Chapitre 39

7.9K 391 394
                                    

Snap out of it

Aris Spears

Je me faufile dans la foule pour rejoindre Lael et Elio. Comme à mon habitude je suis en retard, je leur ai demandé de me garder une place pour le match. Je crois que toute l'école s'est réunie pour l'événement, la patinoire est noire de monde. La plupart des gens sont habillés aux couleurs de notre école. Je finis par arriver à retrouver les deux autres, je m'assois au bout, à côté de Lael. Je me penche et fait passer la boisson de Elio avant d'en donner une à Lael. Je me reconcentre sur la patinoire conscient que ça va bientôt commencer. En face de nous, les supporteurs de Harvard hurlent à pleins poumons.

— Ils ne peuvent pas arrêter de crier ? je râle, ils me font mal à la tête.

— Je suppose qu'on sera comme ça lorsque notre équipe entrera sur la glace, réplique Lael en décapsulant sa cannette.

Elio reste silencieux fixant sa boisson qu'il serre entre ses mains, je l'observe du coin de l'œil, inquiet. J'échange un coup d'œil avec Lael, qui hoche la tête pour me dire qu'il pense comme moi.

Quelque chose est arrivé.

Et Elio ne nous a rien dit, ce qui n'est pas étonnant, il préfère prendre soin des autres avant soi même. Je soupire et détourne mon regard. La santé mentale a toujours été quelque chose de fragile, il ne m'a jamais expliqué ce qu'il se passait exactement dans sa tête.

Je parcours les alentours de la glace à la recherche de l'entrée des joueurs. Je repère, pas très loin de nous, un carré où se prépare les joueurs, Thomas en fait partie. Je me lève en posant ma boisson et fais signe à Lael de garder ma place avant de descendre des gradins.

Je contourne les différentes personnes pour atteindre le carré de préparation. J'arrive aux alentours et observe tous les joueurs dont Sevan qui regarde son téléphone, attendant quelque chose. Hector discute avec un autre en finissant de mettre ses patins. Et Thomas parle avec un garçon que je reconnais comme Arlan. Je m'approche et me colle à la barrière qui les sépare du public. Avant que je n'ai le temps de l'appeler, Arlan me remarque et me désigne d'un mouvement de tête au brun. Thomas se retourne, suit son regard et me voit. Il sourit et me fait un coucou de la main, je l'observe faire signe à Arlan avant de s'approcher de moi.

— Salut, dis-je quand il arrive en face de moi.

— Salut, il se penche vers moi et m'embrasse la joue.

— Alors, comment tu le sens ?

— Bien, enfin, j'espère qu'on va gagner, répond-t-il en triturant ses doigts de stresse.

— Et, je pose ma main sur la sienne pour le calmer, tout va bien se passer, vous vous êtes tellement entraînés pour ça, vous allez gagner.

— Ils sont aussi bons que nous, et puis si on ne gagne pas on peut dire bye bye au championnat. Je ne veux pas perdre. 

— Personne ne veut perdre Thomas, je rétorque, mais bordel vous allez gagner, je crois en vous, et je crois en toi.

— Merci, j'espère que tu as raison. Et au fait, il désigne quelque chose derrière moi, mes parents sont venus.

Je me retourne et vois sa mère nous faire un coucou de la main auquel je réponds faiblement, à côté d'elle un homme assez imposant est assis un grand sourire orne son visage. Il a exactement le même visage que Thomas, le même nez, la même bouche et les mêmes yeux. Je comprends vite que c'est son père et la discussion de l'autre jour me revient en tête.

— Dis Thomas, je me retourne vers lui, tu comptes vraiment le dire à ton père ?

— Hum, ouais je pense. Pourquoi ?

Visiteurs de l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant