce n'était qu'un entraînement. Tout ceci était réellement frustrant, et l'agacement commençait à pointer le bout de son nez.

Surtout que la Meridiem en face de moi était particulièrement douée. Et jolie en plus de ça. Un regard qui te transperce au couteau, une droite bien affûtée, des abdominaux magnifiquement bien tracés. Et elle ne semblait même pas souffrir — pire, il n'y avait même pas une goutte de sueur sur son visage. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'elle devait être typiquement le style d'Elyon ; merde, peut-être même s'était-il déjà entraîné avec elle.

— Arrêtez. Fin du premier tour.

L'ordre de Vaeri transperça le vacarme provoqué par les bruissements d'ailes, les commentaires, les coups portés par les autres élèves s'entraînant ou observant autour de nous.

— Merci Sai, poursuivit ma mentore, en l'incitant d'un geste à quitter l'arène.

Puis, d'un geste sec, elle me saisit par le bras, et je grimaçai alors qu'elle appuya plus fort sur l'un de mes bleus.

— Concentre-toi. Sur un champ de bataille, tu serais morte. Merde, je commence sérieusement comment tu as fait pour survivre jusqu'ici. Tes réflexes sont lents. Tu subis complètement ce combat. Tu dois reprendre l'avantage. Je t'ai mieux entraînée que ça.

— Je n'ai pas envie de lui faire mal.

Je savais que cette vérité était ridicule, mais c'était une vérité. Je détestai me battre ; même pour faire semblant, même pour m'entraîner.

— Il est là ton problème ; tu te retiens. C'est tout à ton honneur ; mais ça ne te sauvera pas. Non. L'ennemi te transpercerait de sa lame, et il ne resterait que nos yeux pour te pleurer.

Elle secoua la tête. Son ton était dur et tranchant ; mais je savais que si elle était aussi véhémente, c'est parce qu'elle tenait à moi. Plus que quiconque ici, Vaeri voulait me voir réussir.

— Tu vaux mieux que ça. Il y a trois jours, tu as réussi à me mettre à terre.

Puis elle se pencha, les dents serrées. Ses yeux parcouraient l'assemblée de Meridiems assistant à mon combat. Elle me les désigna du menton.

— Regarde-les. Les ailes redressées, les plumes ébouriffées, un sourire suffisant plaqué sur leur visage. Ils s'imaginent déjà pouvoir vanter leur victoire face à l'Héritière ; tu es en train de te faire manger toute crue.