Première Séance

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- Je t'en prie, installe-toi, dit Giulia à son mari qui pénétrait dans son cabinet au Ministère de la Magie.

Il avait l'air un peu anxieux, Giulia le notait alors qu'elle fermait la porte derrière lui. Il était mal à l'aise, et à vrai dire, elle l'était un peu également, même si elle s'appliquait à ne pas le lui montrer. Il fallait qu'il ait confiance en elle, qu'il sente qu'il pouvait tout lui dire, et que rien ne la ferait flancher. Que cette fois, c'était elle qui avait les épaules assez larges pour lui.

- Où est-ce que je me mets ? demanda-t-il hésitant et un tantinet amusé de la situation, bien que ce n'était qu'une façade nerveuse.

Le cabinet de Giulia était un espace large qui permettait de laisser la place qu'il fallait aux maux de ses patients. Elle l'avait majoritairement décoré de vert et de meubles en bois. Il était, selon elle, d'une ambiance chaleureuse. Il était important pour elle que cela soit le cas, afin que les personnes qui viennent la voir se sentent bien. Elle ne concevait pas demander aux gens de lui raconter les pires choses de leur vie dans un environnement neutre, ou pire, froid. Il y avait donc plusieurs fauteuils individuels et canapés plus larges à disposition dans la pièce, elle tenait à ce que chacun puisse se mettre là où il se sentirait le plus à l'aise, et elle, elle s'adaptait ensuite.

- Où tu veux, répondit-elle sur un ton qu'elle voulut doux, rentrée dans son rôle de thérapeute. L'espace est tout à toi.

Blaise la regarda en souriant alors qu'elle le rejoignait dans l'espace qu'il occupait, debout, attendant qu'il choisisse sa place. Elle savait, au fond, qu'il était réticent à ce qu'ils étaient sur le point de faire, et qu'il allait y avoir beaucoup de défenses à faire tomber, même s'il se prêtait au jeu pour elle, et leur amour.

- Où est-ce que tu préfères te mettre habituellement ? continua-t-il alors.

- Ce qu'il se passe ici n'est pas à propos de moi, d'accord ? S'il te plaît, installe-toi là où tu te sentiras le plus à l'aise, répliqua-t-elle toujours sur un ton voulu très doux.

- Très bien, soupira-t-il.

Il regarda autour de lui quelques secondes et s'installa sur le canapé vert foncé en cuir qui était situé au milieu de la pièce. Face à celui-ci se tenait un fauteuil simple marron, sur lequel Giulia prit donc place. Elle nota par ailleurs son choix, c'était un choix qui en disait toujours long. Blaise avait choisit d'avoir une vue directe de la porte qui était située plus loin derrière Giulia, dos à elle. Si une menace venait à entrer dans son dos, il pourrait la protéger. Elle prit une inspiration notable, puis elle se mit au travail :

- C'est une situation particulière, n'est-ce pas ? commença-t-elle doucement.

Il esquissa un petit sourire et plongea ses yeux de braise dans les siens.

- Ce n'est pas désagréable pour autant, de te voir là, dit-il avec sa voix suave, en robe, les jambes croisées, devant moi...

- ... Blaise, je t'arrête tout de suite, le coupa-t-elle immédiatement bien qu'avec délicatesse. Tout d'abord je pense qu'il est important pour nous de définir le cadre de ces rencontres. Nous sommes ici aujourd'hui parce que la situation est sérieuse, et qu'elle nous a échappé à tous les deux, dit-elle avec le plus grand sérieux. Il est important que nous prenions, et toi, et moi, ce travail que nous allons faire ensemble très au sérieux, sinon il ne servira à rien. Est-ce que tu es d'accord avec ça ?

Blaise prit quelques secondes pour réfléchir, et pour comprendre le sens des paroles de sa femme, avant d'inspirer profondément et de répondre, bien plus sérieux :

Alpha Ophis : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant