Chapitre 3

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AKENA

Aucune des filles ne m'adresse la parole de tout le repas. Ce n'est pas pour me déplaire, pour être honnête. J'ai besoin d'analyser la situation dans laquelle je me trouve. J'ignore si elles aussi ont été enlevées ou non. Elles ne parlent même pas entre elles.

D'ailleurs, personne ne prononce un mot depuis mon installation à leurs côtés. Elles m'ont toutes dévisagée, observée, sûrement jugée, mais franchement je m'en fiche. Je n'ai pas l'intention de m'attarder ici plus que de raison ni de faire connaissance avec elles. Le personnel que j'ai pu remarquer vaquer à ses occupations semble être pour la plupart des vampires, mais je suis sûre que certaines sont des louves. En revanche, je n'ai pas vu de démon. L'homme du milieu paraît être le seul de son espèce ici.

Quoi qu'il en soit, ma fuite ne va pas être simple. Sans compter que je ne sais même pas où je suis.

Je souffle, résignée, il va bien falloir que je me renseigne un minimum afin de pouvoir me tirer rapidement. Je me tourne finalement vers les filles, qui ont toutes le regard perdu dans leur assiette.

Bonne humeur, bonjour.

Je me lance enfin :

— Quelqu'un peut me dire où nous sommes ?

Deux d'entre elles relèvent la tête, me prenant probablement pour une débile, d'après ce que je vois dans leurs yeux.

— Au château d'Antar évidemment, quelle question ! me crache une rousse avec dédain.

— Ah bah oui, bien sûr, suis-je bête, surjoué-je, et tu es qui ?

OK, clairement, elle ne va pas être ma copine et, vu le ton que j'emploie, je n'aide pas non plus à apaiser l'ambiance entre nous.

Je m'en fous.

— Je suis Victoria, mais mes amies m'appellent Vic.

— Cool, je t'appellerai Victoria alors, en rajouté-je.

Moi, peste ? Non.

Sa grimace me confirme qu'elle a parfaitement compris le sous-entendu. Je lui souris allègrement en retour, histoire d'en rajouter juste une couche.

— Et toi ? Tu sors d'où ? Tu n'es pas comme nous, je peux le sentir.

Elle dit quoi là ? Que je pue ?

Si elle continue comme ça, je vais me la faire.

— J'arrive tout droit de New York. Quant à ce que tu insinues, sache que je suis ravie de ne pas être comme toi, quoi que tu sois.

— Tu n'as rien à faire ici, seules les élues des quatre plus puissantes congrégations peuvent entrer dans le Cercle. Tu n'es pas l'une d'entre nous.

Mais de quoi cette folle est-elle en train de me parler ?

Avant que je puisse ouvrir la bouche, la jolie brune à mes côtés se mêle à la conversation.

— Le Cercle des Potentielles est basé sur le pentacle à cinq branches, Victoria, cinq éléments. Donc cinq personnes. Le prince Zakaï était à sa recherche. Tu le sais parfaitement.

— Elle n'a aucune aura, tu le vois bien, non ? crache la voisine de Victoria.

Elle non plus ne paraît pas très heureuse de ma présence.

Je m'en fous aussi.

— Il n'y a que quatre clans, quatre puissances, quatre descendantes. Elle n'est rien du tout.

J'ai furieusement envie de jeter mon assiette, à laquelle je n'ai pas touché, dans le visage de la connasse en face de moi.

— Nous étions cinq, il n'y a pas si longtemps, semble me défendre ma voisine.

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