Matta no Hikari no Naka de

Chapitre 4

Deux ans plus tard, les choses commençaient à changer. Grâce à l'aide précieuse de Theobald et sa capacité à lire les pensées et donc anticiper les choses, Alyssa s'octroyait de plus en plus les faveurs des personnes qui l'entouraient. Mais pour le moment, sa propre famille continuait de la dénigrer et la rabaisser en l'appelant sans cesse "Le Corbeau". Ce surnom, Alyssa en souffrait. Theobald ne pouvait accepter l'idée que ses propres parents ainsi que ses frères et sœurs dénigrent la Quatrième Princesse de cette manière. Cependant, ce jour-là, n'était pas un jour comme les autres: c'était leur anniversaire.

Alors que le soleil tenta de pénétrer par les rideaux imposants et occultant de leur chambre, les servantes qui étaient en charges des jumeaux arrivèrent pour s'occuper d'eux:

- Vos altesses, navrées de vous déranger, mais il est l'heure de vous lever. Dit une des deux servantes.

Pendant que la deuxième des servantes tira les rideaux des deux fenêtres de la chambre, la première prépara les affaires des jumeaux. Mais globalement, elles restaient silencieuses. Même les servantes réfléchissaient désormais à deux fois avant de penser quoi que ce soit. Quand bien même les servantes détestaient au plus haut point la Princesse Alyssa, Theobald pouvait le savoir en un clin d'œil grâce à ses capacités. Du coup, les pensées des servantes étaient vides.

Une fois préparés comme un sou neuf, Alyssa et Theobald se rendirent en compagnie de leurs servantes vers la salle à manger où leur famille les attendaient pour prendre le petit déjeuner. Mais tout les deux savaient que c'était leur anniversaire aujourd'hui. Cependant, il n'était pas certain que la famille ait préparé des cadeaux ou une fête quelconque pour l'occasion.

Qu'importe, dans sa vie passée, Theobald n'aimait pas trop les anniversaires étant plus jeune. Donc cela ne changeait rien en soi pour lui. En revanche, pour ce qui était d'Alyssa, c'était autre chose. Le simple fait de recevoir un cadeau ou bien de lui souhaiter un bon anniversaire aurait été une preuve d'amour de la part de sa famille. A peine arrivés dans la salle à manger, le Quatrième Prince et la Quatrième Princesse s'installèrent à leur place respective pour prendre le petit déjeuner.

Comme d'habitude, pas le moindre bruit de la part des enfants à moins qu'on leur adresse la parole. Theobald avait encore un peu de mal avec cette vieille tradition occidentale qu'il n'avait jamais connu dans son ancienne vie au Japon. Mais alors qu'ils s'apprêtaient à finir, l'Impératrice dit ceci:

- Attendez un instant tout les deux. J'ai ouïe dire que c'était votre anniversaire aujourd'hui. Toutes mes félicitations, vous avez atteint vos neuf ans, vous savez ce que cela veut dire, n'est-ce pas ?

- Oui, Mère. Répondit Theobald et Alyssa ensemble.

Bien évidemment, Theobald savait parfaitement ce qui allait se passer. Dans un des volumes de son light novel qu'il avait lu, le jour des neuf ans d'Alyssa, une réception était organisée par la famille impériale*. Et c'était justement là qu'Alyssa allait être présentée officiellement à la cour et à ses pairs, mais surtout qu'elle se fera des ennemis qui ne lui voudront que des reproches.

 *Dans l'aristocratie, à l'âge de 9 ans, l'enfant assiste à sa première réception et à l'âge de 15 ans commence les débuts en société lors d'un bal.

C'était peut-être une chance pour Theobald de changer d'avantage le destin cruel d'Alyssa et lui éviter la mort qui l'attend à ses 14 ans. Mais la discussion n'était pas fini pour autant. L'Empereur s'en mêla à son tour:

- Mais il n'y a pas que cela. Étant donné que c'est votre anniversaire, vous méritez un cadeau. Isabella, s'il vous plaît.

Isabella était une des servantes les plus anciennes et les plus loyales de la famille impériale malgré son jeune âge, elle n'avait pas encore 30 ans. Mais elle avait commencé dès l'âge de 12 ans alors que l'Empereur préparait son accession au trône. Mais c'était aussi le témoin qui allait confirmer la fausse accusation de la tentative d'assassinat dont allait être victime Alyssa. Theobald devait se méfier d'elle et surtout savoir ce qui allait se tramer entre Marianne et Isabella.

Pour l'heure, Isabella fit venir deux cadeaux aux jumeaux, de tailles et de poids presque similaires. Alyssa et Theobald faisaient alors face à ces paquets en se demandant ce qu'ils pouvaient contenir. Mais leurs doutes allaient se dissiper d'ici peu de temps alors que l'Empereur poursuivit:

- Et bien, ouvrez-les. Demanda l'Empereur.

En proie au doute, Alyssa et Theobald s'approchèrent des paquets disposés devant eux et s'empressaient d'enlever les paquets cadeaux qui recouvraient les boîtes. Et en les ouvrants, Alyssa et Theobald n'en crut pas leurs yeux. Étonnée d'un tel cadeau, Alyssa demanda pour être sûre.

- C'est vraiment pour moi ? Demanda Alyssa.

- Bien entendu. Répondit l'Empereur.

- Et pour moi également ? Rajouta Theobald.

L'Empereur acquiesça de la tête pour affirmer son approbation. Mais ce qui surprit encore plus Theobald, ce n'était pas le cadeau qu'il avait reçu, c'était les pensées de l'Empereur et l'Impératrice elles-même. Il lu alors: "J'ai beau ne pas aimer Alyssa, elle ne mérite pas d'être traitée sévèrement le jour de son anniversaire." Pensa l'Impératrice. "Même si Alyssa n'est pas digne de moi, j'aimerais au moins lui donner la chance de briller lors de cette réception." Pensa l'Empereur.

Theobald n'en revenait pas. Pour la première fois, l'Empereur et l'Impératrice, ses propres parents, mais aussi ceux d'Alyssa exprimaient de la reconnaissance envers cette dernière. En regagnant leur chambre, Alyssa et Theobald profitaient de leur nouveau trésor, leur tenue pour la réception de leurs neuf ans d'ici quelques jours. Theobald en était persuadé, il existait donc une chance de sauver sa sœur et ainsi réécrire l'histoire de la princesse maudite une bonne fois pour toutes.