Alpha Ophis : Tome 2

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Le soleil brillait à travers les volets de la chambre de Blaise lorsqu'il ouvrit les yeux quelques minutes avant que son réveil ne sonne. Son bras reposait toujours sur le corps de sa femme, encore endormie à côté de lui. Il était incapable de la lâcher, pas même une seule seconde, même lorsqu'il dormait. Non pas qu'il avait peur qu'elle ne lui échappe, il savait pertinemment qu'elle était sienne, mais c'était plus fort que lui. Il l'aimait d'un amour digne d'un conte de fée, comme jamais il n'avait aimé auparavant. Lorsqu'il l'avait vue pour la première fois, il avait su. Et à chaque fois qu'il l'eue vue ensuite, ou qu'il lui eue parlé pendant toutes les années de leur scolarité, il avait su. Elle serait sienne. Et il ferait tout pour elle. Il avait dû se battre pour elle, et il n'en attendait pas moins de la puissance femme qu'elle était. Cela n'avait rendu la chasse que bien plus excitante. Il la regardait dormir paisiblement à côté de lui. Cela faisait maintenant 3 ans qu'elle dormait convenablement. Elle avait traversé une montagne d'horreurs, et elle en était sortie plus forte que jamais. Il était incroyablement fier d'elle. Ce n'était pas facile tous les jours, parfois son passé refaisait surface, et les cauchemars et crises d'angoisses réapparaissaient ici et là. Mais désormais, elle savait gérer. Elle avait fait le choix d'aider ceux qui, comme elle, avaient traversé la mort, et en étaient sortis de l'autre côté, complètement amochés. Elle avait ouvert une unité au sein du Ministère de la Magie et y travaillait en tant que psychothérapeute en chef. Elle supervisait toute une équipe de dix psychologues apprentis, et soignait au moins autant de patients par jour. Elle avait dû se battre pour cela aussi. Le Ministère de la Magie avait longtemps voulu faire comme si la Guerre n'avait pas eu lieu, et comme si personne n'en avait réellement souffert. Elle avait mené nombre de conférences et dirigé multiples réunions pour parvenir à faire changer d'avis le Ministre de la Magie, et lui faire entendre que les sorciers aussi avaient parfois besoin d'aide face à autant d'adversité. Cela lui avait pris deux ans de travail acharné, et bien évidemment, elle avait réussi. Elle avait catégoriquement refusé de s'installer à l'hôpital et de travailler à Ste Mangouste. Elle trouvait que cela n'était pas aider les gens que de les retenir contre leur plein gré, ni de les assommer de médicaments qui au fond, ne réglaient pas leurs problèmes profonds. Elle avait réussi à faire en sorte que le Ministère de la Magie construise toute une aile dédiée aux professionnels, étudiants et enfants qui souffraient profondément des atrocités qu'ils avaient vécues. Elle considérait que lorsque ces personnes venaient d'elles-mêmes, dans un milieu aussi sécurisé et professionnel que le Ministère de la Magie, elles se sentaient plus en confiance, moins comme des personnes malades, et plus comme maîtresses de leur destin. Ces gens venaient trouver quelqu'un qui était capable de les écouter, et qui comprenait ce qu'ils avaient vécu, pire encore, quelqu'un qui s'en était sorti. Et elle avait eu raison, cela fonctionnait parfaitement bien. Elle vivait des journées chargées et elle récoltait le malheur de bien de personnes, mais toujours Blaise était là pour la soutenir. Il était incroyablement fier d'elle, de la femme qu'elle était dans le passé, et de la femme qu'elle était devenue. Lui également travaillait au Ministère de la Magie. Il était responsable des affaires étrangères, ce qui signifiait tout un tas de choses. Il surveillait les autres pays et leurs moindres faits et gestes, promouvait les intérêts de l'Angleterre auprès des autres dirigeants et assurait la protection de son pays de bien des façons. Il avait un rôle important à jouer auprès de son peuple, lui aussi. Il protégeait ceux qui le composait, et c'était ce qu'il aimait faire. Mais il n'existait personne au monde qu'il protégeait comme sa femme. Il avait d'ailleurs fait engager un homme parmi l'équipe de Giulia, un « psychologue » espion qu'il avait chargé de s'assurer que tout se passait bien pour elle auprès de ses patients. Il savait que sa femme ne lui racontait pas tout. La veille, Diego, l'homme qui travaillait en fait pour lui, lui avait révélé qu'un patient malade s'était violemment énervé contre son épouse lors de leur dernière session, et qu'il avait levé la main sur elle, bien qu'elle s'en soit parfaitement sorti seule. C'était un homme qui avait terriblement souffert de la guerre, et qui ne s'en était toujours pas remit. Il était devenu complètement paranoïaque, et pensait que tout le monde lui voulait du mal. Blaise avait de la peine pour lui. Il avait déjà observé ce genre de comportement chez Giulia lorsqu'ils étaient à Poudlard durant leur dernière année, et il savait parfaitement que c'était certainement plus fort que cet homme, ce n'était pas de sa faute. Il s'appelait Hubert Evans, et il n'avait que 32 ans. Blaise savait parfaitement que sa femme pourrait l'aider, et il en était réellement fier.