Un heureux hasard

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Pierre tapota son doigt sur la table dans une attitude impatiente. Il avait du mal à tenir en place alors qu'il sentait son ventre crier famine. Mais que foutait-il à la fin ?

Quand le serveur s'avança vers Thibault et lui pour prendre leur commande, Pierre fut obligé de lui signaler :

"On attend quelqu'un.

- Très bien, je reviens plus tard, répondit l'homme en s'éloignant d'eux."

Pierre souffla bruyamment perdant quasiment son calme. Il était particulièrement affamé. Et il devenait facilement irritable quand c'était le cas.

"Mais qu'est-ce qu'il fiche putain... S'agaça-t-il à voix haute auprès de son cadreur en regardant l'heure pour la énième fois.

- Il ne va sûrement pas tarder, commenta Thibault détendu."

Le youtubeur le regarda pianoter sur son téléphone. Comment pouvait-il être si serein ? Ça faisait plus de vingt minutes qu'ils attendaient alors qu'ils avaient convenu de monter poser leurs affaires et de redescendre illico au restaurant de l'hôtel. Si Pierre ne mangeait pas quelque chose maintenant, il ne répondait plus de rien.

Il était à Oslo avec Benjamin et Thibault dans le cadre d'un tournage. Ils avaient atterri sur le sol norvégien depuis seulement quelques heures. Ils s'étaient immédiatement rendus à l'hôtel.

Le repas qu'ils avaient mangé dans l'avion étant très frugal, ils avaient décidé de compléter cela par un copieux dîner au restaurant. Pierre était désireux d'avaler un bon plat. Il était donc monté dans sa chambre, s'était changé en quatrième vitesse avant de descendre s'installer à une table.

Thibault était arrivé seulement deux minutes après. En revanche, Benjamin traînait alors qu'ils s'étaient mis d'accord sur le fait qu'ils avaient faim et avaient hâte de dévorer quelque chose de consistant.

Et maintenant, ils en étaient là. À attendre un Benjamin Verrecchia qui n'avait pas l'air pressé de pointer le bout de son nez. Quand quelqu'un entra dans la salle de restaurant, Pierre releva le regard priant tous les dieux pour que ce soit son acolyte. Mais non, ce n'était pas lui. Il commençait à désespérer et surtout à être profondément exaspéré.

N'y tenant plus, il se leva précipitamment manquant de renverser sa chaise. Face à la violence du geste, Thibault sursauta à en lâcher son téléphone. Il regarda son patron surpris.

"J'en ai marre. Je vais le chercher, annonça Pierre d'un air déterminé.

- Je t'attends ici, répondit Thibault en ressaisissant son téléphone."

Pierre n'attendit pas plus longtemps avant de marcher vivement vers l'ascenseur. Dans la cabine, il écrasa le bouton le menant au troisième étage. Arrivé à destination, il marcha d'un pas décidé vers la chambre 304. Si Benjamin ne se dépêchait pas, il allait le traîner de grès ou de force vers le restaurant.

Quand il fut devant la porte, il n'hésita pas avant de toquer. Il patienta plusieurs secondes non sans manifester son agacement par des soupirs mécontents. Voyant que son ami ne semblait pas pressé de lui ouvrir, il frappa bruyamment avec la paume de sa main. Encore une fois, aucune réponse...

Après un doute relativement bref, Pierre ouvrit la porte de la chambre. Immédiatement, il entendit le bruit de la douche. Le blond eut envie de hurler après son ami. Ils s'étaient mis d'accord pour poser leurs affaires puis aller manger. Et Benjamin était allé prendre une douche. Là il allait vraiment l'entendre...

Pierre s'approcha légèrement de la salle de bain. La porte était ouverte. Parfait. Il allait pouvoir se faire entendre. Alors qu'il allait crier à Benjamin de se grouiller s'il ne voulait pas manger seul, la porte de la cabine de douche s'ouvrit.

Histoires verrecrociennesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant