SILVER

Chapitre 7

TALKING TO YOU.

PDV . Riley

          Je reste quelques secondes, immobile, comme stupéfait par cet événement inespéré. Il avait parlé. Il avait enfin dit quelque chose ! Sa voix était calme et posée ce qui contrastait parfaitement avec son apparence plutôt agressive. Adrian, donc... ce prénom lui va bien. Je me retourne vers lui, il avait lâché le plafond des yeux et s'était redressé pour plonger son regard dans le mien.

"Enchanté Adrian." Lui dis-je, forçant un sourire.

Ce dernier fronce légèrement les sourcils, semblant me détailler de haut en bas. J'avale ma salive avec difficulté, légèrement pris de court par cette attitude.

"Tu te sent mieux ?" Je demande, voulant détendre l'atmosphère. Mais ce dernier reste silencieux.

"Tu ne va pas te remettre à faire le muet ?" Je fronce les sourcils à mon tour.

Pour réponse il m'adresse un sourire moqueur. Je lève les yeux au ciel et me dirige vers mon étagère ou j'entrepose tous mes livres de cours tendis qu'Adrian m'observe toujours, tout en restant silencieux. Je range mes cours de la journée et peux sentir son regard sur moi.

"Pourquoi tu n'est pas parti ? Je me décide enfin à lui poser la question qui me trottait en tête depuis mon retour dans la chambre.

- Tu crois que je serai resté si j'avais pu me barrer ?

Je soupire face à sa remarque désagréable que je décide de ne pas relever, en effet, mon attention s'est focalisée sur quelque chose d'autre. Malgré un français parfait, je peux remarquer comme un léger accent dans ses paroles.

- Tu est Américain ?! Je m'exclame.

À la vue de son regard, je peux affirmer qu'il est surprit par ma question, apparemment il ne s'y attendait pas. Il fronce alors les sourcils et détourne le regard.

- Vu mon stupide accent, je dirait plutôt Anglais...

- En quoi il est stupide ?

- Je fais partie des Lidows. Il plonge ses yeux cuivre dans les miens avant de reprendre. Quand on fait partie d'un groupe comme ça, c'est pas très avantageux d'avoir l'accent de ces putains de bourges. Malgré son regard calme, il avait prononcé ces mots avec un ton remplit de haine.

- Je ne pense pas que se soit tous des bourges... Je répond, hésitant.

- Qu'est ce que t'en sait putain ?! Il répond froidement tout en me foudroyant du regard.

Je ne savais pas quoi répondre, un silence pesant s'installe de nouveau dans la pièce. Après quelques secondes, Adrian détourne le regard.

- S'cuse... Il marmonne, visiblement mal à l'aise.

Je lui offrit un sourire désolé et il commence à se calmer. Je décide donc de vaguer à d'autres occupations pour permettre à l'ambiance de se détendre. Je m'assois donc à mon bureau et sort un manuel afin de réviser mes leçons du jour, un devoir de mathématiques va arriver prochainement et autant dire que mon niveau frôle les hécatombes. Je fronce les sourcils, me penchant sur l'exercice d'application, tout en mordillant mon stylo. Ma détresse doit être visible sur mon visage...

C'est alors que j'entends mon lit grincer et je jette un coup d'œil vers Adrian, remarquant avec surprise qu'il est en train de se relever, tout en grimaçant de douleur.

"Hey, tu dois resté allongé !" Je m'exclame tout en me précipitant vers lui pour le soutenir, mais il me repousse calmement.

- Je suis pas a l'article de la mort non plus.

- Pourquoi tu veux te lever d'abord ?

- T'a peur que j'me tire, avoue."

Je reste stupéfait quelques secondes, ne m'attendant pas à une telle répartie de sa part et peux voir un sourire narquois apparaître sur son visage. Il semble apprécier pouvoir me déstabiliser aussi facilement.

"Non, pas du tout !" Je rougissait à vue d'oeil, mince... grillé.

Il se met alors à rire et je reste interdit quelques secondes, ne pouvant m'empêcher de l'admirer. Son rire est étrangement doux et relaxant... Comme si il se permettait de se détendre pour la première fois depuis longtemps.

"T'inquiète, j'ai pas prévu de me barrer tout de suite." Adrian me stoppe dans mes pensées.

Je n'ai pas pu retenir un soupir de soulagement et au moment où je vois son sourire s'agrandir davantage, je ne peux empêcher mes joues de s'empourprer encore plus. Je me redirige donc vers mon bureau dans l'espoir qu'il ne remarque pas mon embarras. Je me reconcentre alors tant bien que mal sur mon livre d'exercice, mais c'est à ce moment que deux mains viennent se poser à ma gauche et ma droite. Adrian s'était posté dernière moi et se soutenait sur mon bureau. Je le fixe quelques secondes, décontenancé par un tel rapprochement tout en me demandant ce qu'il a en tête.

"Maths ? Il demande.

- Pardon ?

- Ton exercice, là.

- Ah, euh, oui. Tu t'y connais ? J'accompagne ma question d'un regard plein d'espoir, reflétant ma détresse face à ces exercices.

- Toi non apparemment. Il m'offre un sourire moqueur.

- Tu crois pouvoir m'aider ?

- À ton avis, pourquoi je me suis levé..."

Il marmonne ces derniers mots et je peux tout de suite remarquer qu'il semble gêné par ce qu'il vient de dire. Il détourne le regard, j'ai l'impression qu'il rougit...