☣ CHAPITRE 3 ☣

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_ Auguste, lâche- le !

Saloperie. Sale con. Auguste, il n'entend rien, comme toujours.

Des années qu'il ne va plus en cours le blond. On dit qu'il se bousille tout seul, que finalement, tout n'est que question de volonté. Difficile de dire à quel point c'est vrai avec lui. Compliqué, tout simplement d'ouvrir un quelconque dialogue avec le garçon.

_ Auguste arrête !

Les mains bousillées et le sang qui trace sur la peau. Pas le sien mais, c'est ce qu'on lui souhaite souvent. On l'imagine se faire laminer en priant pour que ça l'arrête. On lui espère quelque chose de tellement violent, que le choc le fera revenir sur terre.

Seulement, Auguste n'à rien de lunaire. Extrêmement terre à terre, pas de place à l'irréel. Ce n'est pas la mort qui risque de lui faire peur. Bien plus apeuré par le coeur qui bat dans sa poitrine que par les monstres qui se terrent dans le noir.

_ Auguste lâche le je te dis !

Une main le retient, ça attrape la manche de sa chemise, ça le tire en arrière, le secoue dans tous les sens dans l'espoir de se faire entendre, vue que la voix ne semble pas arriver jusqu'à l'esprit.

La femme qui s'acharne à stopper le blond s'appelle Camille mais, ces ami.e.s se contentent simplement de Cam. Auguste aussi, en temps normal. Après tout, d'après la plupart des gens, ces deux là s'aiment depuis longtemps. Tout ça date de bien des années effectivement, de l'époque du collège, de la quatrième très précisément lorsqu'il lui à demandé Auguste, de sortir avec lui et qu'elle à dit oui.

Depuis ce jour là, l'histoire à connue bien des complications mais, la finalité reste la même. Camille aime Auguste et Auguste ne sait plus.

_ Auguste c'est moi qui vais t'en coller une si tu le lâches pas !

Ça l'agace. Il n'aime pas qu'on le retienne, qu'on s'acharne à lui dire qu'il à tort et qu'importe si c'est vrai ou non. La seule personne capable de lui dire qu'il fait fausse route, c'est lui. De ceux qui n'écoutent que leur cœur et qu'importe la voix de la raison.

Inconscient, l'homme qui se prenait des coups depuis sûrement trop longtemps s'écroule et Auguste finit enfin par lâcher prise. Comme un animal, lassé de jouer avec sa proie une fois que celle-ci se fige. À quoi bon se battre si c'est pour le faire sur un corps qui ne réagit plus ? Le jeu du chat et de la souris, encore et encore.

_ Tu ... il est mort ?!

Hurle Camille en lâchant son amant. Deux, voir trois pas en arrière désormais, elle regarde l'être aimé avec peur et rancœur.

_ Pourquoi ... Pourquoi t'es comme ça ... ?

Il ne répond rien et regarde juste l'homme qui ne bouge plus. L'adrénaline redescend. Il réalise doucement.

_ T'étais ... t'étais pas obligé de faire ça bon sang. Je ... j'ai pas besoin que tu fasses ça.

Toujours aucune réponse. La blonde aux cheveux longs parle dans le vide. Auguste lui se penche lentement et glisse sa main sur le poignet de l'homme, juste pour en sentir le pouls.

_ Il va bien.

_ Bien ?! Tu te fout de ma gueule ?!

_ J'ai pas touché de points vitaux.

Il se défend toujours de la sorte. «Aucun point vital, alors tout va bien. Je n'ai jamais tué personne.» et toujours, l'excuse ne prend pas.

_ Tu ... tu fais chier Auguste. Sérieux j'en peux plus de tout ça.

ORAGE [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant