Ce bibelot polit est mon bien le plus précieux,
Je le chéris un peu plus chaque jour,
Et j'aimerai le chérir toujours,
Mais je sens bien qu'il se fait vieux.Pour beaucoup ce n'est sûrement qu'une babiole.
Après tout il a été recollé par endroits,
Et je sais bien que ça se voit,
Mais il est plus beau Parce qu'il s'étiole.Malheureusement je ne vis plus avec lui.
Je l'ai laissé, loin, loin de moi,
Dans cette grande armoire en bois.
Dans laquelle il semble si petit.Qu'est ce qu'il me manque quand je suis loin !
J'en connais toutes ses nuances ou fissures,
Et que je rentre, je vous assure,
Que j'en prend le plus grand soin.Je m'assied devant lui et le contemple.
Le frotte et frotte encore,
Pour qu'ils brillent à mes yeux, comme de l'or,
C'est pourtant si simple.Quand je le quitte je me languis dejà
De tout ce que l'on se dira,
Et de comme je le soignerai,
La prochaine fois.Mais là, je suis pas avec mon bibelot poli.
Non, je suis loin comme souvent,
De plus en plus maintenant,
Et ce malgré moi, c'est ainsi.Et je sais que ce jour arrivera.
Ou je rentrerai,
Et découvrirai dans un grand fracas,
Que mon bibelot poli ne peut plus être sauvé.Alors je partirai pour oublier ce bibelot,
Plus poli, plus rien, pusiqu'il n'est plus.
Et je prierai tout haut,
Pour que l'on m'accorde un rien, du bibelot que j'ai connu.