Auguste est en retard, toujours en retard.
Il est de ceux qui le font volontairement, pour emmerder les autres. Il est de ceux qui sont en colère, de ceux qui se battent pour une justice qui n'appartient qu'à eux, de ceux qui hurlent au lieu de parler. Il dit que c'est comme ça qu'il à grandi, que c'est son éducation, que chez lui on crie pour se dire qu'on s'aime. Personne ne le croit et pourtant, il n'à pas totalement tort.
Bref, Auguste est encore en retard.
Il arrive et pousse la porte de l'appartement. Il est deux heures du matin passé et la fête à laquelle il est invité à déjà bien battu son plein.
Il arrive, comme un roi, en criant de nouveau.
_ Bah alors, vous m'attendez plus pour vous bourrer la gueule ?!
_ Tais toi du con et viens rattraper le temps perdu au lieu de râler !
Lui hurle en guise de réponse l'hôte de la soirée, ami de longue date prénommée Marcus. Auguste et Marcus, ça ne date pas d'hier. Ensemble ils ont refait plus d'un monde. L'amitié date du collège désormais et rien n'à pu les séparer.
Dans la pièce principale, trop de gens. Auguste reconnais quelques têtes familières, il s'amuse à serrer des mains en riant, fort, comme toujours, et se plaît à en ignorer d'autres. Il s'avance, fixe le frigo avant de l'ouvrir en quête de quelque chose de fort, histoire d'effectivement rattraper le temps perdu.
La musique frappe le crâne et très vite, le blond désagréable se retrouve au milieu de la pièce, bouteille en main, à faire tourner quelques inconnues qui passent, à les faire tournoyer, elles et leurs belles robes. Il rit, encore plus fort et sort quelques compliments faciles avant de finir par s'écrouler dans le canapé.
Personne ne l'accompagne, les filles à qui il a dit bien haut et fort qu'elles étaient belles, il à finit par toutes les repousser.
Accroc à l'alcool, pas à l'amour.
Jambes et bras écartés, il prend toute la place. Monsieur semble chez lui et c'est quelque chose qu'on lui reproche souvent. Juste un bras levé pour le secouer, au rythme de la musique agacée qui passe.
Un claquement de porte, dans la minuscule maison que personne ne semble entendre et puis des pas, léger eux aussi. Une tête se profile dans le salon, couvert de colère.
_ Marcus putain ... je t'ai déjà dis, pas aussi tard et ... pas aussi fort la musique.
Aucune réponse.
Le petit brun qui vient de pointer le bout de son nez, n'est autre que le colocataire et surtout demi frère de Marcus. Lui, les fêtes ça ne lui à jamais parlé mais, dernièrement c'est de pire en pire.
_ Marcus ... ! Marcus !
Il hausse le ton et enfin quelqu'un finit par l'entendre. Un inconnu baisse un peu le son, en signe de respect et probablement un peu d'inquiétude dû à ce visage étranger qui vient se surgir de nul part. Marcus ne parle jamais du plus jeune qui cohabite avec lui.
JAMAIS.
_ Hm .. Ha merde. J'avais zappé t'étais la Léon.
_ J'habite là connard.
_ Ouais ouais j'sais. J'pensais juste tu t'étais barré, j'sais pas tu fais pas de bruit.
_ Désolé de pas être une fanfare ambulante comme toi en fait.
Les petits murmures commencent.
Les commérages s'agrippent aux lèvres des invités.
Trop de tension d'un coup, trop de questions. Tout le monde regarde les deux frères bizarrement.
C'était sans compter sur le tact inexistant d'Auguste qui adore un peu trop se mêler de ce qui ne le regarde pas.
Le blond s'approche du jeune frère agacé et dépose sa main, fermement, sur son épaule. Il l'agrippe, un peu trop sèchement surement et le pousse en arrière, l'air de lui dire de retourner dans ses quartiers.
_ Dégage, tu casses l'ambiance.
Juste un murmure aux airs de menace.
_ Me touche pas.
Léon, de dégoût, retire la main du garçon de son épaule avant de reculer un peu plus, assez pour se perdre dans le couloir, à l'abri du regard curieux des invités.
_ Vas dormir ok.
_ Merci connard j'y avais pas pensé en fait mais, au cas ou t'aurais pas remarqué vous faites autant de bruit qu'un avion qui décolle à deux mètres de ma chambre.
_ Putain mais ta gueule tu m'gave vas dormir, ou pas j'men branle mais lache nous.
_ T'es vraiment un gros con tu le sais ça ?
_ Ouais ouais, d'accord, allez casse toi.
_ C'est quoi ton putain de problème avec moi en fait ?!
Des années que c'est comme ça. Des années que les deux sont incapables de se parler normalement, correctement. Des années que la colère s'installe et n'à de cesse de grandir. Des années que la haine n'à plus de raison. Juste des restes de rancœur, de conflits non réglés.
Auguste ne répond rien et pousse encore un peu plus, de la paume de la main, le plus jeune en arrière, assez pour le cacher totalement dans le noir du couloir.
Marcus à déjà repris la fête, ne se souci que peu des conflits de l'ami et du frère tant ceux ci sont récurrents et surtout il ne le sait que trop que se mettre entre les deux n'aide jamais grand monde.
Il ne lui reste qu'à prier pour qu'un arrangement se fasse, sans trop de hurlements, si possible.
_ Me touche pas je t'ai dis putain.
Grogne Léon en se retrouvant acculé au mur, les poings serrés, comme prêt à enchaîner.
Pris au piège, trop vite, ça le démange.
La main reste sur l'épaule, la presse un peu plus.
Un changement arrive, subtil et fugace. Le regard cache autre chose, on se perd l'espace d'un instant. Le blond, trop prêt, à le corps qui s'enflamme et finit par reculer, trop rapidement pour que ça semble logique. Le plus jeune, lui, se tait d'un coup, le visage se tourne sur le côté alors que les bras viennent se croiser.
_ C'bon.
C'est tout. Juste ça.
Auguste abandonne d'un coup et revient dans le salon, l'air de rien alors que Léon fait de même, repartant dans l'autre sens.
_ J'vais rentrer, j'suis fatigué.
Annonce le blond, d'une voix normale. Aucun hurlement, aucune joie dans l'intonation.
Chacun à peur, peut être, de ce qui se trame dans l'inconscient, de ce qui né des flammes de la colère. À croire que de la haine ne né peut-être pas que la guerre.
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ORAGE [BxB]
RomanceAuguste deteste Léon. Léon deteste Auguste. Une guerre ancienne, entre les deux garçons. Auguste n'est que colère. Incapable de poser ses pensées autrement qu'avec des hurlements et des coups. Relations tumultueuses que les siennes, même avec les g...