Une reine en devenir

Chapitre 2 (PDV Diana)

Mon sang se figea au même instant où il remarque mon regard insistant poser sur lui.

Mais ces boucles d'oreilles.. et cette marque..ce n'est pas possible qu'il soit l'enfant du chef des piliers, il n'a qu'une fille d'après ce que mon père m'a dit.

Mais alors ?

La froideur de son regard me donne la chair de poule, aucune émotion n'est représentée sur son visage.

Les secondes où ses yeux restent planter sur moi durent des heures, les frissons parcourent mon corps à la vitesse de la lumière et je ne peux à peine les ressentir.

Heureusement, il détourne le regard et je peux à nouveau respirer.

L'impression qu'il pouvait lire en moi me retourna l'estomac, c'était une idée absurde certes, mais j'ai ressenti ça tout le long de notre jeu de regard.

Je me mets en marche en suivant les autres adolescents vers l'endroit où je passerais ma prochaine semaine.

Une fois dans le sombre endroit, chacun se disperse et je me retrouve rapidement seule. Je prends le chemin le plus logique et me dirige droit devant en regardant un peu partout.

Le sentiment que ce garçon m'a fait ressentir ne va pas me quitter maintenant, j'en ai bien conscience.

Mais actuellement, la seule pensée qui me vient en tête est que je vais devoir tuer des frères, au moins un pour ne pas paraître suspecte. Cette idée est dévastatrice mais je ne peux arrêter ce que j'ai commencé.

Disons que ce sera un sacrifice pour mon futur règne, je lui en vaudrais ça.

La brise se fait légère mais l'odeur familière des démons est remarquable. Et surtout celle de celui face à moi.

Il ne me regarde pas, il regarde un garçon qui se prépare à l'attaquer.

Un masque recouvre son visage, la blancheur de son habit est visible de loin et ses cheveux ébouriffés sont d'une couleur sombre, au contraire de sa pâle peau.

Des motifs circulaires sont gravés sur ses joues, tandis que sur son costume les motifs sont triangulaires.

Que c'est pathétique.

L'adolescent rate son coup et le démon riposte en lui donnant un coup qui le propulse contre un arbre.

Des gouttes de sang s'éjectent de sa bouche et il n'a pas l'air de se relever.

Que les mortels sont faibles.

Avant que le démon ne le tue une bonne fois pour toutes, j'avance en sifflotant. Il se retourne en m'entendant et un sourire sur ses lèvres montre qu'il sait que je ne suis pas humaine.

Je sors mes éventails et les déploie sans montrer aucune émotion, il ne faut pas que je la joue traître dès l'entraînement.

Et vu son expression il a l'air confus. Tant mieux.

Mais avant même que je n'ai pu prononcer mon attaque, le démon était déjà décapité.

Un air chaud me fit frissonner, ou alors c'est car il se tient dos devant moi.

Il replace son katana dans son étui et se retourne en plongeant son regard dans le mien.

Le rouge a dû me monter aux joues.

Le garçon assommait il y a peu se tient désormais un peu plus loin derrière lui.

Quelques mètres nous séparent mais j'ai l'impression de le sentir juste à côté de moi.

Il coupe pour la première fois le silence :

-Ils t'auraient déjà tué.

Il a dû s'apercevoir de mon incompréhension puisqu'il ajoute :

-Les lunes, elles t'auraient tué depuis longtemps. Tu prends trop de temps à attaquer, il marqua une courte pose, tu as l'air de réfléchir.

Aucun mot n'arriva à sortir de moi.

Il avança de quelques pas, mais assez pour que je sente sons souffle sur moi.

Qu'est-ce-qu'il me veut ?

-Laisse moi t'aider, au moins pour que tu réussisses à tuer même le plus petit démon.

J'essaie d'opiner et il a l'air de comprendre, il se retourne et commence à s'éloigner.

-Attend !

Il s'arrêta net.

Ce mot est sorti involontairement, ou alors je le voulais. Je ne sais pas encore.

-Merci, articulais-je finalement, merci beaucoup..

J'étais prête à l'appeler par son nom, mais je me tu en me rappelant que je ne le connais pas.

Il ne bougea pas, seuls ses cheveux bougeaient au souffle du vent.

Le silence me retourna l'estomac, ce sentiment me rendait nerveuse. C'était la première fois que je ressentais ça.

Il s'avance de quelques pas et avant de n'être trop loin il se tourna doucement et prononça calmement :

-Ayato, Ayato Tsugikuni.

Et il partit en nous laissant, moi et l'autre garçon seuls.