- Je n'arrive pas à croire que tu aies fait ça.
- Voltaire... je peux tout t'expliquer.
- Il n'y a rien à expliquer. J'ai très bien compris ce que tu avais
derrière la tête en faisant cela.
Le dénommé Voltaire devait avoir dans les soixante ans. Grand et musclé, ses longues dreadlocks blanches faisaient ressortir sa peau sombre. Habillé d'un boubou multicolore, il fusillait Marley du regard.
Maintenant laisse nous. conclut l'homme
Le jeune femme aux cheveux verts obéit sur le champ et se dirigea vers la porte. L'homme ne la regarda même pas et se tourna immédiatement vers moi. Face à moi, ses yeux perdirent de leur fureur pour devenir doux. Cependant, cela ne me rassurait pas pour autant.
Je suis infiniment désolé pour tout cela. Marley n'avait pas le droit de vous récupérer. Me récupérer ? Attendez ! Vous... vous comptiez faire quoi ? Me laisser...
Visiblement j'étais réellement face au cerveau de l'opération et, ce que j'avais pris pour de la bêtise chez Marley était peut-être de la pitié. Avait-elle préféré désobéir à son chef en refusant de me laisser mourir au fond de la mer ?
Je ne comptais rien faire du tout, répondit calmement l'homme.
Mon coeur sembla se stopper tout à coup.
Je ne veux pas mourir, murmurais-je d'une voix étranglée.
Voltaire semblait troublé en m'entendant dire cela et se tourna vers Marley qui était resté dans l'ouverture de porte.
Tu lui as dit quoi exactement ? Mais rien Voltaire. Je te promets. Tu en es certaine ?Mais oui, je te jure. Bon...
Et il se retourna vers moi. Je sentais son regard courir sur moi pendant qu'il se grattait le menton.
Qu'est-ce qu'on va faire d'elle ? pensait-il à voix haute. S'il vous plaît... me mis-je à pleurer.
J'allais mourir, j'en étais persuadée. Assassinée au fond d'un cachot par deux marginaux pour une raison qui m'échappait totalement.
On ne va pas vous tuer, répondit simplement Voltaire.
Et tout à coup, un poids immense sembla se retirer de mes épaules. Je respirais à nouveau, comme si j'étais en apnée depuis des heures. En un instant mon front dégoulina d'une sueur bouillante et étrangement agréable.
Mais on ne peut pas vous garder ici. Mais Voltaire ! Marley, je t'ai dit de nous laisser ! Tu ne comptes quand même pas la renvoyer dans les Lignes ?Ah parce que tu as une meilleure idée, peut-être ?
Le ton montait entre eux et je comprenais que mon sort allait se jouer avec cette discussion. Bien que cet homme n'avait pas pour projet de me tuer, il n'était pas impossible que je reste enfermé dans cette prison toute ma vie. Ma gorge se noua à la simple évocation de cet avenir. J'avais perdu mon mari six mois plus tôt et, maintenant que j'apprenais qu'il était en vie, quelqu'un nous séparait à nouveau. Et c'était certainement le même "quelqu'un" qui avait déjà tenté de le tuer.
Écoute moi bien Marley, gronda Voltaire. Il y a des règles ici. Tu n'es pas là depuis très longtemps mais je commence déjà à regretter de t'avoir fait venir. On ne peut pas extraire n'importe qui. La personne doit avoir des prédispositions, percevoir l'artificialité des Lignes avant même que nous intervenions. Mais, Camélia a vu la Ligne Noir, s'exclama alors le jeune femme.La Ligne Noir ? Mais, à un moment ou à un autre, elle influe sur la vie de tout le monde. Cela n'a rien d'extraordinaire. Oui mais elle l'a vu ! Ce n'était jamais arrivé chez un principal avant.
VOUS LISEZ
Entre les lignes
Mystery / ThrillerAlors qu'elle peine à faire le deuil de son mari, disparu depuis 6 mois, Camélia reçoit un mystérieux courrier écrit par ce dernier. Décidant de répondre à cette invitation et de s'envoler pour Rome, la jeune femme découvre qu'elle est mêlée à quelq...