Chapitre 1

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Malgré touts les souhaits qu'elle avait prononcé, cette journée était loin d'être aussi belle que pouvait laisser croire les doux rayons du soleil.

Comme elle s'y attendait, rien n'avait changé durant la nuit.

Elle rêvait toujours de l'arrivée d'un miracle, mais elle savait pertinemment que ce n'était qu'une stupide fantaisie illusoire. Elle aurait beau continuer à supplier et à prier le ciel tous les soirs cela ne changerait rien. De simple paroles ne suffiraient pas à la sauver de l'emprise qu'ils avaient sur elle.

Pour elle, il n'y avait pas de place pour l'espoir...

À peine avait-elle franchi l'éminente barrière en acier de son lycée, que ses camarades lui étaient tombé dessus comme des animaux déchaîné.

Ses cahiers furent vidés un à un de toutes leurs pages de leçon avant d'être jeter négligemment par la fenêtre du bâtiment où ils se trouvaient. Son sac de cours ne mît pas longtemps avant de subir le même sort et de rejoindre ses cahiers meurtris au pied de l'édifice scolaire.

Il n'y avait aucun intérêt, aucune logique, et aucune raison valable d'agir de cette façon. Mais selon eux, c'était « amusant ». En les écoutant, on pourrait croire que leurs actes étaient futiles et sans intérêt. Que ce n'était rien d'important et qu'ils ne détruisaient pas continuellement la vie de quelqu'un.

À leurs yeux ce n'était qu'un vulgaire jeu.

Une façon bien particulière de passer le temps en riant de la tristesse d'un autre.

Après tout ça ne peut pas être méchant si ce n'est que pour s'amuser, n'est-ce pas ?
Et bien sûr, ce serait idiot d'en faire tout un plat parce qu'ils ne le pensent pas...

C'est juste pour rire.

Lorsque son attention fut détourné l'espace d'un instant, l'un d'entre eux lui agrippa soudainement les deux bras et la repoussa violemment, ce qui lui fit percuter le parquet de la salle dans un bruit sourd. La dureté du plancher provoqua alors une forte douleur au niveau de son coccyx et de sa clavicule. Elle sentait son corps se crisper et entendait ses os hurler de désolation. Il n'y avait peut-être pas de sang étalé sur le sol, mais la douleur était telle qu'elle aurait cru en avoir perdu plus d'un litre.

Les rires et les moqueries des élèves raisonnaient atrocement dans sa tête au point de venir perturber son système nerveux. Elle avait l'impression qu'on lui donnait d'énormes coups de marteau dans le crâne comme un tueur acharné sur sa victime.

L'enseignant était en retard ce matin, par conséquent elle était seule face à ses brutes. Seul le retentissement de la sonnerie pouvait lui porter secours, mais cette dernière semblait vouloir s'éterniser.

Elle souffrait énormément mais restait de marbre. Elle ne voulait pas leur donner cette satisfaction, car c'était exactement ce qu'ils attendaient d'elle...

Qu'elle pleure et qu'elle les supplie d'arrêter. Mais elle ne voulait pas s'abaisser à ça. Il fallait qu'elle conserve le peu d'estime qui lui restait.

Alors même si son être tout entier criait de douleur, elle ne le montrait pas. Ils continuaient de l'insulter et de l'humilier mais elle ne réagissait pas. C'était une routine, elle était habituée à tout ça ...

Plusieurs personnes sont passés devant la salle et sont restés neutres face à ce spectacle des plus ignobles.

"De toute façon c'était toujours comme ça..." soupira-t-elle.

Ils ne la défendaient jamais. Soit ils prenaient part à leur méchanceté à son égard, soit ils restaient à l'écart pour éviter d'être dans leur collimateur.

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