Et la vie te pourrit

Chapitre 19

Le lendemain, Jehan et Ashlynn se réveillent en même temps, après leur soirée d'amour. Le jeune homme s'habille de sa robe de chambre avant d'aller dans la salle de bain pour se laver. Celle-ci est déjà occupée par son père, il va dans celle du bas, il croise sa mère qui est déjà levée.

- Bonjour Jehan, ça va ?

- Oui, papa est toujours énervé contre moi ? questionne le brun à lunettes.

- Non, il est moins en colère, j'espère qu'il va comprendre. Je ne veux pas que tu te sentes mal.

Sa mère lui fait un câlin en souriant, elle s'est rendue compte de beaucoup de choses, elle veut laisser plus de liberté à son fils. Elle est une catholique très pieuse, avec ses morales mais elle souhaite le meilleur pour Jehan et Ézéchiel. Pour elle, seul Dieu peut juger, Pétronille rassure le jeune homme.

- C'est entre toi et Dieu, d'accord ?

Si Dieu est là, il a dû tout voir, pense Jehan. Il rougit de honte en imaginant tout ça, Pétronille déclare qu'il peut aller se laver le temps qu'elle fasse le petit déjeuner.

Ashlynn arrive à son tour, Pétronille la salue, elle va s'installer à table dans la cuisine. Elles ne se parlent pas trop, la noiraude attend surtout le retour de Jehan. Pétronille allume la télévision pour entendre les informations du salon, ça parle encore des blobs. Les blobs sont apparus dans d'autres endroits de la ville, ça devient vite incontrôlable. Les éboueurs tentent de les écraser. Les scientifiques ne comprennent plus vraiment d'où ils sortent, ils supposent que c'est à cause de la pollution de la ville. Certaines maisons sont envahies par des blobs qui prolifèrent assez vite.

- C'est vraiment incompréhensible tout ça, réagit Pétronille.

- Je ne suis plus étonnée, les gens ont continué de polluer, la ville est très sale, répond Ashlynn.

Letizia a continué de faire le métier de prostituée après de longues réflexions, elle a contacté d'autres travailleurs du sexe qui l'ont aiguillée. La jeune femme commence une nouvelle journée, elle a déjà un client. Elle a gagné un peu d'argent en vendant des nudes, toujours en cachant son visage. La blonde va dans un hôtel différent, qui est assez fréquenté en cas de problème, elle est sûre d'elle cette fois. L'homme est poli et charmant par message, Letizia espère qu'il ne fera rien de violent. Elle attend seule dans la chambre, l'attente semble interminable. Un homme finit par arriver, il est bien habillé, il s'avance vers elle en silence.

- Vous voulez faire quoi ?

Il ne répond pas, elle le trouve étrange, il se rapproche de plus en plus d'elle. Letizia est prête, elle se laisse faire pensant qu'il veut déjà commencer, sauf qu'il lui demande de venir avec elle, elle a du mal à comprendre.

- Non je ne me déplace pas, insiste Letizia.

- J'ai besoin de jeunes femmes pour mon réseau de proxénétisme, dit l'homme.

Elle refuse, il se met sur elle et sort un petit couteau de sa poche, il le met sous sa gorge.

- Tu as intérêt à faire ce que je dis, sinon je coupe ta jolie gorge.

Elle déglutit, elle sent la lame sur sa peau, elle est pétrifiée. Il lui ordonne de se rhabiller et de le suivre, la blonde n'a pas trop le choix. Letizia a envie de crier, mais l'homme lui fait peur.

Il l'emmène dans une voiture noire, elle n'ose rien dire, elle se pose plein de questions, la jeune femme se sent stupide de s'être laissée faire. Letizia n'avait pas envie de mourir, elle reste immobile sur son siège, l'homme la regarde de temps en temps.

- Tu sais à quoi t'attendre ?

- Pas vraiment.

- Tu seras bien payée ne t'inquiète pas. J'ai déjà des gars qui veulent s'occuper de toi, dit-il avec un rictus pervers.